Nombre total de pages vues

mercredi 5 août 2020

"La dame au petit chien" d'Anton Tchekov (1899)

Il éprouva de la compassion pour cette vie, encore si chaude et si belle, mais sans doute déjà proche du moment où elle commencerait à se faner, à se flétrir, comme sa vie à lui. Pour quelle qualité l’aimait-elle tant ? Aux femmes, il semblait toujours autre qu'il n'était, en lui ce n'était pas lui qu'elles aimaient, mais l'homme que créait leur imagination et qu'elles avaient cherché avidement au cours de leur vie ; et puis, quand elles avaient remarqué leur erreur, elles l’aimaient tout de même. Aucune d'entre elles n'avaient été heureuse avec lui. Le temps passait, il faisait connaissance, il se liait, il quittait, mais pas une seule fois il n'avait aimé : c'était tout sauf de l'amour. Et ce n'était que maintenant que sa tête était devenue grise, qui s'était mis à aimer comme il faut, véritablement, pour la première fois de sa vie.
Anna et lui s'aimaient comme des êtres très proches qui se seraient appartenu, comme des époux, comme des amis tendres (…) Ils s'étaient pardonné l'un à l'autre ce dont ils avaient honte dans leur passé, ils se pardonnaient tout dans le présent, et ils sentaient que cet amour les avait transformés tous les deux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire