Car tout dans le pamphlet est anti-suisse : la vitesse, le tranchant, le panache, l’arrogance, le sarcasme, les outrances, la drôlerie, que sais-je ? Le Suisse n’est pas un bretteur de plume parce que ce n’est pas un agitateur d’idées. Le Suisse n’aime pas les idées.
En Suisse, vois-tu, on s’exile à Paris ou on meurt.
… j’ai compris combien ce pays était celui de la souffrance, de la dépression endémique, de la litanie des psychiatres et des suicides. […] Le pays de l’éternité, celui de la fadeur, de la mollesse et de la neutralité.
On vient en Suisse pour écrire, se reposer ou mourir. La Suisse n’est pas un pays revitalisant, c’est une contrée spécifique où l’énergie s’abolit, dégénère et s’éteint. C’est le vestibule du trépas.
Il est inimaginable de valoriser ici quoi que ce soit.
On tasse les ambitions, on écrase les initiatives individuelles […] La Suisse, il est vrai, n’a jamais été un peuple d’artistes : c’est un peuple de fonctionnaires.
Ce qui indispose le plus le Genevois dans le Lausannois, c’est son côté « vaisselier vaudois ». Lourd, compact, trapu, moustachu, blanc laiteux, paysan surtout paysan. Les racines de la Suisse ont toujours quelque chose de désagréable quand on les expose de façon si criante.
« 5 à 10% des Genevois, lit-on dans « La Tribune de Genève », ont consulté au moins une fois pour soigner leur dépression » :
Il y aurait en Suisse 600 000 pauvres, soit un suisse sur dix.
Les Suisses ont tellement peur des mots, ils en ont tellement peu l’usage ou l’habitude.
… ce que les Français aiment dans la règle, c’est l’exception […] Ce que les Suisses aiment dans l’exception, c’est la règle.
Chaque fois que je vois un Suisse, je crois être somnambule.
La mère ici domine tout. Ça donne des générations de buveurs profonds, de gamins attardés ou de pédés ratés.
Curieux comme les intellectuels romands, à défaut d’esprit critique, se complaisent dans l’amphigouri et comme, à force de chercher l’instant d’éternité, clapotent dans l’eau des lessives.
… le syndrome du coffre-fort.
On dit en Suisse d’une Parisienne qu’elle est coquette. Ce qui est toujours une sorte d’envieuse réprobation.
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