Mr Collins n'était assurément ni intelligent ni plaisant, sa société était ennuyeuse, et son prétendu attachement pour elle inexistant. Mais, enfin, il serait son mari. Sans avoir une autre idée des hommes et du mariage, son objectif avait toutefois toujours été de se marier. C'était la seule position honorable pour une jeune fille bien élevée et peu fortunée et qui, à défaut d'un bonheur incertain, constituait la meilleure garantie contre le malheur. Cette garantie, elle l'avait maintenant obtenue. Et, à l'âge de vingt-six ans, n'ayant jamais été jolie, elle en sentait tout le prix.
Catherine, l'esprit faible et irritable, s'était toujours offensée de leur avis. Et Lydia, entêtée et insouciante, les écoutait à peine. Elles étaient ignorantes, paresseuses et vaines.
Son caractère sera fixé et, à seize ans, elle sera la plus incorrigible coquette qu'on ait jamais vu ridiculiser elle-même et les siens. Il s'agit d'une coquetterie de la pire et de la plus basse espèce, qui n'a pour la justifier que l’attrait de sa jeunesse et un physique acceptable. Du fait de son ignorance et du vide de son esprit, elle est parfaitement incapable de se protéger du mépris général que sa rage de se faire admirer ne peut manquer de susciter. Kitty est elle aussi menacée par ce danger. Elle suivra Lydia partout où celle-ci voudra l'amener. Vaine, ignorante, paresseuse et absolument sans la moindre maîtrise d'elle-même !
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