« Les soldats de l’aube » de Deon Meyer (2000)

Je m'étonnais de la justice divine qui confère la beauté d'une manière aussi aléatoire et m'insurgeais contre un vieillissement qui pouvait à tel point reprendre cette beauté que seul en restait la personnalité qui avait été façonnée par elle. Je me demandais en quoi être d'une beauté stupéfiante pouvait influer sur le caractère d'une femme…

Sa décision de rester à Stilfontein disait peut-être aussi, au moins en partie, son désir de se tenir à l'écart du courant artistique dominant – elle ne supportait pas les prétentions des critiques et autres « passionnés d'art ». Sans même parler des « artistes », de tous ces gens bizarres pour qui s'habiller de manière exotique et se coiffer de façon étrange garantissait l'entrée dans les cercles les plus fermés du bon goût, ceux où la seule obligation était de se conduire en bohème. Elle les vomissait.

Ça n’aidait jamais. Même lorsqu'il était encore dans la police et qu'il essayait de remettre les choses dans leur contexte - pas assez de crédit, trop de personnel, fossé bien trop important entre les riches et les pauvres, beaucoup trop de politique, et des lois bien trop laxistes, trop de mauvaise publicité, putain, ce que la mauvaise publicité pouvait le frustrer, les réussites et le bon boulot en page sept des journaux, les erreurs et la corruption à la une. Et les salaires qui tenaient de la plaisanterie, qui ne pouvaient jamais compenser les conditions de travail, les horaires interminables et le mépris. De temps en temps il essayait bien d’expliquer, mais on ne voulait pas l'entendre.

– Bah, dit-il, c'est comme ça.

Les tueurs en série (…) sont, sans exception, des hommes (…). Souvent laids, ils étaient en général célibataires et, victimes d'un fort complexe d'infériorité, habitaient avec un parent féminin dominateur et immoral (…) Grands amateurs de pornographie, ils aimaient plus particulièrement le bondage - avec variations sur le thème.