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vendredi 1 mars 2019

"Le boucher" d'Alina Reyes (1988)


L’été dernier, premier acide, j’ai perdu mes mains d’abord, et puis ensuite jusqu’à mon nom, jusqu’au nom de ma race, perdue l’humanité dans ma mémoire, dans le savoir de ma tête et de mon corps, perdue l’idée de l’homme, de la femme ou même de la bête ; je cherchais un peu, que suis-je ? Mon sexe. Au monde restait mon sexe, sans nom, et son envie de pisser. 

J’arrivai à une première maison, entourée d’une haie d’où débordaient des roses. J’en coupai une, lui arrachai ses pétales par paquets, les mangeai. Ils avaient beau être fins et délicats, j’en avais plein la bouche. Le chien de garde se précipita derrière le portail, en aboyant et en grognant de toutes ses dents. Je finis de déguster la fleur, et lui jetai la tige épineuse. 

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