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jeudi 9 avril 2020

« Les grands hommes et Dieu » de Christine Goguet (2019)

Charles de Gaulle

Son père, Henri de Gaulle (…) enseigne au collège jésuite de la rue de Vaugirard et au collège Stanislas (…) Il a pour élève le futur général de Lattre, le futur cardinal Gerlier, Georges Bernanos et son fils Charles.

Les de Gaulle comme les Maillot sont catholiques pratiquants de génération en génération. la religion est omniprésente à la maison. Le père lit des passages de la Bible le soir, et la mère des textes pieux.

Blessé à plieurs reprises, fait prisonnier en mars 1916, Charles, capitaine à l’époque, a connu 32 mois de détention, après de multiples tentatives d’évasion.

Le 6 janvier 1942, il lance une exhortation politico-religieuse : « La France a les promesses de la vie éternelle ». « On ne peut comprendre de Gaulle sans évoquer sa dévotion à l’archange saint Michel, prince des milices célestes, et l’esprit de croisade qui l’anime à Londres, sans rappeler que l’ordre des Compagnons de la Libération aurait dû s’appeler Croisés de la Libération ! », écrit Alain Larcan. A Londres, de Gaulle est de toutes les messes. Il communie et se recueille souvent dans la petite église de Saint-Mary (…) Il moque les hauts milieux de Londres où, selon le professeur Jacques Prevotat, « il passe pour un cagot ».

(…) à Londres, il lit le courrier que lui a adressé le philosophe chrétien Jacques Maritain (…) Charles lui répond : « Il n’y aura qu’une base de salut : le désintéressement, et pour le faire acclamer, les âmes sont maintenant préparées par le dégoût et la sainte misère. Chacun ne trouve sa part que dans le renoncement de chacun. »

« Pour lui, Dieu était une évidence, sans autre forme de discussion. La foi était et gouvernait la vie des hommes (…) Pour lui régnaient la confiance et l’espérance des chrétiens. » (Yves de Gaulle)

« Sa foi n’est pas une question, c’est une donnée, comme la France. Je la crois si profonde qu’elle néglige tout domaine qui me terrait en question. » (Malraux)

Anne, née trisomique en 1928, l’épreuve d’une vie (…) S’adressant à son aumônier, le Général confie : « Lorsque cette enfant vint au monde, elle fut la source d’un immense chagrin.  Aujourd’hui c’est un don de Dieu. » 
« Elle m’aide à demeurer dans la modestie des limites et des impuissances humaines. Elle me garde dans la sécurité de l’obéissance à la souveraine volonté de Dieu… Elle m’aide à croire au sens et au but éventuels de nos vies, à cette maison du Père où ma fille Anne trouvera enfin toute sa taille et tout son bonheur. » (…) 
Chacun doit porter sa croix et Anne est la sienne, ce chemin, cette source divine qui le mène à Dieu. « Elle m’a aidé, disait-il, à dépasser tous les échecs et tous les hommes, à voir plus haut (…) Anne décèdera à la Boisserie dans les bras de son père des suites d’un broncho-pneumonie à l’âge de 20 ans. Le jour de la cérémonie des obsèques, la messe des anges est célébrée. Charles tente de consoler sa femme en la prenant par la main : « Venez, maintenant elle est comme les autres. »

En 1968, il mettra en œuvre une importante réforme juridique sur le statut des malades mentaux.

Son action politique s’enracine dans une conviction personnelle : foi et patrie sont les deux idéaux qui l’animent.

A Colombey, il assiste à la même place à la messe du dimanche, jusqu’à la veille de sa mort, et communie en simple fidèle.

Ce catholicisme a imprégné sa politique sociale (…) un des discours destinés aux ouvriers (1950) traduit sa pensée : « Les travailleurs capables doivent devenir des sociétaires plutôt que des salariés. »


Victor Hugo

(…) fils d’un général d’Empire franc-maçon fait comte par Napoléon (…) Ses parents ne sont pas mariés religieusement. Sa mère, imprégnée de pensée voltairienne et hermétique au rituels du christianisme, interdit à ses fils le baptême et la communion et leur transmet son indépendance d’esprit.

Victor Hugo aura, parmi ses enseignants, deux prêtres défroqués (…)

A 13 ans, il s’écrie dans un élan lyrique : « Je veux être Chateaubriand ou rien. »

Le frère de Victor, Eugène, secrètement amoureux d’Adèle, est, lui, devenu fou. Il est interné le soir des noces (…) Le jeune couple s’installe rue de Vaugirard, dans un décor peuplé de gravures de Madone et d’Enfant-Jésus. Victor Hugo rompt avec Voltaire, le modèle maternel révolutionnaire, pour soutenir la cause du royalisme chrétien, chère à Chateaubriand.

L’espérance guide sa vie de chrétien. Il ne peut alors imaginer que quatre de ses cinq enfants décéderont de son vivant et que seule sa fille Adèle lui survivra. Atteinte de graves troubles psychologiques, elle est internée à de nombreuses reprises.

Selon Alain Decaux (…) S’il défend la liberté, c’est qu’elle est à ses yeux l’essence terrestre de Dieu. Pour lui, le peuple est sacré parce que le peuple est Dieu.

Léopoldine : « La nature est le visage du bon Dieu, et c’est là que nous pouvons lire sa pensée. Je t’ai bénie et j’ai appelé Dieu sur toi du plus profond de mon cœur. »  La disparition brutale de sa fille, noyée en baie de Seine en 1843, provoque en lui une immense douleur, mais aussi un regain de spiritualité (…) Il prie sans relâche (…) « La différence entre les vivants et les âmes, c’est que les vivants sont aveugles, les âmes voient. »

« Vous qui pleurez, venez à ce Dieu, car il pleure.
Vous qui souffrez, venez à lui, car il guérit.
Vous qui tremblez, venez à lui, car il sourit.
Vous qui passe, venez à lui, car il demeure. » 
(« Écrit au bas d’un crucifix - Les Contemplations »)

En 1848, alors jeune député à l’Assemblée, il consacre « l’inviolabilité de la vie humaine » dans un plaidoyer historique et visionnaire contre la peine capitale : (…) « Vous écrivez en tête du préambule de votre Constitution « En présence de Dieu, et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. »

(…) lors du débat parlementaire ouvert à l’Assemblée nationale, le 9 juillet 1849, autour des lois relatives à la prévoyance et l’assistance publique (…) « Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine. Mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. »

En 1880, Victor Hugo publie Religions et Religion où il s’indigne du règne du matérialisme contraire aux lois du christianisme.

« Je vais mourir. Je verrai Dieu. Voir Dieu ! Lui parler ! Quelle grande chose ! Que lui dirai-je ? j’y pense souvent. Je m’y prépare. » (31 août 1881).


Vincent Van Gogh

Il a 23 ans et va vivre sa foi de manière intense. Il décide de dédier sa vie à Dieu et rêve de devenir pasteur : « Je veux prêcher l’Evangile partout », écrit-il à son frère Théo en 1888.

Van Gogh étudie la théologie en 1877, à l’université d’Amsterdam (…) En 1878, il vit intensément la profonde misère es mineurs du Borinage et décide de tout partager avec eux par amour du Christ. Prédicateur laïc et évangéliste, il sera l’un d’entre eux dans la pauvreté, la souffrance. Il va dormir auprès d’eux dans la paille de la petite maison de boulanger où il loge. Il descend dans la mine et, un jour de grisou, sauve la vie d’un mineur (…) Cependant, les autorités ecclésiales traditionalistes prennent ombrage du succès de ce prédicateur ouvrier. Ils suspendent sa mission au grand désespoir de Van Gogh profondément blessé.


François Mitterand

Il naît le 26 octobre 1916 à Jarnac, au sein d’un foyer catholique pratiquant. Ses parents auront huit enfants. Son père, Joseph, est brancardier à Lourdes et proche de la Société de Saint-Vincent-dePaul (…) Sa mère (…) se rend à la messe chaque matin et inculque a croyance à ses enfants.

Il aurait dit : « Je veux être roi ou pape. » Son cœur balance entre séminaire et l’École normale supérieure…

A la maison règne une éducation basée sur un catholicisme traditionnel : recueillement, prière quotidienne, discussion au sujet des Évangiles et des textes sacrés…

En 1980, dans le livre Ici et maintenant, il explique au journaliste Guy Claisse : « (…) Le socialisme qui a commencé de se faire sans l’Église a fini par se faire contre elle (…) J’entendais mes parents parler avec tristesse de cette Église si loin des humbles. La Bible a nourri mon enfance. Comment, après un tel apprentissage et quelque distance que j’ai prie avec lui, n’aurais-je pas été apte à comprendre qu’un socialiste avait le droit de croire en Dieu ? » Il a fait sien ce paradoxe et l’assumera publiquement au grand dam de ses amis politiques. 

C’est pourtant à Elie Wiesel que François Mitterand confie : « Dieu est un aiguillon, une motivation supérieure à toute autre », évoquant son attachement au Sermon sur la Montagne, « un des plus  beaux textes que je connais. »

Le couple inculque une éducation bourgeoise et catholique à ses enfants. « Je souhaitais, explique François Mitterand, leur donner une éducation religieuse, de manière à ce qu’ils choisissent après. »

En 1981, il entre enfin à l’Elysée. il apprend, en même temps, qu’il est atteint d’un cancer de la prostate métastasé. Son pronostic vital est engagé. (…) François Mitterand survivra quinze ans à sa maladie. Chaque année gagnée relève du miracle. De cette douleur permanente, il dit : « On se rapproche « forcément » de Dieu ». Malgré ses doutes, François Mitterand est resté un grand mystique. tenant de percer le mystère de l’au-delà, il lit les textes sacrés, consulte les théologiens, et apprécie la fréquentation des hommes de Dieu. Tous les lundis de Pentecôte sont consacrés à un pèlerinage à Taizé. Après avoir fait la veille l’ascension de la roche de Solutré, ses amis son accueillis, telle un confrérie, par le frère Roger Schultz. Le président vient souvent trouver le calme dans la prière et échanger avec le frère Roger. « Il me fait du bien », résume-t-il. En 1981, tout juste élu, le président arrive seul, fidèle à son rendez-vous spirituel. « Il ne nous avait pas prévenus, se souvient le frère Charles Eugène. Il est venu à l’heure du repas. L’église était vide. »

(…) devant l’absence d’explication du monde, j’ai tendance à être déiste. Je ne fais pas partie de ceux pour qui tout n’est que hasard et nécessité. Au contraire j’incline à penser qu’il y a une inspiration derrière l’univers.

Le journaliste Alain Duhamel se souvient l’avoir vu, au cours des voyages, lire des écrits de mystiques, « ce qui n’est pas la lecture ordinaire des dirigeants politiques. »

« Des civilisations, avant nous, regardaient la mort en face. Elles dessinaient pour la communauté et pour chacun le chemin du passage. Elles donnaient à l’achèvement de la destinée sa richesse et son sens. Jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés, d’exister, paraissent éluder le mystère. Ils ignorent qu’ils tarissent ainsi le goût de vivre d’une source essentielle. »

Malgré la souffrance, le président est farouchement opposé à l’euthanasie : « Pas pour des raisons religieuses, se justifie-t-il ; pas parce que la société franchirait alors une ligne que j’estime intangible (…) Et puis je n’ai pas aboli la peine de mort pour la réintroduire sous une autre forme. »


Mère Teresa

Un an plus tard elle rejoint le noviciat de l’ordre à Darjeeling. Elle y prononce ses vœux le 24 mai 1931, pauvreté, chasteté, obéissance. En souvenir et en l’honneur de sainte Thérèse de Lisieux, elle prend le nom de Teresa.


Margaret Thatcher

Depuis sa plus tendre enfance, Margaret Thatcher s’est toujours nourrie des valeurs inculquées par son père (…) Alfred est juge paix et maire de Grantham (…) Alf est très apprécié comme prédicateur bénévole et laïc de l’école méthodiste.

Le méthodisme auquel appartient sa famille est une branche du protestantisme créée par les frères John et Charles Wesley, prônant une grande exigence, proche parfois de l’intolérance. C’est le mariage de l’économie et de la religion. La fondation de ce mouvement réside dans la parabole des talents, sa méthode consiste à les faire fructifier selon une morale intransigeante. Toute la famille, dont bien sûr Margaret, doit œuvrer pour le bien commun, sans souci de plaisir. Une vie de rudesse et de devoirs. « Il était très important, explique-t-elle, de consacrer notre vie à un but élevé. »

Chez les Roberts, un sou est un sou. Pas de dépense somptuaire, ni d’achat inconsidéré. Aucune coquetterie n’est tolérée.

Lorsqu’elle poursuit plus tard ses études de droit et de chimie à Oxford, elle est toujours très pieuse et participe aux études bibliques des étudiants. « La religion, se souviendra-t-elle, était importante dans ma vie. » Elle pourfend le socialisme, s’investit dans l’association conservatrice de l’université d’Oxford (OUCA) dont elle prend la présidence.

« Nous sommes une nation dont les idéaux sont fondés sur la Bible. Il est tout à fait impossible de comprendre notre histoire ou la littérature sans saisir ce fait. Très concrètement, il faut veiller à ce que les enfants en classe reçoivent une formation adéquate de la tradition judéo-chrétienne qui a forgé nos lois, nos mœurs et nos institutions. Comment pouvons-nous donner un sens à Shakespeare sans une telle connaissance fondamentale ? »

Elle aimait à prendre pour exemple le bon Samaritain : « Personne ne souviendrait de lui s’il avait eu de bonnes intentions, mais la bourse vide. »


John F. Kennedy

Robert, le frère de John, es particulièrement pieux (…) le moins religieux des frères, c’est John, dont les résultats scolaires sont longtemps médiocres.

JFK étudie un temps à Princeton, université qu’il abandonne, atteint d’une hépatite. En 1935, il intègre la London School of Economics mais interrompt son année pour cause de jaunisse, enfin il rejoint Princeton qu’il abandonne aussi pour maladie. En 1936, JFK entre enfin à Harvard où il ne brille pas, souvent classé parmi les derniers, excepté en économie.

Dans son discours inaugural, l’un des plus emblématiques de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique avec son légendaire « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays », Kennedy se réfère à Dieu, emprunte à l’Ancien Testament à plusieurs reprises et affirme : « Les droits humain ne proviennent pas de la générosité de l’Etat, mais de la main de Dieu (…) en implorant la bénédiction  et l’aide de Dieu tout en sachant qu’ici sur terre, son œuvre doit être la nôtre. »

« Jackie avait offert à John une médaille de saint Christophe lors de leurs fiançailles, raconte Frédéric Lecomte-Dieu. Le petit Patrick est décédé dans les bras de son père d’une insuffisance respiratoire. JFK, très atteint par cet évènement, a un retour de foi. » Il dépose la médaille dans le petit cercueil. Jackie rachète à son mari plus tard la même médaille. Médaille que JFK portait le jour de sa mort…


Albert Einstein

Ses parents sont juifs non pratiquants : le père d’Albert, Hermann Einstein, traite les rituels de vieilles superstitions.

Bien que non pratiquants, ses parents demandent à son oncle ingénieur, qui vit avec la famille, d’enseigner à leur fils les fondements du judaïsme afin de préserver l’héritage culturel familial en le mettant en perspective face à l’instruction catholique reçue. Pour le jeune garçon, c’est une révélation.

Lorsqu’il quitte l’école primaire pour entrer au Luitpold Gymnasium à Munich, il suit des cours spéciaux d’instruction religieuse avec d’autres élèves juifs.

« A travers la lecture de certains livres scientifiques, écrit-il dans ses notes autobiographiques, je suis rapidement arrivé à la conviction que la plupart des histoires bibliques ne peuvent être vraies. » Albert a 12 ans quand il fait volte-face et devient soudain antireligieux. Il refuse de célébrer sa bar mitzvah, rituel primordial dans le judaïsme.

« Je crois au Dieu de Spinoza, c’est-à-dire un Dieu qui se révèle dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non pas dans Dieu qui se soucie des actions humaines et des destins. » Spinoza, philosophe juif du XVII siècle, excommunié par la synagogue d’Amsterdam, balaie une existence surnaturelle et étreint la religion au sens d’une attitude philosophique (…) ils conçoivent Dieu comme une entité abstraite. Un Dieu immanent à la nature. Einstein en est convaincu : « Ce qui est communément appelé la volonté de Dieu correspond aux lois naturelles, les lois de la nature. »

« Le connaissance de l’existence de quelque chose que nous ne pouvons pas pénétrer… »

Il a parfaitement saisi ce qui va arriver dans son pays d’origine où Hitler vient de prendre le pouvoir. Il n’y retourne pas au terme de son année d’enseignement à Princeton.
En 1934, dans son essai philosophique et politique « Comment je vois le monde », il exprime sa vision de Dieu : « Je ne peux imaginer un Dieu qui récompense et qui punit l’objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l’expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survirait à la mort de son corps. Si de pareille idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif, et stupidement égoïste. »
Le 2 août 1939 il cosigne, la mort dans l’âme une lettre rédigée par les physiciens Szilars et  Wigner destinée au président Roosevelt pour expliquer que l’Allemagne nazie travaille sur une bombe d’un nouveau type. Ce courrier émanant d’un scientifique de renommé internationale retiendra toute l’attention de Roosevelt et l’incitera à lancer en Amérique le projet Manhattan permettant la réalisation de bombes puissantes d’un nouveau type avant les Allemands. Lorsque Albert Einstein comprend que les Etats-Unis sont prêts à se servir de cette arme nucléaire, il écrit à nouveau à Roosevelt pour tenter de le dissuader d’intervenir.

"Devant la vision d’une telle harmonie du cosmos, comment existe-il malgré tout des personnes qui affirment qu’il n’y a pas de Dieu ?"


Nelson Mandela

A Pâques 1994, il s’exprime sur sa spiritualité : « Les bonnes nouvelles portées par notre Messie ressuscité ne choisissent pas une race, ni un pays, ni une langue, ni une tribu mais l’humanité tout entière. Chaque Pâques marque la renaissance de notre foi. Il marque la victoire de notre Sauveur ressuscité sur le supplice de la croix et de la tombe. Notre Messie qui est venu à nous sous la forme d’un homme mortel, mais qui par sa souffrance et la crucifixion atteint l’immortalité. Notre Messie, né comme un paria dans une étable, et exécuté comme un criminel sur la croix. »

Mort à l’âge de 95 ans des suites d’une infection respiratoire…


Mohamed Ali

En 1924, il a 22 ans (…) Sa conversion à la Nation of Islam épouse le visage de cause noire (…) Mohamed, le nom du prophète de l’islam, signifie littéralement «digne de louange », et Ali, « le très haut » (…) A cause de ce nom, Mohamed Ali refusera d’avoir son étoile sur Hollywood Boulevard : « Je porte le nom de mon prophète, je ne souhaite pas qu’on me marche dessus. »

Il fat appel et, en 1971, son procès est couronné de succès : la Cour suprême américaine lui confère le droit de refuser le service militaire.

« Nation of Islam enseignait que les Blancs étaient des démons. je ne le crois plus aujourd’hui : d’ailleurs je ne l’ai jamais vraiment cru. »

« La spiritualité consiste à reconnaître la lumière divine qui est en nous. Elle n’appartient à aucune religion en particulier  elle est en chacun de nous. »

« Je vais vous dire ce que je ferai quand j’arrêterai la boxe. La vie n’est pas vraiment longue (…) Quelle est la meilleure chose que je puisse faire ? Être prêt pour rencontrer Dieu. »

« Dieu ne me félicite pas parce que j’ai battu Joe Frazier. Dieu se moque de cela (…) Il veut savoir comment on se traite les uns les autres et comment on s’entraide. »


Alexandra David-Neel

Elle-même anarchiste libertaire, épouse très tôt la cause féministe et combat pour donner des droits aux femmes de son temps (…) Être une femme était un obstacle au destin. Forte de ce constat, toute sa vie elle se comportera comme un homme pour trouver la liberté.

Alexandra a promis à Philippe de revenir au bout de 18 mois. Son mari ne la reverra que quatorze années plus tard, en 1925…


Napoléon

« L’honnête homme ne doute jamais de l’existence de Dieu car, si la raison ne suffit pas pour le comprendre, l’instinct de l‘âme l’adopte. Tout ce qui tient à l’âme a sympathie avec le sentiment religieux. »

Quand il quitte Brienne pour l’Ecole militaire de Paris, il n’abandonne pas pour autant les pratiques religieuses. Il fait encore a prière matin et soir, et assiste à la messe avec un grand respect.

« Le plus grand républicain est Jésus Christ. »

« La morale de l’Evangile est celle de l’égalité et dès lors la plus favorable au gouvernement républicain. »

Il considère que « la supériorité de Mahomet est d’avoir fondé une religion en se passant de l’enfer. »

« Les philosophes français modernes se sont efforcés de persuader la France que la religion catholique était l’implacable ennemie de tout système démocratique (…) L’expérience a détrompé les Français et les a convaincus que de toutes les religions, il n’y en a pas qui s’adapte, comme la religion catholique, aux diverses forme de gouvernement, en particulier le gouvernement démocratique républicain, en établisse mieux les droits (…) Sans la religion, on marche continuellement dans les ténèbres , et la religion catholique est la seule qui donne à l’homme des lumières certaines et infaillibles sur son principe et sa fin dernière. Nulle société ne peut exister sans morale, il n’y a pas de bonne morale sans religion, il n’y a donc que la religion qui donne à l’Etat un appui ferme et durable; une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole. » (Discours de Napoléon aux curés de Milan le 5 juin 1800).

« Je ne vois pas dans la religion le mystère de l’incarnation, mais le mystère de l’ordre social », confie alors Napoléon. Il la voit, de manière très pragmatique, comme le fondement de la société, nécessaire à la paix civile (…) « La religion chrétienne sera toujours l’appui le plus solide de tout gouvernement assez habile pour s’en servir. »

« Sa conception de Dieu et de la religion rejoint celle de Voltaire : le christianisme est un facteur d’ordre social. » (Jean Tulard)

Napoléon annexe les Etats pontificaux, menace de déplacer le Saint-Siège en France, cependant en dépit de ces luttes d’influence, le pape lui rend hommage  « Nous devons nous souvenir qu’après Dieu, c’est à Napoléon principalement qu’est dû le rétablissement de la religion dans la grand royaume de France. »

Le conflit religieux qui oppose Napoléon au pape Pie VII fait rage et l’Empereur a été excommunié.

Après la débâcle de Waterloo, l’Empereur battu rejoint l’îlot désolé de Sainte-Hélène (…) C’est là sur le plateau aride de Longwood, que la religion est placée au centre de ses conversation. Elle sont relatées dans un document étonnant et exceptionnel, Les Conversations religieuses avec Napoléon, le livre du chevalier de Beauterne, ancien lieutenant de la chasse impériale, publié en 1840, lors du retour des cendres de Napoléon Ier (…) On y trouve développées les idées de Napoléon sur les preuves de l’existence de Dieu, la divinité et les mystères du Christ, ainsi que sur la supériorité du christianisme sur les autres religions.

Montholon, qui fermera les yeux de l’Empereur, l’affirmait : « Comme homme, Napoléon croyait ; comme roi, il jugeait la religion un moyen nécessaire pour gouverner. »

« Oui il existe une cause divine, une raison souveraine, un être infini ; cette cause est la cause des causes, cette raison est la raison créatrice de l’intelligence. Il existe un être infini auprès duquel, général Bertrand, vous n’êtes qu’un atome ; auprès duquel moi Napoléon, avec tout mon génie, je suis un vrai rien, un pure néant, entendez-vous ?  (…) J’ai horreur de l’athée et du matérialiste. Comment voulez-vous que j’aie quelque chose de commun avec un matérialiste, avec un homme qui ne croit pas en l’existence de l’âme, qui croit qu’il est un tas de boue, et qui veut que je sois comme lui un tas de boue ? (…) Je connais les hommes et je vous dis que Jésus n’était pas un homme (…) Il y a entre le christianisme et quelque religion que ce soit la distance de l’infini (…) Vous, Bertrand, parlez de Confucius, Zoroastre, Jupiter et Mahomet. Eh bien, la différence entre eux et le Christ est que tout ce qui concerne la Christ dénonce la nature divine, tandis que tout ce qui touche aux autres dénonce la nature terrestre (…) Le Christ a confié tout son message à sa propre mort, comment cela peut-il être l’invention d’un homme  ?(…) Les peuples passent, les trônes s’écroulent, mais l’Eglise reste (…) Il n’y a pas de juste milieu  ou le Christ est imposteur, ou il est Dieu. »

Et il est intarissable sur le Christ : « Tout de lui m’étonne ; son esprit me dépasse et sa volonté me confond. Entre lui et quoi que ce soit au monde, il n’y a pas de terme possible de comparaison. Il est vraiment un être à part : ses idées et ses sentiments, la vérité qu’il annonce, sa manière de convaincre ne s’expliquent ni par l’organisation humaine, ni par la nature des choses. »

(…) le protestantisme (…) « On peut l’appeler, si l’on veut, la religion de la raison, dénomination bien convenable pour une invention de l’homme. » Mais aussi celui de l’islam : « La religion catholique est toute spirituelle, celle de Mahomet toute sensuelle. »

Le 1er mai 1821, il reçoit, à sa demande, l’extrême-onction (…) Beauterne raconte : « Il joignit les mains et sa dernière parole fut « Mon Dieu. »

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