L’enjeu fondamental pour tout enfant, pour tout être venant au monde, c’est d’exister = de sortir de…
Si l’on acceptait et permettait à chaque enfant d’être original, être unique, de ne pas l’obliger à penser comme son entourage : parents ou enseignants ou frère et sœur. Devenus adulte peut-être seraient-ils plus fidèles à eux-mêmes.
Mieux comprendre un enfant ce sera renoncer à cette croyance fréquente qui consiste à ne comprendre ou à ne repérer les comportements qu’en terme d’amour reçu ou mal reçu (il est bien aimé, il est mal aimé) ou en terme de satisfaction ou d’insatisfaction (on s’est bien occupé de lui, ou on ne s’est pas assez occupé de lui). Il ne faut pas ramener tous les comportements de l’enfant à cela. Je crois que beaucoup de comportements sont liés au besoin d’être reconnu et de reconnaître, au besoin d’inscrire (de tisser) son existence dans la vie. Le regard est un moyen vital pour confirmer l’autre.
Ne pas transformer le désir en demande.
Dans la nuque, nous gardons le ressentiment.
… ralentir nos gestes. Combien de fois je vois des caresses qui sont des attaques, des attentions qui sont des intrusions, des câlins qui sont des prises de possession.
Avant, j’avais des gestes qui voulaient donner ou prendre, maintenant j’ai des gestes qui proposent [...] les gestes du possible. Des gestes qui relient, prolongent, amplifient.
Certaines relations amoureuses de type coups de foudre vont avoir cette fonction, le désir de comblement d’une faille archaïque, mais qui ne sera pas vécu comme tel au présent.
Les énergies bloquées nous empêchent d’être heureux, d’avoir du plaisir à vivre, elles nous paralysent et nous rendent trop dépendants des changements imprévisibles, mêmes bénins, qui sont vécus comme des catastrophes. Freud l’avait déjà pressenti, disant qu’un homme névrosé était comme un pays en état de guerre qui a mis tous les hommes valides sur la frontière en état d’attaque-défense.
S’il y a eu conception, il y a eu forcément désir. Quand un enfant reste dans le ventre, c’est qu’il a, lui, le désir de vivre, ce qui est formidable. Il n’a pas besoin de se faire souffrir avec l’idée que sa mère ne le voulait pas.
Les mères ou les éducatrices qui croient bien faire en se montrant très participantes, en manifestant leur intérêt (« alors il mange bien ton nounours ? ») risquent de faire intrusion dans l’espace fragile où l’enfant absorbé s’échappaient à l’intérieur de lui-même. Parfois il suffit de regarder, de poser son regard, d’être simplement là. La présence ne doit pas être confondue avec le faire.
Votre enfant rentre de l’école et vous dit : « Il m’a traité de sale juif » et vous dites : « Attends un peu, je vais aller lui dire deux mots moi, à celui qui te traite de sale juif ! » Eh bien non, c’est votre enfant qui vous parle, qui veut être entendu. Nous nous précipitons sur ce dont il nous parle, a lieu de l’écouter lui.
J’appelle cette dynamique celle du tiers déviant. Quand deux personnes tentant de communiquer, le contenu ou le support du discours devient un tiers qui fait écran à l’écoute…
Dans les séparations, dire à l’enfant que vous quittez votre partenaire et non son père (indiquez le prénom et non le mot papa qui a une signification pour l’enfant), pour lui permettre d’entendre que c’est le lien amoureux, conjugal qui est rompu, mais non le lien parental.
Le pouvoir de confirmation est fabuleux…. et trop méconnu par les adultes. Nous pourrions, par exemple, commencer nos réponses par le mot « oui », le mot le plus merveilleux de la langue française. C’est un mot sous-utilisé. Un oui de confirmation n’est pas un oui d’accord. C’est donner la confirmation que l’on a entendu l’autre, là où il est dans ce qu’il vit.
…le terrorisme relationnel des attentes implicites. Chacun d’entre nous a des attentes, des expectatives non dites, des exigences « évidentes » dans lesquelles l’autre devrait entrer.
Il est plus important de témoigner devant les enfants plutôt de nos positions différentes que d’un pseudo-accord.
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