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mardi 4 septembre 2018

« Une mère toute puissante » de Janine Chasseguet-Smirgel


La vision de l’organe sexuel du petit garçon, survenant au moment où l’érotisme de la petite fille est centré sur son clitoris et où ses désirs sexuels ont la mère pour objet, lui fait prendre conscience de son manque (complexe de castration) qu’elle cherchera immédiatement à combler (envie du pénis).

Nous savons que ce mouvement est pour Freud le promoteur du complexe d’Œdipe positif de la fille, car elle en vient à se tourner vers son père pour en obtenir l’organe convoité, le désir d’un enfant venant se substituer, par la suite, à l’envie du pénis.

[…] l’Imago de la mère phallique […] donne lieu à des représentations qui apparaissent dans les rêves, les cauchemars, les contes de fées, les mythes et légendes : la sorcière avec son balai, son nez pointu, son menton en galoche et son corbeau sur l’épaule, les gorgones et les serpents qui entourent leur tête, l’hydre, le dragon, la pieuvre et ses tentacules, l’araignée, la vipère, etc…

[…] l’envie du pénis de la petite fille ne m’apparaît pas être un désir de virilité conçu comme une fin en soi, mais l’expression de la révolte à l’égard de la mère qui passe pour être à l’origine de la blessure narcissique.
La petite fille se mettra à admirer et à envier ceux qui ont de quoi en « remontrer » à la mère, c’est-à-dire qui peuvent exhiber devant la mère l’organe dont elle est dépourvue, et la mettre ainsi en état d’infériorité.

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