Puis
vient le moment où cesse toute activité mentale, où l’homme se recueille et se
tait, devient pure attente. Dans notre vie quotidienne, il faut qu’il y ait
ainsi des instants de saisissements silencieux. Les Pères parlent par exemple
du saisissement qui s’empare de l’homme lorsque, parvenu au bord d’une haute
falaise, la mer vertigineuse s’ouvre devant lui.
Il
faut savoir parfois s’arrêter et écouter le silence, savourer le silence,
s’étonner, se faire comme une coupe.
Une
de nos tâches quotidiennes, c’est justement d’éveiller en nous les forces du
cœur profond. Nous vivons généralement dans notre tête et dans notre sexe, le
cœur éteint.
La
révélation du Royaume en effet, c’est qu’il n’y a rien de supérieur aux
personnes et à la communion des personnes.
… la
grande histoire d’amour de la littérature arabe est elle de Majnûn et de Laylâ.
Majnûn, le fou, aime Laylâ – la nuit. Laylâ aime Majnûn mais ne livre pas son
mystère et, sous la forme d’une gazelle disparaît au désert. Majnûn est
désormais voué à l’errance, et au chant. Nous avons besoin du chant de Majnûn,
nous avons besoin d’une beauté qui ne soit pas une beauté de possession, comme
c’est si souvent le cas aujourd’hui, mais justement de dépossession…
« Père, s’il est possible, que cette
coupe passe loin de moi. »
« Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
[…] désormais,
entre notre souffrance et le néant, entre notre révolte, notre désespoir, notre
agonie et le néant, le Dieu incarné et crucifié s’interpose et, ressuscitant,
nous ouvre d’étranges issues de lumière.
Il
ne faut même pas d’abord essayer d’aimer Dieu, seulement de comprendre qu’il
t’aime.
Il
te faudra, une bonne fois, respirer plus profond que l’air de ce monde,
« respirer l’Esprit »…
La
toute-puissance de Dieu est celle de l’amour. Et comme l’amour ne peut
s’imposer sans se nier, cette toute-puissance – capable de créer des êtres qui
peuvent la refuser ! – cette toute-puissance est aussi une toute
faiblesse.
« Alors,
Job se leva, déchira son vêtement, se rasa la tête. Puis, tombant sur le sol,
il se prosterna et dit : « Nu je suis sorti du sein de ma mère, nu
j’y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris : que le Nom du
Seigneur soit béni ! » » (1,21).
Un
grand physicien a pu dire que le monde ruisselle d’intelligence !
La
beauté de l’Esprit s’exprime dans la qualité d’un regard qui ne juge pas mais
accueille et fait exister.
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