Les défunts peuvent effectivement être parfaitement dégagés mais le besoin des vivants crée une énergie qui les retient dans un plan moins élevé, alors qu’ils seraient en mesure d’évoluer vers un autre niveau spirituel. D’une certaine manière, ils se retiennent pour nous (…) il faut savoir laisser les défunts suivre leur chemin.
Petite remarque en passant : quand vous faites du spiritisme pour vous amuser, il se produit exactement la même chose ; vous braquez un projecteur sur vous, et devenez visible dans le monde des morts. En général, ceux qui errent à la recherche d’un peu de lumière ne sont pas ceux que vous auriez envie d’inviter à dîner. Mais une fois que vous leur avez fait coucou, ils peuvent trouver la maison accueillante. Alors un conseil : ne jouez pas à ça, ce n’est pas un jeu.
(…) même quand les manifestations inexpliquées sont impressionnantes et inquiétantes, elles indiquent dans l’immense majorité des cas la présence d’âmes égarées, coincées dans leurs peurs, mais pas méchantes. Laissons ça aux films de série B. Ces âmes sont terrifiées, et on besoin d’aide, de lumière et d’amour.
Il semblerait que la façon dont on meurt conditionne notre arrivée dans la mort (…) Une vie abominable ne conduit pas d’un coup de baguette magique à une existence pleine de sérénité dans la mort.
Ces expériences font dire à Christelle que contrairement à l’idée selon laquelle les hôpitaux sont remplis d’âmes errantes en souffrance, dans son expérience personnelle elle a plutôt le sentiment que pas mal de comateux s’amusent et se promènent. C’est l’observation de ces formes laiteuses encore reliées par une sorte de cordon ombilical d’argent qui lui permet de faire la différence avec les défunts. S’il y a un fil, c’est coma, s’il n’y a plus de fil, l’âme est dans l’autre monde.
Mais les comateux ne se contentent pas de ces petites promenades dans l’hôpital. Christelle livre que certaines âmes vont dans les sphères immatérielles, tandis que d’autres ne quittent effectivement pas le bloc de réanimation. Celles-ci sollicitent constamment les personnes vivantes, tentent de communiquer et d’envoyer des signes (…) Certaines comprennent aisément ce qui se passe, d’autres rencontrent des défunts, d’autres encore subissent l’évanescence de cet état mental. Mais dans tous les cas, rappelle la médium, ils sont accompagnés, ils ne sont pas seuls. Des défunts, des guides veillent.
En fin de vie, le mourant se met dans une sorte de bulle, les énergies se modifient, et toute personne qui approche va pénétrer dans cette bulle. Aussi, il ne faut pas le faire sans s’annoncer car on entre dans l’intimité du mourant et ça peut être mal vécu. Même et d’ailleurs surtout s’il est inconscient. Il faut le prévenir de chaque chose que l’on fait : si l’on quitte la pièce, si l’on reste. Et si on le touche, il est très important de le prévenir avant, que ce soit pour des soins ou même simplement une caresse (…) En général, dans les dernières minutes, quand le passage est si proche, Christelle observe un apaisement total (…) Et puis sans doute les mourants voient-ils déjà depuis plusieurs jours ce qui les attend ?
Christelle sent quand l’ambiance d’une chambre se modifie et que la mort approche. Les vibrations changent (…) Cela peut se manifester par de la chair de poule par exemple. On peut avoir la sensation d’être bercé, de se trouver dans quelque chose d’enrobant, une énergie nouvelle, autant de signes du changement vibratoire qui affecte la pièce. Alors l’âme commence son processus de dégagement, et le niveau énergétique monte. A ce moment-là, des personnes dans la pièce peuvent éclater en sanglots (…) Christelle dit que cela se produit lorsque les énergies célestes se mélangent aux énergies terrestres. Une sorte de vortex s’ouvre. Un passage, un tunnel descend dans la chambre. Un tunnel dans lequel passent différentes énergies, comme les guides, des défunts.
Après le décès, quelle que soit la manière dont est partie la personne (maladie, accident, etc…), les premières heures qui suivent sont déterminantes (…) L’âme a besoin d’être dans une certaine forme se sérénité. Et la manière dont est traitée l’enveloppe terrestre compte. C’est pour cela notamment que Christelle accorde tant d’importance à la toilette mortuaire. Dans ces premières heures dans l’au-delà, l’âme doit comprendre où elle se trouve. Or elle vient de changer de monde. Lui parler aide beaucoup. Christelle rappelle à ce propos qu’en France, rien n’interdit à un membre de la famille de demander à faire lui-même la toilette mortuaire. La loi l’y autorise.
(…) il reste possible d’accompagner très efficacement son défunt simplement en lui parlant. C’est important de garder cela à l’esprit et de ne pas se dire que le passage de l’être aimé va être impossible parce que la chambre doit être rapidement libérée et le corps envoyé à la chambre froide. A haute voix ou dans sa tête, on peut lui parler et il nous entend. Il convient de lui dire ce qui se passe, lui rappeler qu’il va être bien là où il va. L’inciter à se libérer.
Il y a une énorme différence entre l’âme d’un défunt et celle d‘un être de lumière qui ne s’est pas incarné : autant l’un peut être inquiétant, autant en présence de l’être de lumière, Pierre est dans une confiance, une paix instantanées. Tout devient limpide. La peur disparaît.
Une observation a attiré l’attention de Pierre dès son plus jeune âge. Les années passant, il a réalisé qu’un détail qui lui avait semblé aléatoire révélait en réalité une règle systématique. Les défunts qui se montrent à lui ne parlent pas. Et ceux qui lui parlent ne se montrent pas. Il n’y a jamais eu d’exception (…) Pour Pierre, cela est lié à une question d’énergie. L’énergie dont les défunts se servent pour se montrer, pour créer ce corps avec lequel ils se rendent visuellement perceptibles doit être tellement importante qu’ils n’en ont pas assez pour faire autre chose…
Moins il réfléchit, mieux il capte.
La médiumnité invite à retrouver l’inconscience de l’enfance. Ne rien attendre, ne rien prévoir, ne rien supposer. Et tout absorber.
Après la mort (…) les corps subtils se rassemblent afin de former un ensemble cohérent pouvant se détacher progressivement de son véhicule de chair. Cette étape prend un certain temps, parfois plusieurs jours, et ce d’autant plus si la personne n’est pas préparée à son départ dans l’au-delà.
Ainsi, les chakras se ferment les uns après les autres en commençant par le plus bas. Le septième quant à lui reste ouvert car c’est par lui que l’ensemble va sortir (…) Le tout forme alors une grosse masse d’énergie au niveau de la tête et au-dessus de celle-ci, puis s’échappe et passe sur un autre plan d’existence (…) Lorsqu’une personne est proche de la mort, qu’elle soit malade ou très âgée, elle présente cette même configuration et a un pied dans chaque monde. Elle va et vient entre les deux réalités.
(…) ce tunnel de lumière d’où émergent des proches sous la forme de silhouettes plus ou moins définies, parfois avec une apparence beaucoup plus jeune. Un sentiment de joie et d’amour immense en émane.
Il me fait sentir que tout est devenu vaporeux, comme des petits nuages… un état d’apesanteur. Ce sentiment de légèreté, d’apesanteur a été progressif (…) Il se regarde mourir et je le sens assez paisible (…) Et voilà le corps qui lâche. Il reste à proximité, il ne s’en va pas tout de suite. En fait, il va être présent pendant toute la partie de préparation du corps, pour la cérémonie et même après. Il dit : « Je ne suis pas parti, j’ai mis du temps à partir, je ne pouvais pas laisser ma famille comme ça, trop de peine… »
(…) quand les défunts sont passés par différents étapes, ils oublient aussi. C’est-à-dire que ce qui est matériel est balayé. Pour eux ça n’a plus vraiment d’intérêt.
Nous sommes tous des médiums. Chacun d’entre nous possède cette capacité à percevoir ce qui demeure inaccessible à nos sens communs. Chez beaucoup, cette attitude est embryonnaire et ne va jamais s’exprimer, elle peut même être réprimée. Elle va à l’inverse devenir trop envahissante voire incontrôlable chez d’autres, au point de les conduire au bord de la folie.
Entretien avec Dr Christophe Fauré, psychiatre spécialisé dans l’accompagnement des personnes en fin de vie :
- Il y a ce postulat : au-delà de ce que je peux voir, je sais que la personne est là, présente, vivante, même si elle n’est pas réactive.
- Sur quoi est fondé ce postulat ?
- Sur des études qui ont été faites avec des gens sortis d’un coma profond. Ils témoignent de leurs ressentis, qui leur permettaient de faire nettement la différence entre un toucher mécanique et un toucher aimant, de capter l’ambiance autour d’eux, d’éprouver une frustration de ne pas pouvoir répondre aux conversations qu’ils percevaient, etc… Sur cette base, on a ajusté un certain nombre de choses dans l’approche destinée aux personnes en coma ou souffrant d’altérations de la conscience (…)
J’ai même l’intime conviction qu’il peut être important de continuer à parler à une personne au seuil de son dernier souffle (…)
Combien de fois a-t-on entendu des époux, des épouses prononcer une parole libératrice : « Tu peux y aller, je vais m’en sortir avec les enfants, nous continuerons à t’aimer, mais si tu veux, tu peux vraiment partir maintenant. » ? Et les gens mouraient dans l’heure, parfois dans les minutes qui suivaient.
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