« Al-Kuwari a surtout donné de très mauvaises habitudes aux hommes politiques en les arrosant » reconnaît-on à l’ambassade du Qatar (…) « Aujourd’hui encore (…) chaque semaine, des députés ou des sénateurs font parvenir des demandes pour financer des mosquées, des associations, parfois des écoles privées dans leur circonscription ».
« Meshall, qui a été en poste en Belgique et aux Etats-Unis, me dit souvent : « Je n’ai jamais vu cela auparavant ! J’ai fréquenté des politiques partout ; mais aucun ne s’est comporté comme certains Français, aucun ne m’a demandé de l’argent aussi abruptement, comme si c’était naturel, comme si on leur devait quelque chose ! »
Comme Le Caire, les Émirats arabes unis ferraillent contre la mouvance islamiste, en particulier les Frères musulmans, leur ennemi juré. Les Emirats arabes unis sont allés jusqu’à publier une « liste noire » des mouvements interdits chez eux, parmi lesquels figurent bien sûr les Frères musulmans.
Force est de le constater, les émirs nous connaissent mieux que nous ne les connaissons. Ils sont pragmatiques.
« Il semblerait que les Français soient les plus faciles à acheter » (Bruno Le Maire)
Pour l’élection de novembre 2016 (…) le prince Mohammed bin Salman, le fils du roi Salman (…) affirmait que l’Arabie Saoudite avait financé 20% de la campagne électorale de la candidate démocrate à la Maison Blanche (…) « Avec plein enthousiasme. »
(…) notre pays qui a fait de l’Arabie son « partenaire stratégique » au Moyen-Orient (…) Bref, peu de contrats fermes - 3 milliards seulement et non pas 10 ; en revanche, encore et toujours des lettres d’intention - c’est-à-dire des promesses (…) Une fois de plus, la France de François Hollande, comme, avant celle de Nicolas Sarkozy et même de Jacques Chirac, qui fut le président français préféré des responsables saoudiens, reste historiquement « l’allié par défaut », « le partenaire de compensation. »
Concurrence acharnée entre entreprises rivales, pressions politiques pour se garder les marchés, comportements inappropriés… Il faut dire que les circuits de décision saoudiens ne sont guère limpides ! (…) et comme les Bédouins ont une mémoire sur cinq générations, nos bêtises sont longues à faire oublier.
Une leçon s’impose quand on veut faire de grosses affaires avec l’Arabie : il faut spécialiser les « boutiques » avec lesquelles on souhaite négocier. Sous-entendu : on ne peut conclure des affaires avec le clan du roi si on est étiqueté en faveur d’un prince rival. Et vice versa.
Tout au long de notre enquête, nous avons pu observer combien accéder au bon réseau était complexe. « Il y a une génération qui connaît l’Arabie en France. Mais nos cabinets ministériels changeant tous les trois ans, il n’y pas forcément de transmission du savoir » regrette Jacques Bourgeois (…) « Le prince Sultan est resté quarante-trois ans ministre de la Défense, alors qu’en France la longévité moyenne de l’un de ses homologues est de dix-huit mois. Face au ministre de l’Intérieur saoudien Nayef, en poste lui aussi pendant plus de quarante ans, c’était onze mois pour son homologue français. Qui a la bonne compréhension de la relation avec la France ? Les Saoudiens. »
En 2009, quand l’ambassade saoudienne à N’Djamena au Tchad fut prise d’assaut par des rebelles, la France se porta de nouveau au secours de son allié. Une opération de nuit fut montée par un commando des forces spéciales françaises pour libérer les otages saoudiens dans l’ambassade. « Nos forces spéciales ont libéré les diplomates saoudiens, elles ont risqué leur vie, mais on n’a jamais eu une lettre de remerciements, rien. » (…) Parce que nos partenaires saoudiens savent que nous leur sommes acquis, répondent certains. « Parce que nous ne sommes pas une grande puissance. Dans des lettres envoyées par les Américains aux Saoudiens, que je n’aurais pas dû lire à propose des grands contrats en négociation, la première phrase que le secrétaire d’Etat américain écrit aux responsables saoudiens était « I urge you to buy », soit « Je vous presse d’acheter ». Nous autres Français, c’est « Please, Sire… » On est vraiment en asymétrie totale de puissance diplomatique (un industriel français à Ryad).
C’est en général dans la partie Maintenance que les commissions sont dissimulées, car on peut toujours être flexible sur le nombre d’heures soi-disant nécessaire à la maintenance d’un équipement.
(…) lié au puissant lobby franc-maçon au ministère de la Défense…
On soupçonne Ineo Défense d’absorber la rétro-commissions pour le compte d’un candidat socialiste à l’élection présidentielle et l’ancien cadre de Thalès pour celui d’un candidat de l’opposition. On ignore le montant des rétro-commissions, mais la norme sur ce type de contrat varie généralement de 5 à 10%.
(…) le ministre des Affaires religieuses du royaume, cheikh Salah al-Cheikh (…) construisant une mosquée avec son argent de poche sur la Côte d’Azur, ça fait désordre !
Officiellement, l’Arabie Saoudite a financé huit mosquées dans l’Hexagone (…) En revanche, le royaume forme des prédicateurs français dans ses universités islamiques. Selon les chiffres officiels, il y aurait 14 imams dans l’Hexagone, issus des facultés saoudiennes et dont le salaire est payé directement par l’Arabie ou via la Ligue islamique. « Ils ne sont pas tous prédicateurs, la plupart sont des professeurs ou des éducateurs dans le domaine social. », précise Abdallah al-Faleh, le conseiller religieux à l’ambassade d’Arabie à Paris depuis 2001 (…) et pourtant il ne parle pas un mot de français après quinze ans passés dans l’Hexagone !
Pour propager l’islam dans le monde, l’Arabie Saoudite a créé en 1962 à La Mecque la Ligue islamique mondiale (LIM). Bras religieux du royaume, l’organisation visait à cette époque, à contrecarrer le panarabisme de Nasser (…) Dans les années 1980 (…) « C’est l’époque où Ryad arrose sans modération l’islam de France », assure Bernard Godart (…) A Evry, ville qui sera dirigée par Manuel Valls entre 2001 et 2012, les Saoudiens ont financé la Grande Mosquée, dont la construction s’est achevée en 1994, en coopération avec le Maroc.
La mairie de Cannes a donc accordé à deux riches Saoudiens le droit de bâtir chacun sa mosquée dans la ville, alors qu’aujourd’hui les autorités locales interdisent aux Françaises de porter le burkini à la plage.
Plusieurs mosquées en France ont été financées par des fonds privés saoudiens. Celle de Lyon a été bâtie grâce à la cassette personnelle du roi Fahd. Parfois il s’agit d’hommes d’affaires qui apportent l’argent, comme à Dijon.
Abdel Aziz Ben Fahd, dixième fils du roi Fadh, qui vit en Suisse, a payé les mosquées d’Evian et de Thonon-les Bains. Richissime, ce prince est le protecteur du célèbre prédicateur saoudien Ayed bin Abdallah al-Qarni, pourfendeur de Daech et en même temps adepte d’un islam ultrarigoriste qui avait qualifié les juifs de « frères des singes et des porcs ». Le religieux avait été interdit de séjour en France en 2012, pendant le mandat de Nicolas Sarkozy.
« Toute notre activité de financement de mosquées respecte la légalité française, qui l’autorise », tient à rappeler l’ambassadeur d’Arabie. « Nous ne faisons qu’appliquer les lois en vigueur. Si un jour on nous dit que ce n’est plus autorisé, alors nous arrêterons » (…) ce ne sont pas les mosquées financées avec de l’argent saoudien qui posent un problème, mais plutôt les « moquées garages » qui ont une existence semi-officielle ainsi que les centaines de lieux de culte tenus par des salafistes sans lien avec l’islam des ambassades.
Le point crucial se joue au niveau de la propagation d’un islam rétrograde et antimoderniste. Or, dans ce domaine, l’Arabie a une responsabilité directe. Les Saoudiens ont longtemps inondé les communautés musulmanes des livres de leurs théologiens et prédicateurs. Ils ont financé des maisons d’édition, et dans toutes les librairies islamiques en France, on retrouve les ouvrages des oulémas saoudiens…
Le pouvoir des al-Saoud est né du pacte conclu en 1744 entre Mohamed al-Saoud, émir de Diriyah, localité située à la périphérie de Riyad, et Mohamed bin Abdel Wahhab, imam du Nadj. Le premier est un chef de guerre ambitieux et rusé, le second, un religieux ultrarigoriste et charismatique (…) Mohamed al-Saoud promit d’imposer la doctrine ultrarigoriste d’Abdul Wahhab dans toute la péninsule arabique. En contrepartie, le religieux garantit la fidélité des croyants à la famille al-Saoud (…) Aux al-Saoud - dont la plupart ne sont pas wahhabites-, les affaires régaliennes, et aux religieux les oulémas) la justice et l’éducation.
Il faut savoir qu’en Arabie Saoudite, il est « naturel » de considérer les non-musulmans comme des koufars (des mécréants). L’élite saoudienne occidentalisé ne le pense pas, mais la société est travaillée par de puissants courants extrémistes qui, eux, y adhèrent totalement. Et sont loin d’être minoritaires…
(…) jusqu’au bac, un tiers des cours est consacré à la religion - huit heures par semaine en primaire. « Et encore, relève l’avocat Abedlaziz al-Gassim, si l’enseignement était fondé sur l’islam, cela irait, mais il repose sur le seul wahhabisme », c’est-à-dire une version ultrarigoriste ! (…) « J’ai examiné un livre d’enseignement religieux qui serait destiné en France à des étudiants de terminale, nous a confié un diplomate français à Ryad. Si vous aviez cet ouvrage entre les mains, vous penseriez qu’il est édité par Daech ! C’est du wahhabisme pur et dur, qui appelle à détruire les tombes et les monuments et à tuer les koufars, les mécréants ! »
Devant pareil bourrage de crâne, de nombreuses familles saoudiennes craquent. « J’ai sorti mon fils de neuf ans de l’école publique pour le mettre dans un établissement privé, car il faisait des cauchemars la nuit suite à ses cours de religions », nous a confié un banquier à Djeddah.
L’université al-Imama est une véritable citadelle islamique, où sont formés des « soldats de Dieu » de toutes nationalités. Pendant longtemps, ni l’armée ni la police n’ont été autorisées à y pénétrer. Vaste complexe situé à la périphérie de la capitale, son accès est strictement contrôlé par des gardes privés fortement armés.
En théorie, les universités saoudiennes n’ont pas le droit d’accepter l’inscription d’un étudiant français sans une lettre de l’ambassade de France. La réalité est tout autre.
Les autorités françaises ont découvert par hasard dans la ville sainte de Médine, siège de deux universités islamiques, une petite communauté française qui s’est développée presque clandestinement depuis plusieurs années. Son extension est vertigineuse ! Aujourd’hui 493 Français y vivent, dont 271 enfants âgés de moins de dix-huit ans, selon le consulat de Djeddah (…) Leurs parents ne parlent qu’en arabe, et les enfants ont pur la plupart scolarisés dans les écoles saoudiennes (…) Souvent paumés en France, ces jeunes trouvent dans la ville sainte une communauté qui les soutient (…)
Comment rester en contact avec des habitants d’une ville interdite aux non-musulmans ?
(…) une Saoudienne n’a pas le droit d’épouser un étranger. A l’issue de leur formation théologique, leur objectif est de propager aux quatre coins de la planète cet islam rigoriste des « premiers ancêtres », car le wahhabisme est prosélyte. Les 14 imams français opérant dans l’Hexagone sont issus de ce système de formation.
Cet activisme carito-religieux donne de l’urticaire à leurs voisins des Emirats arabes unis, dont l’agenda est farouchement anti-islamiste (…) Aux Emirats, pas question de lâcher la bride aux imams. Les prédicateurs sont formés dans le même institut théologique. Chaque vendredi, pour la grande prière, le ministère des Affaires religieuses distribue un prêche identique qui sera lu dans toutes les mosquées du pays. Et gare à l’imam qui s’écarterait de la ligne officielle, il serait vite remis dans les clous !
Au sein des monarchies du Golfe, les Emirats présentent une vraie singularité : ils pratiquent une tolérance zéro vis-à-vis des Frères musulmans, qu’ils considèrent comme un mouvement terroriste.
Quand la délégation émirienne est arrivée devant une mosquée où étaient installées des caméras de surveillance, l’un des membres s’est interrogé : « Elles servent sans doute à contrôler les islamistes radicaux ? » Surpris, le responsable de la mosquée lui a répondu : « Mais pas du tout ! « Elles sont là pour repérer des militants d’extrême-droite qui viendraient nous provoquer ! ».
Mais al-Nouaymi n’est pas un cas isolé. Une demi-douzaine d’autres financiers du terrorisme sont installés au Qatar, où ils bénéficient de la mansuétude du pouvoir.
En 1996, l’avion d’Oussama Ben Laden qui l’emmena du Soudan au nouveau siège d’Al-Qaïda à Jallalabad, en Afghanistan, fit escale à Doha. Le chef d’al-Qaïda avait alors coutume de dire à ses proches, que « le Qatar est une terre de passage » vers le djihad qu’il convient d’épargner. Et la seule fois, en 2005, où l’émirat fut visé par une action terroriste, c’était très vraisemblablement parce que les Qataris avait coupé les finances à al-Qaïda.
Aujourd’hui, plutôt que de financer directement des organisations terroristes, le Qatar a trouvé un autre moyen de leur verser de l’argent : payer des rançons aux ravisseurs d’otages occidentaux, souvent liés à la branche syrienne d’al-Qaïda (…) « Parfois les Qatariens ruinaient mes négociations, alors que j’étais sur le point de conclure. Ils jouent un sale jeu dans ces affaires. J’ai découvert que les kidnappeurs attendaient le feu vert de Doha. J’ai la conviction qu’al-Nosra est soutenu par le Qatar. Je l’ai vu des propres yeux. » (Un agent du renseignement égyptien travaillant pour l’ONU).
Le Koweit est devenu l’épicentre des levées de fonds au profit des groupes terroristes en Syrie (…) A Koweit-City, les financiers du djihad ont pignon sur rue : ils sont professeurs d’université, riches hommes d’affaires, parfois même ministres. Bref, ils figurent parmi l’élite économique et sociale de ce pays (…) Au total, depuis 2011, plusieurs centaines de millions de dollars ont été transférés depuis le Koweït aux groupes rebelles syriens, parmi lesquels Daech, le Front al-Nosra, et Ahrar al-Sham (…)
« En 2014, deux responsables américains sont venus nous voir pour se plaindre que 2 millions de dollars étaient allés à Daech", se rappelle un officiel koweïtien. « On leur a répondu : mais qu’est-ce que c’est, 2 millions, par rapport à la contrebande de pétrole que les Turcs organisent avec Daech ou le gouvernement syrien achète à l’Etat islamique ? » (…)
Ces personnes sont enracinées au cœur de l’establishment. Les ministères de l’Education et du Pétrole sont aux mains des islamistes (…) le grand frère saoudien profite du libéralisme koweïtien pour faire transiter par l’émirat des fonds à destination de rebelles bien peu recommandables.
Toute la question réside dans l’évaluation du risque sécuritaire que les autorités saoudiennes prendraient si elles décidaient de tordre le cou à tous ces réseaux de financements djihadistes. C’est le nœud du problème. Il y aurait probablement des représailles contre des officiels…
De nombreux jeunes soutiennent Daech. Deux ou trois jours après le début de leur participation à la coalition occidentale anti-Daech en Irak et en Syrie, un pilote saoudien qui y a participé a reçu sur son adresse e-mail des menaces directes.
Un ancien diplomate en poste en Arabie se souvient avoir assisté à des diwans caritatifs rassemblant des fidèles après la prière. « Après le renversement de Saddam Hussein en 2003, j’ai participé à des soirées où l’on regardait, sur d’immenses écrans de télévision, des scènes d’attaques contre les soldats américains. Des applaudissements saluaient chaque explosion. On récoltait de l’argent pour les moudjahidin de Falloujah ».
En 2013, plus de 1000 imams ont été suspendus en Arabie pour avoir prêché un islam intolérant ; en 2014, ils étaient 900. Dix ans plus tôt, en 2003, le ministère des Affaires islamiques avait déjà expulsé 353 imams et en avait suspendu 1367 autres, pour avoir, déjà, incité à l’intolérance. Bref, un éradication aussi difficile que vider la mer avec une petite cuillère.
(…) pour les bailleurs de fonds de Daech, c’est d’abord l’Irak chiite et son parrain iranien qui doivent être vaincus. Dans cette hiérarchie des priorités réside notre divergence avec notre allié saoudien.
Avant chaque conseil restreint de Défense, ce haut gradé briefe le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian. « Il m’est arrivé de lui parler de certains agissements du Qatar et de l’Arabie, de lui dire par exemple qu’au Mali, le groupe rebelle Ansar al-Dine reçoit des financements de Doha et de Riyad. Le ministre me regarde, il ne me dite rien, et on passe à autre chose. » (…)
La diplomatie économique a tendance à primer sur tout le reste (…)
En janvier 2016, lorsque l’Arabie Saoudite exécuta le même jour 47 condamnés à mort, soulevant une vague de réprobation internationale, Paris se signala par l’extrême timidité de sa réaction (…)
Au ministère des Affaires étrangères entre 2012 et 2016, Laurent Fabius avait fait de la diplomatie économique sa priorité. « C’était son mantra », se rappelle un de ses collaborateurs. Une véritable obsession (…) Le ministre était littéralement obsédé par ces 50 milliards promis par l’Arabie (…)
Les fruits de cette allégeance sont pourtant loin d’avoir été à la hauteur des espérances. De nombreux industriels rencontrés tout au long de notre enquête se sont plaints d’une trop grande docilité de nos dirigeants à l’égard des responsables du Golfe.
« Ce qui intéresse les investisseurs saoudiens, ce sont les projets rapidement rémunérateurs », explique un expert de Bercy.
Laurent Fabius a quitté le quai d’Orsay sur un relatif échec de sa « diplomatie sunnite » (…) en quatre ans, les entreprises françaises ont vendu pour une vingtaine de milliards de dollars à l’Arabie (…) Après une tournée de plus de quinze jours aux Etats-Unis, où il avait rencontré tout ce que l’Amérique compte de pouvoirs économiques, politiques, militaires et sécuritaires, Mohammed bin Salman n’est resté à Paris que deux petites journées…
Les Emirats arabes unis sont les premiers investisseurs des pays du Golfe en France (…) Pourtant, personne n’en parle. Les Émiriens, contrairement à leurs voisins qataris, ne médiatisent pas leurs acquisitions dans l’Hexagone (…) Leurs investissements restent très orientés vers les valeurs mobilières et l’immobilier, relativement peu vers l’industrie.
(…) par pays, c’est bien plus en Grande-Bretagne qu’en France que le Qatar investit…
Selon une note de l’ambassade de France à Riyad en date de janvier 2016, 24 sociétés saoudiennes sont implantées en France, le plus souvent après avoir racheté des entités existantes. Elles emploient en direct 3200 personnes et réalisent un chiffre d’affaires cumulé d’environ 350 millions d’euros.
Juste avant l’intervention militaire française de janvier 2013 au nord du Mali pour empêcher que les djihadistes ne fondent sur la capitale Bamako, trois avions C-130 qatariens ont retiré des hommes que Doha avait dépêchés sur place. Un ex-membre des forces spéciales témoigne : « Des équipes mixtes de la DGSE et du Commandement des opérations spéciales (COS) qui avaient été déployées au nord-Mali en prévision de l’intervention française ont reçu consigne de ralentir leur arrivée le temps que les Qatariens rembarquent leurs gars. Cela aurait fait tache qu’on se retrouve face à face avec des alliés. La présence de Qatariens a beaucoup irrité les militaires français et les agents de la DGSE, qui se sont demandé pourquoi on allait s’acoquiner avec des types aussi peu fiables ? »
Favorisant islamisation et arabisation, le Qatar et l’Arabie financent des mosquées que les Tchadiens appellent « mosquées vertes », la couleur de l’islam. A travers le pays, le voile intégral pour les femmes se répand depuis une dizaine d’années, une pratique qui n’était pas dans les coutumes locales. « Pendant le ramadan, les centres culturels qatariens et saoudiens distribuent des vivres, explique le journaliste Makalila Nguebla. Ils glissent des billets de 10 000 francs CFA (environ 15 euros) dans des corans qu’ils distribuent ensuite dans leurs mosquées, comme si c’était Dieu qui donnait de l’argent aux fidèles. A N’Djamena, on ne peut plus ouvrir de bars près des mosquées dans les quartiers musulmans. En revanche, de nouvelles mosquées apparaissent dans les quartiers chrétiens, comme Moursal ou Dembé. » Au Tchad, le prosélytisme du Qatar et de l’Arabie s’exerce via le Conseil supérieur des Affaires islamiques, dirigé par le Dr Hassan Hissene, disciple de l’ancien leader soudanais Hassan Tourabi.
Bref, conclut le député Yorongar, « l’argent du golfe est une bombe à retardement au Sahel qui saccage l’islam au profit du wahhabisme ». Ces avertissements restent lettre morte que ce soit au Quai d’Orsay, à l’Elysée ou à Bercy, où l’on mise au contraire sur les investissements du Qatar en Afrique…
La militarisation de la révolte qui allait succéder à cette période de contestation a été soutenue par les Etats du Golfe qui comptaient chez eux de nombreux opposants syriens, souvent islamistes. Peu à peu, ceux-ci ont pris le dessus au sein de l’insurrection anti-Assad. Cette dérive s’est faite au vu et au su des responsables français. Mais ces derniers, arc-boutés sur l’objectif de renverser Bachar el-Assad et soucieux de ne pas contrarier la diplomatie économique prônée par Laurent Fabius, ne se sont pas opposés aux desseins du Qatar et de l’Arabie (…)
« Certes, les émissaires du Quai d’Orsay portaient quelques valises d’argent aux rebelles. Mais lorsqu’ils donnaient 100, les financiers du Golfe, eux, payaient 1000 », raconte ce cadre du Quai d’Orsay de l’époque. « Les financiers du Golfe disaient aux rebelles modérés que nous démarchions : « Venez avec nous, on vous donnera des armes, à condition que vous appeliez votre groupe d’un nom à consonance islamique et vous vous laissiez pousser la barbe. » » (…) Laurent Fabius savait tout cela. Mais il restait droit dans ses bottes. Jamais il n’a douté; Alain Juppé, avant lui, s’était interrogé. Il exprimait quelques doutes. En petit comité, il faisait état de questionnements. Fabius, jamais. Il ne cessait de dire : «on ne tape pas assez dur, on ne tape pas assez fort (sur Assad). Et personne, je peux vous le garantir, n’osait rien dire autour de lui. Personne ne voulait compromettre sa carrière ». (Un cadre de la Direction de la prospective) (…)
Certes, confie le haut gradé, « il y a eu deux ou trois contrats d’armement au terme desquels on a vendu des pièces au Qatar, sans clause d’interdiction de réexportation. » Cela concernait des missiles Milan, dont certains ont d’ailleurs été retrouvés entre les mains des rebelles djihadistes. »
François Hollande a des mots très durs contre le président Recep Tayyip Erdogan. « Il le traite de fasciste en conseil restreint de défense », affirme un haut gradé. En revanche, Laurent Fabius était plus accommodant…
Contrairement aux autres monarchies du Golfe, l’Eglise catholique est clandestine en Arabie Saoudite (…)
« Quand je faisais des messes clandestines à Riyad, il y avait d’ailleurs une sorte de service de sécurité, dont le rôle était de nous alerter en cas d’arrivée imminente de la police religieuse » (Monseigneur Paul Hinder). Créée dans les années 1980, cette milice islamique est la gardienne de l’orthodoxie wahhabite. Rassemblés dans le Comité pour la prévention du vice et la propagation de la vertu, ces soldats de la foi, les mouttwa’in (…) Répartie dans plus de 450 casernes, ils sont environ 4000 membres, issus le plus souvent des classes défavorisées. Vêtus d’une tunique blanche plus courte que d’usage pour mieux courir, ils sont facilement reconnaissables avec leur barbe bien fournie (…) A bord de leur 4x4, ces miliciens de l’ordre moral patrouillent dans les villes, souvent accompagnés de la police (…)
Mais sous le règne d’Abdallah (1995-2015), les excès des mouttawa’in leur ont valu de sévères mises en garde du monarque qui a bridé leurs prérogatives et interrompu le recrutement de volontaires.
Au début du règne de Salman, les mouttawa’in ont voulu tester le nouveau souverain, qui les a vite recadrés (…) Le vice-prince héritier, Mohamed bin Salman, aurait versé une forte somme d’argent aux responsables de la police religieuse pour calmer les ardeurs de ses troupes.
Après le Chine et l’Iran, le royaume wahhabite est le pays qui exécute le plus au monde, la plupart du temps par décapitation. En 2015, le record a été battu, avec 153 mises à mort, un chiffre inégalé depuis vingt ans (…) Les familles apprennent généralement la mort de leur proche dans les journaux, une fois la sentence exécutée.
Pendant longtemps, Rafic Hariri, l’homme d’affaires libano-saoudien assassiné en 2005 à Beyrouth, fut l’architecte en chef des monarques et princes d’Arabie (…) Après l’occupation du Koweït par l’armée de Saddam Hussein en 1990, il est parvenu à convaincre le roi Fahd de construire des palais souterrains pour se protéger des dangers d’une invasion du dictateur irakien (…) « Nous avons construit trois palais sous terre (…) Le premier était capable de résister à une attaque nucléaire, le second à une guerre bactériologique, et le troisième à un gazage chimique. Enterrés à quinze mètres sous terre dans la périphérie de Riyad et d’une superficie de 6000 mètres carrés chacun, les trois palais ont été recouverts d’une dalle en béton avec un toit en gazon. De l’extérieur, on ne distingue rien (…) Résultat, le roi Fahd n’a jamais passé une seule journée dans ses palais souterrains. Un gâchis gigantesque ! »
Les princes ont un seul but dans la vie : faire le plus d’enfants possibles, afin de gagner le maximum d’argent et d’élargir leur lignée.
Au quotidien, les princes ne paient pas leurs factures d’électricité, d’eau ou de téléphone. Les billets d’avion sur la Saudi Airlines sont gratuits. Quand ils voyagent, c’est le Palais qui règle leurs chambres d’hôtel dans les palaces du monde entier (…)
Fin octobre 2015, l’un d’entre eux a été arrêté à l’aéroport de Beyrouth alors qu’il faisait charger à bord de son jet privé deux tonnes de pilules de Captagon, une drogue utilisée par les djihadistes lorsqu’ils commettent des attentats-suicides. Les cachets étaient dissimulés dans 40 valises. C’est la plus importante saisie de stupéfiants jamais effectuée au Liban ! (…)
Mohammed bin Fahd, l’un des nombreux fils de feu le roi Fahd, avait l’habitude de circuler sur les Champs-Elysées avec une arme de gros calibre dans sa voiture. Quand, ayant découvert le fusil d’assaut, un policier français en rendit compte à sa hiérarchie du ministère de l’Intérieur, elle lui répondit : « laissez tomber ! »
Pour se défouler, les Saoudiens passent leurs week-ends à Dubaï et à Manama, où la consommation d’alcool est autorisée dans les bars, les restaurants et les hôtels. Pour cela, ils franchissent le pont qui relie le royaume à Bahreïn, le très justement surnommé Jonny Walker Bridge ! Selon l’ambassade d’Arabie à Manam, en moyenne 35 Saoudiens ivres morts sont emmenés au poste chaque semaine.
Les vacances du roi Salman, accompagné de sa suite de 1000 personnes à Vallauris pendant l’été 2015, ne sont pas passées inaperçues. La construction d’un accès en béton menant à la plage publique de la Mirandole devant le palais du monarque saoudien a fait couler beaucoup d’encre (…) Mais, irrité par la polémique, Salman et sa suite sont repartis pour le Maroc au bout de quelques jours, au grand désespoir des commerçants locaux. Chaque membre de la délégation disposait en effet d’un per diem de 20 000 dollars par jour, leur argent de poche pour faire des emplettes !
Malgré les coups assénés à al-Qaida, le défi restait immense, comme le reconnaissait Mohammed bin Nayef devant ses homologues étrangers. « Nous avons 10 000 hommes prêts à commettre un attentat et 1 million disposés à les aider, c’est sur ce million que nous devons jouer. » (…) C’était il y a dix ans (…) « En 2003, les Saoud me disaient, nous avons entre 12 et 15% de sympathisants al-Qaïda dans la société, relève un expert européen à Riyad. Maintenant, ils me disent 20 à 30 %. Ils sont inquiets. La preuve ? En même temps qu’ils inscrivent les Frères musulmans comme entité terroriste, ils nouent une alliance avec la Turquie qui défend les Frères, ça veut dire qu’ils ont peur. Ils hésitent. »
« J’ai souhaité qu’on donne 12 millions de dollars par mois pour financer l’ensemble des combattants » (Bandar, le 2 février 2013). Bandar dit bien « l’ensemble des combattants », ce qui suppose que de l’argent saoudien est allé à des groupes radicaux islamistes (…) faute d’instructeurs en nombre sur le terrain, le GID (les services secrets saoudiens) n’a eu qu’un contrôle limité sur les groupes rebelles qu’il finançait. Autrement dit, Bandar ne contrôlait pas grand-chose, une fois l’argent distribué en Syrie.
L’Arabie reste le premier acheteur d’armes au monde !
(…) l’immense majorité des Saoudiens sont des fonctionnaires (…)
le budget 2016 contient des mesures très significatives qui impactent directement le citoyen moyen, comme l’augmentation du prix de l’essence dès le lendemain même de l’annonce du budget.
(…) chaque année, 300 000 jeunes débarquent sur le marché du travail. Plus de 30% des jeunes Saoudiens sont au chômage (…) « Tout cela n’est pas très glamour, concède un expert économique à Riyad. En gros, Mohammed bin Salman dit aux jeunes qu’il va falloir travailler, et aux autres de payer, désormais des impôts (…) Les Saoudiens sont des commerçants, des nomades qui n’ont jamais vraiment eu l’habitude de travailler et sur lesquels la malédiction de la manne pétrolière est tombée dès les années 1950 à la création de l’Arabie moderne. »
Quel que soit leur âge, les Saoudiennes sont considérées comme mineures. Elles doivent vire en permanence sous l’autorité d’un mahram, un tuteur ou gardien masculin, qui peut être le mari, l’oncle, le frère, voire le ils, mais certainement pas le cousin, parce qu’il pourrait l’épouser (…)
Plusieurs passages du Coran cont dans le sens d’une supériorité masculine (…) Les hommes ont sur elles « une prééminence », peut-on lire dans la sourate 2, dite « de la Vache » ; tandis que la sourate 4, dites « des Femmes », affirme que « les hommes sont les tuteurs des femmes (…) Celles dont vous craignez l’indocilité, admonestez-les ! » (…)
Jusqu’à très récemment, quand une Saoudienne voyageait à l’étranger, au moment où elle passait la douane à l’aéroport, un SMS était automatiquement envoyé sur le portable de son tuteur pour l’avertir qu’elle quittait le royaume. Depuis l’été 2015, elle peut désormais voyager sans l’autorisation de son mahram (…) jusqu’en 2007, les Saoudiennes n’avaient aucune existence juridique administrative propre. Leur nom figurait sur les papiers de leur tuteur.
Ici la tradition veut qu’une Saoudienne ne se promène pas toute seule dans les rues. Elle doit être accompagnée (…)
Ainsi en 2002, un incendie dans une école à La Mecque avait provoqué un énorme émoi dans le royaume. Bloquant l’accès aux pompiers, la police religieuse avait interdit aux écolières de sortir dévoilées du brasier en l’absence de leurs tuteurs masculins ! Quinze écolières étaient morte brûlées vives.
(…) des jeunes femmes sont ainsi périodiquement assassinées afin de « laver » l’honneur de la famille. Pour ce type de crime, la justice se montre particulièrement clémente envers le meurtrier.
En Arabie Saoudite, les hommes ont la garde des enfants à partir de sept ans.
Riyad est la seule capitale au monde où il n’existe pas de transports en commun ! (…) L’Arabie Saoudite reste le dernier pays de la planète où les femmes n’ont toujours pas le droit de conduire (…) L’Arabie Saoudite est un des premiers utilisateurs d’Uber, la société de transport américaine, dont lus de 80 % des clients sont des femmes. D’ailleurs, les autorités ont annoncé un investissement de 3,5 milliards de dollars dans la compagnie. Un investissement rentable, avec ce marché captif féminin. Une entrée dans le capital d’Uber que certains n’ont pas manqué d’interpréter comme un moyen de différer l’octroi du droit de conduire aux femmes.
(…) moins de 15% des femmes travaillent (…) elles sont devenus majoritaires à l’université (…) la plus grande université féminine du monde, l’université Noura, qui peut accueillir 50 000 jeunes filles. Aucun homme ne peut pénétrer sur le campus.
L’obstacle majeur des Saoudiennes a toujours été qu’elles ne doivent en aucun cas entrer en contact avec des hommes qui ne soient pas de leur parenté (…) Certes les Saoudiennes peuvent devenir avocates ou architectes, mais dans la pratique, à de rares exceptions, elles ne pourront pas exercer leur métier.
(…) cette ségrégation ne s’applique qu’entre Saoudiens, car dans la plupart des foyers saoudiens, des hommes étrangers, généralement asiatiques, travaillent comme employés de maison, jardiniers ou chauffeurs. Comprenne qui pourra !
Même l’Alliance française de Riyad, pourtant située dans le quartier diplomatique, a dû se plier au système de ségrégation des genres.
Si les autorités ouvrent des espaces sur le marché du travail aux femmes, ce n’est pas dans un souci d’égalité, mais parce que le système de ségrégation des genres est une aberration d’un point de vue économique et social.
A la différence de ses prédécesseurs qui ont accédé au pouvoir au Qatar par des coups d’Etat, Tamim est un héritier novice qui a reçu son trône sur un plateau d’argent.
Le Qatar payait son soutien inconditionnel aux Frères musulmans pendant les révolutions arabes, notamment en Egypte Une hérésie politique pour les autres monarchies du Golfe, qui ne portent pas la confrérie dans leur cœur (…)
Depuis les années 1960, l’idéologie des Frères musulmans constitue l’ADN de la famille régnante des al-Thani. Le cheikh égyptien Yousef al-Qaradaoui, icône audiovisuelle des Frères musulmans sur Al-Jazeera, est le père spirituel de l’ex-émir Cheikh Hamad (…)
Tamim s’est trouvé un nouvel ami en la personne du président turc, Recip Tayep Erdogan. L’émir a noué une alliance stratégique avec les Frères musulmans au pouvoir à Ankara. Le Qatar et la Turquie ont signé en 2014 un accord de défense (…)
Tamim n’oublie pas que la plus grande base aérienne américaine, Al-Oudeid, qui couvre les théâtres afghan, irakien et syrien, est installée dans l’émirat.
(…) pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un pays se construit sans aucune ressource en eau, avec une population quasiment inexistante et avec l’obligation d’importer toute sa nourriture !
« Nous avons voulu copier un modèle de développement qui nous a été fournis clés en main par les grands cabinets de consultants internationaux. On nous a vendu l’illusion du progrès et nous avons acheté ! »
(…) le pays ne dispose que de 72 heures de réserve d’eau potable, produite par les usines de dessalement de Ras Laffan.
Même la chaîne de télévision Al-Jazeera qui a fait connaître le Qatar dans le monde entier, a réduit la voilure avec une vague de 500 licenciements en 2016 (…) Al-Jazeera America a mis la clé sous la porte, malgré un investissement de 2 milliards de dollars. Les projets de chaîne en turc, en swahili, en français et en chinois ne verront sans doute jamais le jour.
(…) sous Tamim, l’atmosphère est devenue plus lourde (…) A la fin de la prière, j’ai les oreilles qui sifflent quand l’imam invoque Dieu pour tuer tous les koufars, c’est à dire les mécréants. (un expatrié libanais, qui vit dans un compound sécurisé où il y a une mosquée) (…)
Dans ses discours, l’émir essaie de secouer la jeunesse sur le thème : « Arrêtez de passer votre vie dans les contres commerciaux, faites des études et mettez-vous au travail ! » Mais l’argent a pourri toute une génération.
Un salaire moyen pour un cadre local avoisine les 25 000 euros ! (…) les Qatariens capables sont peu nombreux. Ils se retrouvent souvent à des postes au-delà de leurs capacités et sont noyés dans la masse des dossiers qu’ils doivent gérer.
Le problème, c’est que pour les Qatariens, travailler est un peu insultant. Ici l’oisiveté n’est pas honteuse, bien au contraire : elle prouve que vous êtes influent et que vous faites travailler les autres !
L’obésité maladive au Qatar atteint aujourd’hui 30 %, c’est-à-dire le même niveau qu’aux Etats-Unis.
Pour la population qatarienne, consommer est devenu une addiction. Malgré des revenus confortables, les gens vivent pourtant à crédit. Ils souscrivent des prêts pour acheter des voitures qu’ils revendront un peu plus tard, sans rembourser la banque. Le gouvernement passera l’éponge à l’occasion de la fête nationale ou du ramadan. Même chose quand ils empruntent pour se faire construire une maison. Au bout de quelques années, ils ne remboursent plus rien. Encore une fois, le diwan royal régularisera la situation.
« (…) ces pays ne respectent que les gens forts, pas les courtisans », confie un diplomate.
« Le fait que nous cherchions à tout prix à obtenir des contrats n’est pas perçu comme très respectable : cela se sait dans la région, et la France y est considérée comme un pays faible »…
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