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lundi 8 juin 2020

"Métaphysique de l’imagination" de Cynthia Fleury (2000)

La contemplation du réel est le lieu même de l’improvisation de l’œuvre.

Le feu artiste qui œuvre, ce sont des yeux de chair devenus des yeux de feu, une âme assoupie qui retentit d’énergie tout d’un coup.

A quoi sert-il, s’il ne crée pas lui-même la vie ? (…) l’artiste cherche à être un créateur (…) Il ne cherche plus à reproduire, à illustrer, mais à transmettre le mystère, l’impression de vie qui se dégage d’un visage, d’un paysage ou d’un sentiment.

… travailler au plus près de sa sensibilité est l’unique façon d’obtenir une image authentique de la réalité.

Il y a une grande différence entre copier et être au plus près du fait. On ne peut copier qu’une surface, qu’une absence de vie. On ne peut qu’inventer le réel, car il n’est jamais le même deux fois de suite.

C’est en voyageant en soi-même que l’âme peut créer le voyage au sein du monde sensible. C’est en elle-même que se trouvent son issue et sa rencontre avec le réel. On brise les entraves du dedans et non pas du dehors, par un travail cherchant à dire la vérité des impressions ressenties.

Conférer de l’authenticité à mon impression, voilà un défi hautement artistique. Qui ne s’est jamais méfié de ses impressions, les associant à la pire engeance de lui-même ?

La création ne se formerait-elle qu’à partir de la mémoire ? Peut-être. Mais il est parfois si dur, si vain de se ressouvenir, que plonger dans sa mémoire équivaut à la créer.

Qui donc se sent coupable en admirant un tableau ?
Personne, et pourtant, nous jouissons rarement du travail d’autrui sans éprouver un certain remords.

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