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samedi 5 mars 2016

"Les prodiges de la vie" de Stefan Zweig (1903)

… comment pourrions-nous peindre la grâce et la beauté de Notre-Dame si ce n’est en nous inspirant de la beauté de chacune des femmes que nous rencontrons ?
N’avons-nous pas été formés à l’image de Dieu, et ne faut-il pas, pour représenter la perfection suprême, que la créature la plus achevée soit un reflet, même terne, de l’invisible ? 

… il était doté de ce regard qui, s’il ne reflète pas avec éclat quelque vision intérieure, reconnaît cependant dans tous les êtres vivants – si anodins que soient leurs gestes – le rayon de lumière capable d’illuminer une œuvre d’art. 

… le vieux peintre sentit qu’une confiance prématurée l’avait trompé, mais ce n’était pas la première déception de sa longue vie de recherche, qui n’était que fidélité et confiance. 

Il ne voulut plus faire preuve d’outrecuidance en se faisant le médiateur de Dieu ; il se contenterait d’être son modeste serviteur, qui de son mieux s’efforce de créer un tableau, et le dépose avec humilité au pied de l’autel, comme d’autres leur offrande. Il comprit que c’était une faute de se préoccuper des signes, de les rechercher. Au lieu d’attendre que leur heure arrive et qu’ils se révèlent à lui…  


Et, sans crainte, il se sentit désormais proche de cette ultime merveille qui n’est plus une illusion ni un rêve, mais la vérité : obscure, éternelle.

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