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dimanche 19 novembre 2023

« Entrer en amitié avec l’Esprit Saint » de Pierre Aguila (2019)

(…) vivre avec lui [l’Esprit Saint] pour mieux vivre avec Jésus.

(…) nous apprenons à le connaître surtout par l’expérience que nous en faisons (…) Une expérience qui transforme notre vie et qui nous permet de vivre vraiment comme des disciples de Jésus (…)

Car c’est bien cela qu’opère le Saint-Esprit dans nos vies ; grâce à lui, nous pouvons expérimenter la présence vivante de Jésus…

Jésus n'a pas pu tout dire à ses disciples car ils avaient déjà beaucoup à recevoir en peu de temps, sans compter le bouleversement que le Maître apportait. Il l’explique clairement : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. »


Le père Raniero Cantalamessa explique que dans le Credo nous confessons d’abord le Père, puis le Fils et enfin le Saint-Esprit. Mais dans la vie concrète, c’est par le Saint-Esprit que nous pouvons connaître Jésus, seul sauveur du monde, chemin vers le Père. C’est donc le mouvement inverse : nous accueillons l’Esprit Saint qui nous permet de rencontrer Jésus ressuscité, lequel nous conduit au Père…


Prendre conscience de sa présence à la fois douce, discrète et puissante vaut vraiment le coup, car plus on le découvre, plus on est en mesure de recevoir son amour, sa lumière et sa force, d'accueillir tous ses fruits comme le dit l'apôtre Paul : « Voici le fruit de l'Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (Galates 5,22-23).


Tout d'abord, prendre le temps. Prendre le temps de la prière, attendre, savoir attendre comme les apôtres ont attendu avec Marie pendant dix jours ! (…) prier et croire que le Saint-Esprit va nous être donné.


Deuxième conseil pour accueillir l'Esprit Saint : être simple avec lui (…) vous lui parlez, c'est une personne, c'est quelqu'un, pas quelque chose ni une notion théologique.


Troisième conseil, très important : (…) il faut être prêt aux surprises, être prêt à ce qu'il vous emmène là où, peut-être, vous ne voulez pas aller (…) avoir un cœur et un esprit ouverts. Il est nécessaire d'être souple…


Enfin, dernier conseil, probablement le plus important : décider de se convertir tous les jours (…) La conversion est un changement de direction dans sa vie pour suivre le chemin de l'Évangile, le seul qui conduit au bonheur véritable. Il s'agit d'un réajustement permanent pour ne jamais s'éloigner de ce chemin.


Il y a d'autres obstacles (…) L'apôtre Paul en énumère quelques-uns : « N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous plein de générosité et de tendresse. » (Éphésiens, 4, 30-31)


La perfection que propose Jésus, ce n'est pas une vie impeccable, c'est une vie pleine, une vie portée à son achèvement…


(…) apparemment rien ne change, mais au fond tout change ! Joie, lumière, charité, vérité, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi…


(…) nous irradions, bien souvent sans nous en apercevoir, la paix et la joie qui caractérisent justement cette vie dans l'Esprit.


Séraphin de Sarov, l'un des saints les plus vénérés en Russie, affirmait que « le vrai but de la vie chrétienne consiste en l'acquisition du Saint-Esprit de Dieu ».


Les charismes sont donc des dons reçus gratuitement au baptême, mais contrairement aux « dons du Saint-Esprit » (…), ils ne sont pas donnés d'abord pour notre sanctification, mais pour l'édification de l'Église. (…) Dès les premiers pas de l'Église, les charismes n’ont cessé de se manifester et d'être utilisés avec grand profit. Saint Paul résume cette réalité de l'Esprit en un verset : « À chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune »… (1, Corinthiens, 12,7).


Or, pour mieux « sentir » le Saint-Esprit, la prière personnelle régulière est indispensable.


Car le don des langues peut traduire la louange, mais aussi l'intercession ou la prophétie (…) Par exemple, concernant l'intercession, Paul écrit : « L'Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. » (Romains 8,26)

Le plus souvent, ce charisme des langues exprime une louange qui dépasse les mots (…) Dans son commentaire du psaume 32, Saint-Augustin écrit (…) : « Bien chanter devant Dieu, c'est jubiler (…) dilater sa joie immensément bien au-delà des bornes des syllabes… »


Une autre image très parlante et celle du tout petit enfant qui essaye d'exprimer sa joie à ses parents, mais dont l'intelligence n'arrive pas encore à formuler des mots et des phrases compréhensibles par les adultes.


(…) le don des langues peut comprendre aussi bien la glossolalie dont nous parlions plus haut que ces langues connues, dans une optique résolument évangélisatrice…


(…) ce lien intrinsèque entre exercice des charismes et exercice de la charité.


(…) commencez à chanter un bel Alléluia sur les notes qui vous viendront, puis laissez faire le Saint-Esprit.


« Celui qui prophétise parle pour les hommes : il est constructif, il réconforte, il encourage. » (Première lettre de Saint-Paul aux Corinthiens, 14,3)


(…) prophètes, c'est-à-dire que nous sommes habilités, par l'action du Saint-Esprit, a manifester la présence du Seigneur dans ce monde, même si nous sommes bien faibles et indignes.


Percevoir sa « voix » est difficile, pour ne pas dire impossible, quand on est sans cesse immergé dans le bruit extérieur et intérieur, et surtout quand on ne prend plus le temps de s'arrêter et de l'écouter. « Parle, ton serviteur écoute ! » est un conseil précieux que nous trouvons déjà dans l'Ancien Testament.


Un des critères de discernement - il y en a d’autres - c'est quand une chose nous apparaît de façon claire, évidente et insistante. Ce peut-être lié à une décision à prendre ou à une réponse à donner, ou bien à toute autre situation plus ou moins décisive dans nos vies.


Une vie entièrement habitée, « traversée », irriguée par l'Esprit Saint, voilà ce qu'il nous faut ! (…) Un exemple : vous êtes chez vous en train de travailler à l'ordinateur ou de faire la cuisine, et sans que vous vous y attendiez, surgit en vous une pensée : visiter votre voisin de palier. Pourquoi maintenant ? Vous ne le savez pas, mais la pensée est insistante. Ne serait-ce pas le Seigneur qui vous parle ? Vous y allez et vous découvrez que ce voisin avait vraiment besoin d'un encouragement ; il était même en train de supplier le Seigneur de venir à son aide.


Il faut toujours rester centré sur Jésus et lui dire par exemple, tout simplement et de tout notre cœur, avec une grande confiance : « Jésus, s'il te plaît, manifeste ta puissance par l'action de l'Esprit saint ! Manifeste ton amour pour cette personne qui souffre, qui a tant besoin de toi. » (…) Vous posez votre main sur son épaule (…) Vous pouvez fermer les yeux (quand on est timide, ça aide !) et l'espace de deux ou trois minutes, vous parlez à Jésus ou au Père pour lui présenter cette personne et sa demande. Vous demandez pour lui la paix du cœur, la force dans l'épreuve et, dans le cas d'une maladie, la guérison quand et comme le Seigneur voudra. Vous pouvez conclure par un Notre Père.


Benoit XVI explique pour connaître le Saint-Esprit, en fin de compte, il faut en faire l'expérience, que c'est même la seule façon de mieux connaître le « grand inconnu ». Expérimenter dans nos vies quotidiennes sa puissance, sa paix et sa joie, cela transforme l'existence.


(…) car on ne reçoit pas le Saint-Esprit pour le Saint-Esprit en lui-même, mais pour témoigner de Jésus et de l'Évangile, ce qui est justement impossible sans le Saint-Esprit.


(…) c'est comme quand on tombe amoureux : le cœur brûle, une nouvelle joie apparaît, des horizons nouveaux s'ouvrent. Mais comme chaque histoire d'amour est unique, chaque rencontre avec Jésus est unique et irremplaçable !

Il ne s'agit ni de rechercher les émotions ni de s'arrêter à des sensations (…) Si nous ne  ressentons rien, cela ne veut pas dire que l’Esprit Saint n’agit pas.


(…) Ce n'est pas nous qui convertissons les personnes, c'est le Saint-Esprit qui touche et convertit les cœurs, mais il veut se servir de nous, et cela, c'est absolument fantastique !


Combien de temps avons-nous encore sur cette terre ? Nous ne le savons pas (…) annoncer l'Évangile est le plus grand service que nous pouvons offrir à l'humanité. « L'annonce de l'Évangile et l'acte d'amour suprême à l'égard de l'homme, de sa liberté et de sa soif de bonheur » (Saint Jean Paul II, jubilé des évêques, 7 octobre 2000)


Préface de Jean-Luc Trachsel :


Saint Bernard de Clairvaux disait que le Saint-Esprit est le baiser de Dieu.


Lorsque nous nous approchons du Saint-Esprit, il nous dirige toujours vers Jésus, la Parole, qui lui-même nous dirige vers Dieu le Père.

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