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lundi 12 janvier 2015

« Dictionnaire de l’impossible » de Didier van Cauwelaert (2013)

La CIA s’adresse au Stanford Research Institute (…) pour recruter  un commando de voyants (…) Puthoff, en 1974, publie un rapport détaillé sur l’action de la pensée à distance dans la prestigieuse revue scientifique Nature (…) Ingo Swann lui ayant affirmé que tout le monde est capable de voir à distance…

Le programme d’espionnage médiumnique. Etalé sur plus de vingt ans, il changera de nom périodiquement (…) pour finir sous l’appellation Star Gate.
(…) Dans une émission de Chanel Four, en 296, après la déclassification du programme, le général Thompson expliquera : « Les gens les plus doués pour la vision à distance sont les artistes, les chefs d’entreprise et les casse-cou. Ces derniers, chez nous, ça ne manque pas. »

Joe Mc Moneagle, officier des Services secrets, recevra la distinction militaire suprême, l’ordre du Mérite, pour avoir « réussi plus de deux cents missions d’espionnage médiumnique ».

L’aventure s’achève brutalement en 1995…

Le Dr Carl Simonton : « Puisque les malades qui ont été guéri sont des guerriers persuadés qu’ils vont s’en sortir, mon travail sera donc de transformer mes patients en guerriers. »

… à l’initiative du biologiste Benjamin Wiesner en 1942, pour désigner les phénomènes d’apparence paranormale. Un sujet psi est donc une personne susceptible de subir ou de provoquer une action psychique significative (précognition, télépathie, influence sur la matière, psychokinèse…). Tout le monde peut-il devenir un sujet psi ? D’aucuns soutiennent que chaque individu l’est pas nature, à des degrés différent, souvent à son insu, parfois contre son gré, voir à l’opposé de ses convictions.

Nos facultés paranormales éventuelles seraient liées à notre manière de les envisager.

Tout ce qu’on peut conclure, c’est que la graisse du cops, en se liquéfiant, a servi de combustible. C’est ce qu’on appelle l’effet chandelle. Des cas de ce genre, on en dénombre dans le monde une cinquantaine par an. A défaut d’explication, on leur a trouvé un nom : combustion humaine spontanée (…) Quand les statisticiens définissent le profil type de la victime de CHS, il s’agit d’une fumeuse alcoolique déprimée sujette aux flatulences. Les femmes sont en effet majoritaires, la cigarette est le déclencheur idéal de ce genre d’incendie, l’ivresse profonde empêche de réagir pour éteindre les flammes, le suicide psychologique par autosuggestion pourrait concentrer l’oxygène dans les tissus jusqu’à les rendre inflammables, et le méthane dégagé par les pets un gaz explosif…

Le français Jean-Pierre Girard, parapsychologue à réputation variable, s’est fait connaître dans les années 1970 en tordant des métaux sur les plateaux de télévision (…) son action psychique sur la matière fut démontrée en laboratoire dans le cadre de la société Péchiney, de la fondation Odier ou du Centre technique de l’aluminium. Son palmarès, souvent soumis à des contrôles d’huissier, laisse songeur : fusion d’acier à travers des tubes scellés, lévitation d’objets, déviation de faisceaux de particules, destruction à distance de bactéries dans des éprouvettes…

En 1869, Jules Verne publie son roman De la Terre à la Lune. Il y raconte comment un « boulet capsule » du nom de Colombiad, tiré par un énorme canon situé en Floride, atteint la Lune en 73 heures 13 minutes. Sur quoi peut-il fonder son calcul ? Le voyage d’Apollo 11, cent ans plus tard, durera précisément 73 heures, 10 minutes.

L’amour nous embellit. Qu’on soit aimé ou qu’on aime, cela se voit. Les gens haineux sont les premiers à le remarquer – l’envie rend observateur.

Si la pensée peut exercer une influence sur les molécules d’eau, est-elle capable d’agir à distance sur l’organisme humain ? Lequel, ce n’est un secret pour personne, est constitué d’eau à 65 % (…) on a pu constater en outre que la prière des croyants comme les simples « bonnes ondes » envoyée par les athées semblaient avoir un effet comparable (…) L’essentiel est de vouloir du bien, quels que soient le vecteur, les convictions ou les méthodes employées.

Le projet HAARP – High Frequency Active Auroral Research Program – recherches sur les hautes fréquences appliquées aux aurores boréales est destiné officiellement à étudier les perturbations de la ionosphère …) A Gakona, en Alaska, 180 antennes gênâtes se dressent sur 20 hectares (…) réglées sur des fréquences appropriées, elles seraient également susceptibles d’influencer les conditions météo (…) un rapport du parlement russe, accusant HAARP d’être une « technologie capable de perturber gravement la santé mentale de populations entières » (…)  une arme pschotronique utilisant des ondes ELF (Extrêmement basse fréquence) de forte puissance, capables de nous manipuler mentalement à notre insu. C’est-à-dire de provoquer à n’importe quelle distance, par un bombardement ciblé, peur, colère, violence, dépression, confusion mentale…

C.C raconte comment il a décidé de se sauver par l’humour, l‘incrédulité totale dans le traitement des mauvaises nouvelles, la lecture pour « s’occuper l’esprit » et la prière (« Pas pour moi : pour les autres »).

La maladie de Brocq étant une anomalie génétique, le patient sous hypnose, guidé par son thérapeute, n’a pas seulement agi sur les cellules de son système immunitaire, mais bien au niveau de la programmation de son ADN. Une simple action mentale aurait donc le pouvoir de corriger un mauvais agencement des gènes ?

Achterberg  mit en évidence que la santé d’un individu dépend étroitement de l’idée qu’il s’en fait (…) les retardés mentaux, incapables d’associer la notion de mort au cancer, y étaient beaucoup moins exposés que les autres : seulement 4% de décès dus à cette pathologie, contre 18% de moyenne sur l’ensemble de l’Etat du Texas.

Le physicien David Bohm proposait d’ailleurs de remplacer le mot psychosomatique (impliquant une responsabilité morale du patient dans sa maladie) par le terme soma-signifiant, lequel incite au décryptage au lieu de générer une forme de culpabilité.

Chaque année, ce morceau d’étoffe attire 20 millions de personnes dans une basilique de Mexico (…) Lorsqu’on la contemple, à la basilique de Guadalupe où elle est exposée depuis cinq siècles, on se dit qu’il s’agit d’une simple peinture en couleurs. Sauf que,  depuis 1936, on sait que les pigments qui la composent, examinés par le prix Nobel de chimie Richard Kuhn, ne sont pas de nature minérale, ni végétale, ni animale. Autrement dit, come l’a confirmé lors de sa contre-expertise en 1979 Philip S. Callahan, biophysicien de l’université de Floride et expert en peinture, « l’origine de ces pigments est inconnue ».

Comme si elle voulait encore raréfier les miracles, l’Eglise ajoute ses propres critères à ceux de la médecine (…) Ainsi, l’une des guérisons les plus remarquables de ces dernières années a-t-elle été écartée par l’évêque du lieu, parce que la personne miraculée était divorcée (…) Il y a de moins en moins de miracles à Lourdes, triomphent les incrédules. Une enquête sur place suffit à prouver le contraire. Simplement, déplus en plus de miraculés potentiels s’esquivent, sans même déclarer leur guérison au Bureau médical. « Pas envie qu’on m’emmerde », m’a précisé l’un d’eux, qui venait de perdre sa surdité grâce à un Coton-Tige trempé dans l’eau de la source, et tenait à garder l’anonymat.

C’est le Pr Jean-Martin Charcot, le grand mandarin de la Salpêtrière, qui l’imposa au début du XXè siècle (…) Devant son habituel auditoire de médecins, d’étudiants et de personnalités du Tout-Paris, il fait amener dans son amphithéâtre une femme diagnostiquée « hystérique paralytique » et lui ordonne sous hypnose de guérir sur-le-champ. Elle se lève, et elle marche. Même la « guérison » ne dure que quels jours, les athées triomphent. Lourdes est démythifiée les miraculés ne souffrent que d’affections psychosomatiques, le plus souvent causées par la frustration sexuelle.
Oui, sauf que cette hypothèse ne tient guère lorsque les miraculés sont des enfants. A deux ans, Justin Bouhirt (numéro 5, infirme avec défaut de croissance) se met à marcher et grandir sitôt que sa m ère l’a baigné dans la source, moribond, en juillet 1858 –il mourra octogénaire, après avoir assisté en pleine forme à la canonisation de Bernadette Soubirous. Francis Pascal (numéro 45, cécité due à une méningite) recouvre subitement la vue à trois ans en 1938. Delizia Cirolli (numéro 65, tumeur maligne au genou nécessitant l’amputation) se retrouve inexplicablement guérie à deux ans – cette fillette à l’article de la mort en 1076 est aujourd’hui maman de trois enfants.
Et l’hypothèse initiée par Charcot, cette « foi qui guérit le problème psychosomatique par autosuggestion », semble encore moins recevable quand la personne, au moment où disparaît sa maladie, se trouve dans le coma, telle Jeanne Fretel (numéro 52).

La régénération spontanée, c’est une chose qui existe dans la nature : le têtard ou le lézard, par exemple, ont le pouvoir de faire repousser un membre amputé. Mais quand la fonction se rétablit avant l’organe, là, on est vraiment dans le domaine de l’impossible.
Et pourtant. Le 3 août 1908, Marie Biré (miraculée numéro 37) affirme avoir recouvré la vue instantanément dans la grotte de Lourdes. Sauf que les examens ophtalmologiques effectués, quelques heures plus tard, ne font que confirmer sa cécité : atrophie papillaire double. Il n’empêche que la patiente, malgré des papilles absolument blanches, lit le journal à voix haute, déchiffrant sans peine les plus petits caractères sous les yeux des médecins, éberlués. Un mois plus tard, nouvel examen : « Les traces d’atrophie papillaire ont disparu. Les lésions n’existent plus et la guérison est complète. »

(…) au cours d’une messe célébrée par Padre Pio (…) une fillette de sept ans née sans pupilles, Anna Gemma Di Giogi, avait soudain cessé d’être aveugle à son contact – sa vie durant, elle continua à voir sans pupilles.

Ce jeune chasseur alpin souffrait d’un sarcome, un terrible cancer des os qui avait détruit sa hanche (…) A peine plongé dans la piscine de Lourdes, lui qui avait perdu tout appétit sous les souffrances et la morphine, ressent une faim gigantesque. Il sait qu’il est guéri.

(…) un neurone unique s’active, à chaque visage sélectionné. Ainsi Marilyn Monroe a-t-elle son fan, Bill Clinton le sien, Abraham Lincoln, Michael Jackson et Tony Parker le leur (…) résultat époustouflant auprès de tous les sujets : chaque fois qu’ils reverront l’image de Marylin, par exemple, ou que son nom sera évoqué en leur présence, c’est le neurone qui l’a choisie qui s’activera.

Le myxomycète (…) ressemble à une morve qui s’étire. Cette amibe (…) possède des caractéristiques propres aux champignons, comme la reproduction par spores, et d’autres spécifiques aux animaux, comme la capacité de se mouvoir. C’est le Japonais Toshiyuki Nakagaki, biologiste à l’université d’Hokkaido, qui a eu l’idée en 2000 de faire effectuer à cette créature hybride le test du labyrinthe. Réussite immédiate, reproductible, infaillible. Simplement, il convient de fournir une motivation à cet être unicellulaire (…) « D’ordinaire, on assimile l’intelligence à la présence d’un cerveau, rappelle l’ethnologue Jeremy Narby (…) Mais dans ce cas, une seule cellule se conduit comme si elle avait un cerveau. » (…) Nakagaki a donc disposé un myxomycète au cœur d’un labyrinthe, et placé à la sortie une ration de flocons d’avoine (…) le comité de lecture de Nature a bel et bien publié l’article avec le mot « intelligence » associé à un champignon.

60 millions de personnes dans la monde sont concernées par les NDE (Near Death Experience) (…) Comment un cerveau hors service (arrêt cardiaque, absence de circulation sanguine, électroencéphalogramme plat) pourrait-il traiter des observations extérieures et des sentiments, ou même fabrique des hallucinations ? Un tel cerveau, comme l’écrit le Dr Pim van Lommel, « est dans la même situation qu’un ordinateur débranché, avec des circuits enlevés. Il ne peut pas halluciner ; il ne peut rien faire du tout. » (…)
Sous casque à électrodes, une différence de fréquence émise dans chaque oreille peut créer le même effet, en synchronisant les deux hémisphères du cerveau. Suivant le cocktail sonore qu’on lui compose, le sujet accède à un état d’expansion de conscience, de vision extracorporelle, voire de médiumnité. C’est pratiqué couramment à l’Institut Monroe, un lieu de séminaire en Virginie où des milliers de personnes viennent réduire leur stress, augmenter leur créativité et résoudre leurs problèmes émotionnels grâce à cette technologie brevetée sous le nom de Hemi-Sync.

Le DSM requalifia le syndrome des personnalités multiples en « trouble dissociatif de l’identité. » (…) les personnes souffrant de ce trouble sont en majorité des femmes. C’est un traumatisme au cours de la prime enfance – viol, inceste, accident, prise d’otage, coma… - qui, le plus souvent, est à l’origine de cette dissociation de l’ego, comme il faut dire à présent : cette arborescence d’identités qui, parfois, transforme l’inconscient en véritable colonie contrôlée par des dominants successifs. Michael Talbot précise : « Outre qu’elles présentent des structures d’ondes cérébrales différentes, les sous-personnalités d’un multiple sont psychologiquement distinctes l’une de l’autre de manière tranchée. Respectivement dotées d’un nom, d’un âge, d’aptitudes spécifiques, il n’est pas  rare qu’elles aient leur propre écriture, leur sexe déclaré, leur contexte racial et culturel, leurs dons artistiques, leur langue étrangère parlée couramment et leur propre QI. »
Plus étonnantes encore sont les modifications biologiques survenant lorsqu’un multiple passe d’une personnalité à l’autre. On voit ainsi des diabétiques faire soudain mentir analyses et diagnostics, des épileptiques cesser de l’être pour le redevenir au gré de leurs identités successives – leurs « alters », comme on dit. La voix se transforme (…) L’acuité visuelle peut elle aussi changer, obligeant certains multiples, alternativement hypermétropes ou presbytes, à porter en permanence sur eux plusieurs paires de lunettes (…)
La guérison totale est rarissime, mais certains patients, après des années de thérapie (…) apprennent à contrôler l’alternance de leurs personnalités.

Au journaliste Giovanni Gigliozzi qui lui demandait : « Pourquoi le mal est-il dans le monde ? », le capucin des Pouilles fit cette réponse saisissante : « Imaginons une mère en train de broder. Son petit enfant, assis sur un tabouret bas, la regarde travailler, mais par-dessous, à l’envers. Il voit les nœuds de la broderie, l’enchevêtrement des fils… Et il dit : « Maman, ton travail est tout embrouillé. » Alors sa mère abaisse le tissu et lui montre le bon côté de la broderie. Chaque couleur est à sa place, et la variété des fils se fond dans l’harmonie du dessin. Nous, nous voyons l’envers de la broderie. Nous sommes assis sur le petit tabouret… »

Qu’est-ce qu’un bon médium. Un médium bon.

… une simple action mentale en direction du passé peut influencer un résultat qui « dort » dans une machine (…) un événement aléatoire qui n’a pas été observé par un être vivant reste en partie influençable.

… la notion d’information des cellules, quelle qu’en soit la source. Parfois, chez l’être humain, une simple bonne nouvelle suffit. Ainsi la tuberculose, au XIXè siècle, fit-elle de terribles ravages jusqu’à une date précise : 1882. L’année où le DR Koch découvrit le bacille responsable de la pathologie. Pourtant, l’élaboration d’un vaccin réellement efficace demanda encore un demi-siècle. Mais dès que l’origine de cette maladie, jusqu’alors inconnue, fut révélée au grand public, cela dissipa « son aura de profond mystère », et l’espoir d’une guérison possible fit aussitôt chuter le taux de mortalité de 6 à 2%.

Ainsi sont mis en évidence, par exemple, «IN NECEM IBIS (« Tu iras à la mort »). Ou les lettres grecques formant les mots « Nazarénien » et « Jésus » (…) la première émission « officielle » d’un rayon laser a été obtenue par le physicien américain Theodore Haimann en 1960. Or, comme l’a mis en évidence l’Institut d’optique d’Orsay, « l’effet laser » imprimant le Linceul de Turin est parfaitement visible sur les photographies prises par Giuseppe Enrie en … 1931 (…)
Rappelons que le Linceul est toujours qualifié officiellement par le Vatican d’icône et non de relique – c’est-à-dire que l’Eglise n’y voit qu’une « représentation édifiante » de la Passion, et non une preuve technique de la crucifixion et de la résurrection décrites dans les Evangiles (…)
Pour obtenir un effet laser, il faut un milieu actif et une source d’énergie. Le crucifié du Linceul aurait donc fourni lui-même ces éléments durant sa désintégration laissant en post-scriptum, par le même procédé d’impression sur toile, sa silhouette et quelques mots – à titre de certificat d’authenticité, en somme. Puisque In Necem ibis (…) était « l’une des sentences romaines »…

Santana (…) lance la première balle en l’air, et reste figé, raquette en suspens. La balle a disparu. Le ciel est clair, il n’y a pas de vent, et aucun arbre au-dessus du court. Tandis que son adversaire et lui, bouche bée, scrutent les airs en attendant vainement que la balle retombe, Santana entend une voix dans sa tête : « Je veux que tu enregistres cette chanson avec Julio. En plus, tu donneras tout l’argent que tu en retireras aux enfants de Tijuana, tu n’en as pas besoin. » Or le chanteur vient de lire « Dialogues avec l’ange » (…) Santana rappelle Iglesias. Ils enregistrent le disque, et les bénéfices iront aux milliers de Mexicains sinistrés par les inondations de Tijuana (…)

Je le sentais à la fois passionné, paisible et un peu détaché, comme tous les croyants intelligents que leur foi protège de l’absurde, sinon du doute.

La plus grande épidémie de miracles en série eut lieu à Paris au début du XVIIIè siècle. Ces prodiges accomplis en public sur fond de supplices eurent pour acteurs, auteurs ou victimes (…) les jansénistes (…) ces catholiques accusés d’hérésie s’étaient attiré les foudres du pape, lequel avait exigé du roi Louis XV qu’ils soient assimilés aux protestant, et persécutés comme tels (…) le plus vénéré des jansénistes, le diacre François de Pâris, mourut, le 1er mai 1727. Du jour au lendemain, la réalité bascule (…) une véritable avalanche de prodiges et des phénomènes inexpliqués s’abat sur la tombe du janséniste. Les fidèles qui, désormais, campent au cimetière Saint-Médard (…)
(…) une certaine Jeanne Maulet, vingt ans, qui s’adosse à un mur en exigeant qu’on lui administre cent coups dans l’estomac au moyen d’une masse de 25 kilos. C’est un colosse de l’assistance qui se porte volontaire. Au 25ème impact, le mur d’appui s’écroule. La jeune fille martelée, elle, ne présente aucun signe de douleur ni de contusion.
Le même jour, non loin de là, une autre janséniste, allongée sur des pieux acérés, met en scène son martyre en faisant hisser un bloc de pierre « le plus haut possible au bout d’une corde », afin d’être lâché sur son ventre. Seule réaction à ce traitement répété dix fois en pure perte : elle ne cesse de crier : « Plus fort, plus fort ! » Lorsqu’elle se remet debout, son ventre et son dos sont exempts de toute marque.
Certains cas de lévitation furent également constatés, comme de lui de l’abbé de Bescherand, originaire de Montpellier « si violemment soulevé en l’air qu’il était impossible pour ceux qui l’entouraient de le retenir au sol. »

Au collège, quand l’éducation sexuelle devint une matière au programme (…) notre prof de musique (…) attaqua le sujet en ces termes étonnants : « Si vous voulez comprendre quelque chose au plaisir féminin, messieurs, commencez par écouter Wagner. » Et elle nous passa un enregistrement de la Mort d’Isolde (…) Tous les rescapés du « tunnel de lumière » qui écoutent cet air, disait le Pr Michel Bounias, reconnaissent et revivent les sensations qu’ils ont tant de mal à exprimer avec un vocabulaire classique.

(…) de telles foules se réunirent dans une banlieue du Caire presque tous les jours, à partir du 2 avril 1968 (…) à Zeitoun, sur les lieux mêmes où, dit-on, la Vierge fit halte lors de la Fuite en Egypte (…) cela dura trois ans et 58 jours (…) il régnait dans ces rassemblements une intense ferveur mêlée d’émerveillement et de gratitude, toutes religions confondues (…) Les premiers témoins (tous musulmans) ont cru au départ qu’il s’agissait d’une projection. Des experts ont parlé d’hologramme. On a cherché les projecteurs. On a tronçonné les arbres alentours, on a inspecté les façades, fouillé les immeubles voisins, évacué les véhicules. On a même coupé le courant électrique dans tout le quartier. Rien. L’hologramme sans projecteur continuait d’évoluer au-dessus des coupoles, mais parfois aussi à l’intérieur de l’église. On l’a même vu jaillir d’un des vitraux. Et le spectacle offrait de nombreuses variantes. Marie apparaissait tantôt voilée, tantôt les cheveux au vent, avec ou sans Enfant Jésus dans les bras ; parfois elle se présentait sous la forme d’une fillette, parfois elle amenait du monde, reconstituant le tableau complet de la Sainte Famille durant la Fuite en Egypte…
(…) ces images ne s’imprimaient pas sur toutes les pellicules. Loin de là. Des milliers de personnes voyaient au même moment un phénomène qui n’apparaissait que sur quelques-unes des photos qu’ils prenaient. (…) La Vierge, en fait, semblait avoir accordé une quasi-exclusivité au reporter Wagih Matta (…) Paralysé du bras gauche suite à un accident de voiture (os broyés, ligaments arrachés), il fut opéré le 27 juin 1967 par un gynécologue. En effet, on était au lendemain de la guerre des Six-Jours (…) L’opération fut un échec total. On le réopéra. Même résultat. (…) « J’ai été tellement fasciné par l’apparition et préoccupé par l’aspect technique que je ne m’étais même pas rendu compte que c’était avec mon bras gauche que j’avais saisi l’appareil photo (…) J’étais guéri, complètement guéri ! » (…) Alors que les rédacteurs en chef de toute la planète se cassent la voix en engueulant leurs reporters, qui ont pris des centaines de photos de la Vierge sans que rien apparaisse au développement, les clichés de Wagih sont parfaitement réussis. Ils feront le tour du monde : jamais il ne refusera le droit de les reproduire ni n’acceptera d’argent (…)
(…) il ne fut pas le seul miraculé de Zeitoun, loin s’en faut. Chrétiens de toutes obédiences, musulmans, juifs se retrouvèrent unis par des guérisons inexpliquées dont ils bénéficiaient sans distinction de religion ni de nationalité.
(…) les apparitions cessèrent brusquement, semble-t-il, quand la police décida de faire payer un droit d’entrée dans le périmètre de l’église copte. Deux livres égyptiennes pour voir la Vierge.

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