Virgil avala une boulette d’épinards.
« Laquelle ? demanda-t-il, la bouche pleine.
- La foi », répondit Ayoub.
Il y eut un moment de silence.
« Et ils vont s’en servir comme dune seringue pour injecter leurs idées, développa l’Afghan, tu verras, ils inoculeront leur bêtise même aux enfants d’ici. Leurs parents ne les reconnaîtront plus et nous, nous ne reconnaîtrons plus l’islam !
J’ai du mal à y croire, dit Virgil, regarde autour de toi ! Ils ont tout pour se défendre ici. »
Le jeune Afghan débarrassa et apporta du thé.
« Moi, je ne vois que des gens confortablement installés dans leurs existences qui ne veulent plus rien risquer. »
Virgil arrêta son regard sur les deux tours allumées face à lui. Elles avaient l’air de se dresser jusqu’au ciel, droites et rassurantes. Derrière chaque fenêtre s’agitaient des vies, bien au chaud et bien rangées. Que pouvaient-elles craindre de va-nu-pieds afghans dans le confort de leur coque en béton ? Rien, croyaient-elles encore pour quelque temps.
Ayoub se leva pour aller se coucher.
« Chez nous, on dit qu’il est trop tard pour aiguiser son sabre quand l’heure de se battre est arrivée. C’est pour ça qu’en Afghanistan nous sommes toujours armés », ajouta-t-il.
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