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vendredi 26 avril 2019

« Nana » de Emile Zola (1880)


Brusquement, à un détour de la route, elle aperçut le coin d’une habitation, dans les branches. C’était peut-être là ; et elle entama une conversation avec le cocher, qui disait toujours non, d’un branlement de tête.

- Alors, tu m’aimes bien, bégayait-elle. Répète que tu m’aimes bien … Dis, mon loup chéri, si je mourais, est-ce ça te ferait beaucoup de peine ? 

C’était parfois, chez elle, des nuits où des peurs d’enfant, des imaginations atroces la secouaient de cauchemars, les yeux ouverts. Elle reprit :
- Hein ? penses-tu que j’irai au ciel ? […] elle se rabattit sur sa poitrine, en sanglotant, en se cramponnant. J’ai peur de mourir… J’ai peur de mourir…

L’orchestre enflait […] les soupirs pâmés de ses violons.

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