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lundi 5 janvier 2015

"L'homme de désir" de Louis-Claude de Saint-Martin (1790)

Quand ton cœur est plein de Dieu, emploie la prière verbale, qui sera alors l’expression de l’enfant, comme elle devrait toujours l’être. Quand ton cœur sera sec et vide, emploie la prière muette et concentrée ; c’est elle qui donnera à ton cœur le temps et le moyen de se réchauffer et de se remplir.

Les œuvres de Dieu se manifestent paisiblement, et leur principe demeure invisible.

Sagesse, tu dois être si belle que le pervers lui-même deviendrait ton ami, s’il pouvait apercevoir le moindre de tes rayons.

Si vous commencez trop tôt à vous faire maîtres, vous ne leur offrez que des fruits précoces ou dérobés […] le temps […] enseigne tout, comme toi, d’une manière douce, insensible, et en gardant continuellement le silence ; tandis que les hommes ne nous apprennent rien avec la continuelle et excessive abondance de leurs paroles. 

La fin de l’œuvre sera un concert universel.  Les cantiques sont continuels dans la région supérieure.

Suis-je pour une autre fin que pour rechercher l’alliance du Seigneur ? Je prendrai de solennels engagements pour  que cette fin ne s’efface jamais de mon cœur et de mon esprit.

Seigneur, Seigneur, il est vrai que l’homme ne peut se dérober à tes yeux, puisque ton esprit et ton amour remplissent toute la terre. Mais puisque ton esprit et ton amour remplissent toute la terre, il est également vrai que tu ne peux te dérober aux yeux de l’homme qui te désire et qui te cherche. Homme de désir, ne laisse donc plus ébranler ta confiance par les injustices de tes semblables.

… il n’y a pas de joie semblable à celle de reposer dans le Seigneur, et d’être comme porté par la main du Seigneur.

Ne faites pas un seul pas sans écouter votre ami, sans consulter votre ami, soyez dans sa main comme les enfants que l’on promène ; ils ne vont point, on les fait marcher.

Mortels, si l’homme n’est subjugué par vos occupations frivoles, vous le croyez nul et sans travail.

Parlez donc de Dieu à vos enfants […] plus encore par vos actes que par vos discours…

Le secret de l’avancement de l’homme consiste dans la prière ; le secret de sa prière dans la préparation, le secret de la préparation dans une conduite pure ; le secret d’une conduite pure, dans la crainte de Dieu ; le secret de la crainte de Dieu dans son amour, parce que l’amour est le principe et le foyer de tous les secrets, de toutes les prières et de toutes les vertus.

Quelques crimes que nous ayons commis, ne désespérons jamais d’en obtenir la guérison, pourvu que nous nous déterminions à la demander.

Que sont-elles devenues, ces affections délicieuses, ces douces vertus, qui embellissaient ton existence ? Les plantes salutaires se sont arrêtées dans leur croissance. De nombreuses épines les ont ombragées, et leur ont ôté l’aspect du soleil.
L’homme est-il mort ? N’y a-t-il plus pour lui d’espérance, et faut-il le descendre dans le tombeau ? Les vers de la terre sont-ils prêts à le dévorer ?
Lève-toi, homme précieux à ton Dieu ; il t’aime tant !  […] lève-toi. Ne  te rebute pas, si, après tes crimes, tout commence pour toi par des ombres, les régions lumineuses auront leur tour.

[…] Attache-toi par-dessus tout à sentir la supériorité de ce suprême principe ; son amour incommensurable à ta pensée, et ton absolu néant devant lui, s’il lui plaisait de te laisser dans les ténèbres.

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