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samedi 14 mai 2016

« Psychologie de la créativité » de Todd Lubart (2003)

Duff (1767) a différencié le génie créatif du talent, ce dernier impliquant un niveau de performance supérieur mais ne nécessitant pas une pensée originale. 

Wallas (1926) propose un modèle du processus créatif en quatre étapes :
- une préparation mentale (des informations sont recherchées)
- une phase d’incubation
- une phase d’illumination, quand l’idée créatrice parvient à la conscience.
- et une phase de vérification pour tester l’idée une fois élaborée. 

… la confiance en soi, l’indépendance de jugement ou encore la prise de risque.
Pour Maslow (1968) et Rogers (1954), la créativité est un moyen de réaliser ses potentialités, elle implique certains traits comme l’acceptation de soi, le courage et la liberté d’esprit. 

La créativité est la capacité à réaliser une production qui soit à la fois nouvelle et adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste.

« La métaphore, perception de ressemblances dans les différences, est le signe du génie » (Aristote) 

Spearman (1931) a suggéré que l’acte créatif nécessitait d’identifier la relation de base existant entre deux idée initiales, ou plus, et de la transférer à un autre contexte afin de « générer une autre idée qui sera corrélée à la première mais qui sera entièrement nouvelle. » 

La pensée divergente est un processus permettant de rechercher de manière pluridirectionnelle de nombreuse idées ou réponses à partir d’une simple idée de départ. 

… l’aptitude à appréhender un seul objet, une seule idée, sous des angles différents, la sensibilité au changement, ainsi que la capacité à se dégager d’une idée initiale pour explorer de nouvelles pistes.
[…] la flexibilité spontanée (un aspect de la pensée divergente) permet de produire des idées variées, et la flexibilité adaptative (qu’il appelle la capacité de transformation) est la capacité de changer d’approche ou de point de vue sur un problème.

Le QI moyen de la population est de 100 (par tranche d’âge) […] environ 95% de la population se situe entre 70 (intelligence faible) et 130 (intelligence élevée) […] les personnes créatives tendent à avoir un QI supérieur à celui de la moyenne, souvent au-delà de 120 […]. Au-delà d’un QI de 120, il n’y a souvent plus de lien entre QI et créativité. »

… pour avoir un niveau élevé de créativité, on doit avoir un QI relativement élevé, mais aussi des traits comme la tendance à prendre des risques ou la persévérance. 

Les connaissances permettent, d’abord, de comprendre les situations et de ne pas réinventer ce qui existe déjà. La connaissance aide également à prendre en compte et à tirer partie des événements observés par hasard…
[…] comme l’affirmait Pasteur, « dans les champs de l’observation, le hasard ne favorise que les esprits préparés. »

Selon B.F. Skinner, tenant du courant de recherche béhavioriste en psychologie, il y a ceux qui lisent et il y a ceux qui produisent.

Pour Thomas Edison, « la créativité c’est 99% de transpiration et 1% d’inspiration. »  

Les personnes tolérantes à l’ambiguïté acceptent et/ou désirent les idées, les stimuli, les situations ambiguës. 

Un quatrième trait de personnalité important dans la créativité peut être cité : il s’agit de l’individualisme.

Plusieurs études indiquent que le psychotisme est lié à la créativité.

L’intuition s’avère utile pour la créativité parce que, premièrement, elle sert à guider la recherche d’idées en indiquant une direction « prometteuse », et deuxièmement, elle est une façon probablement plus individualisée de penser que la pensée logique. 

… les états de tension interne, qu’elle que soit leur origine (stress, humeur négative…) favorisent la production créative.

L’effet des émotions positives sur la créativité survient grâce à la sécrétion de dopamine : la libération de ce neuromédiateur plus importante sous une émotion positive, facilite le déploiement de l’attention […] et l’accès aux matériels positifs présents en mémoire. 

… un pourcentage important d’individus ayant un niveau élevé de créativité provient de foyers en difficulté ou pauvres en soutien émotionnel (famille éclatées, parents rejetant…).

L’environnement le plus stimulant s’avère être celui qui fournit à la fois des régularités (donc des contraintes) et des perturbations introduisant de la souplesse dans les règles de vie et les habitudes.

Les travaux de Sulloway (1999) ont permis d’établir qu’il existait chez l’adulte des liens stables entre le rang dans la fratrie et certains traits de personnalité […] les premiers nés seraient généralement plus responsables, organisés et efficaces que les puînés, alors que ces derniers apparaitraient comme plus sociables et plus ouverts aux expériences nouvelles… 

Il existe dans certaines  cultures des croyances et des attitudes qui peuvent freiner la créativité ; Krippner (1967) et Adams (1986) identifient certaines de ces idées, établies dans la culture occidentale : « La fantaisie et la réflexion sont des pertes de temps ».  « S’amuser est réservé aux enfants ».  « Le raisonnement, la logique et les succès sont positifs, l’intuition, les émotions, et les échecs sont négatifs ». 

« Si un travail créatif protège quelqu’un de la maladie mentale, il n’est pas étonnant qu’il s’y adonne avec avidité (…) Pour la plupart des gens, les interactions qu’ils ont avec les autres suffisent pour l’essentiel à donner un sens à leur vie. Pour la personnalité schizoïde, ce n’est pas le cas. Une activité créative est ce qui leur permet le mieux de s’exprimer (…) l’activité est solitaire (…) mais la capacité de créer et les productions qui en résultent sont en général considérées par notre société comme possédant une valeur. » (Anthony Storr, « The dynamics of creation », 1972)

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