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samedi 15 août 2020

"Le chemin des nuages blancs" de Lama Anagarika Govinda (1966)


Je me rendis compte que les vérités religieuses et la vie spirituelle doivent être bien plus le moyen pour nous d’aller au-delà de notre conscience habituelle qu’une raison de modifier nos opinions, d’échafauder des convictions qui reposent sur la force d’arguments intellectuels ou de syllogismes, sur les lois de la raison, qui ne nous permettront jamais de dépasser le stade du déjà connu sous la forme de concepts tout faits : le préfabriqué avec lequel nous avons construit notre monde actuel de « réalité matérielle »…

Pour le bouddhiste, la prière ne s’adresse pas à une puissance extérieure pour solliciter des avantages personnels ; elle essaie au contraire d’éveiller ces forces qui reposent en nous et qui ne peuvent se manifester que si l’on est pur de tout désir personnel.

Le monde n’est rien d’autre qu’une pensée dans l’esprit de Dieu.

(…) une vie entière n’était pas de trop pour trouver un vrai gourou, celui qui non seulement vous transmet des connaissances intellectuelles, mais peut, par la puissance de ses réalisations spirituelles, éveiller en vous les forces intérieures de votre propre esprit (…) le gourou est l’inspirateur dans le sens le plus authentique du terme, celui qui nous insuffle son esprit vivant.

« Si vous désirez que je sois votre gourou, ne considérez jamais ma personne comme gourou, car chaque personnalité humaine a ses faiblesses, et aussi longtemps que l’on observe les imperfections des autres on se prive de ce qu’ils pourraient nous apprendre. Rappelez-vous que chaque être humain porte en lui l’étincelle de la bouddhéité mais qu’aussi longtemps que l’on concentre son attention sur les fautes des autres, on se prive de la lumière qui a différents degrés émane de tous nos compagnons de route.
Lorsque nous cherchons un maître, nous cherchons certainement celui en qui nous pouvons mettre notre confiance, mais une fois que nous l’avons trouvé, nous devons voir dans son enseignement, quel qu’il soit, un don des Bouddhas, et nous devons considérer notre gourou non pas comme un homme qui parle de son propre chef, mais comme le porte-parole du Bouddha, à qui seul toute gloire est due. En conséquence, si vous vous inclinez devant le gourou, ce n’est pas le personnage mortel de votre maître que vous vénérez, mais Bouddha, le maître éternel qui vous instruit par la bouche de votre maître humain ; celui-ci forme un maillon, vivant dans la chaîne ininterrompue des maîtres et disciples initiés qui transmettent le Dharma depuis l’époque du Shâkyamuni (…)
Plus nous sommes imparfaits, plus nous sommes enclins à voir les fautes des autres, alors que ceux qui ont acquis une vision extérieure plus grande peuvent reconnaître au-delà de ces fautes la nature essentielle. Les plus grands parmi les hommes ont donc été ceux qui ont su discerner les qualités divines de leurs compagnons et qui ont toujours été prêts à s’incliner devant le plus petit d’entre eux. »  (Tomo Géshé Rimpoché)

A son avis, la première condition préalable de la méditation, c’est l’amour désintéressé et la compassion envers tous les êtres vivants, car ils écartent toutes les limitations émotives et intellectuelles que l’on s’impose à soi-même ; pour parvenir à cette attitude, on devrait voir dans chaque être sa propre mère ou ses propres enfants puisque dans l’infinité du temps il n’a pas existé un seul être qui n’ait eu avec les autres des liens de parenté très proche.

La nature de l’esprit, comme celle de la lumière, est le mouvement. Tout ce qui tend à arrêter, à entraver, à freiner le mouvement libre et infini de l’esprit est ignorance, que celle-ci ait pour origine la pensée conceptuelle, les désirs ou les attachements.

Le rapport entre la foi et le pouvoir de guérison joue dans les deux sens. Le foi, c’est l’aptitude à recevoir ; le pouvoir de guérison est le pouvoir de l’esprit, l’aptitude à communiquer, à répandre et à donner les fruits accumulés des expériences intérieures, mûris dans le silence d’un esprit pieux et recueilli.

« C’est par son mental capable de réflexion que l’homme s’est élevé au-dessus du monde animal » (C. G. Jung)

Ce sont nos aspirations les plus hautes et notre but ultime qui nous rendent immortels…

(…) la mort (…), son aptitude à nous libérer non seulement d’un corps usé, mais plus encore d’un intellect surchargé, à nous sortir de l’ornière des habitudes, des opinions toutes faites et des préjugés arrêtés, à nous débarrasser de l’accumulation dans la mémoire de détails superflus qui nous lient au passé et nous empêchent d’aborder librement les problèmes du présent, en étouffant notre vigilance et notre spontanéité vis-à-vis des situations nouvelles et des relations plus étendues.

(…) nos vies antérieures, dont des morts successives nous ont libérés, en faisant des valeurs acquises par l’expérience dans chaque vie une qualité de notre caractère ou une faculté de notre esprit.

« Le désir humain de ne voir qu’une facette de la vérité qu’il nous arrive de percevoir, de la développer, d’en faire un système logique parfait constitue l’une des raisons pour lesquelles notre philosophie est condamnée à rester étrangère à la vie. Celui qui parle de la vérité, l’altère ; celui qui essaie de la démontrer, la mutile et la déforme ; celui qui veut lui donner une étiquette et l’inclut dans une école de pensée, la tue et celui qui professe croire en elle l’ensevelit. »
(Lin Yutang)

Le mystère de la mort a toujours représenté l’une des plus importantes préoccupations de l’esprit humain et il est également à l’origine de la religion (…) le culte de la mort, forme la plus ancienne de la religion.

La personnalité réside dans le pouvoir que possède un être d’exercer une influence sur autrui, et ce pouvoir provient de la stabilité, de l’harmonie et d’une orientation précise de la nature.

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