Vous
imaginez Judith. Assise sur son lit dans sa grande chambre blanche, pieds nus
sur les dalles, elle contemple la chatte, en essayant de comprendre pourquoi
une chatte italienne en bonne santé, sans inhibition et toujours nourrie des
meilleures choses de la « rosticceria » peut bien être névrosée. Car
elle l’est. Quand elle s’aperçoit que Judith l’observe, elle devient nerveuse
et se met à se lécher le bas du dos.
(Notre
amie Judith)
Ainsi
donc, elle se trouvait gratifiée d’un amant et il avait une maîtresse !
[…] Non, rien ne pourrait empêcher le quatuor de nouer d’inextricables
relations, tempérées de courtoise indulgence, et enveloppées des dernières
lueurs de passion automnale.
(La
chambre 19)
Ils
demeuraient là, elle allongée, lui debout. Elle se taisait. Elle l’avait tout
simplement exclu de son univers. Il attendit quelque temps en silence. Il
pensait : « Si je reste, il faudra bien qu’elle dise quelque
chose. » Mais les minutes s’écoulaient sans qu’elle semblât y prendre
garde ; la tension du dos, des cuisses, des bras, laissait seule deviner
avec quelle impatience elle attendait qu’il partît.
(Une
femme sur un toit)
De
même que son mariage mélodramatique ressemblait finalement à celui de tout le
monde – à cela près qu’il n’avait eu qu’une seule épouse, alors que beaucoup en
étaient à leur deuxième ou troisième – ses dons d‘écrivain, ses efforts pour le
devenir, le menaient là, dans ce « pub » ou dans d’autres semblables
où tous les hommes avaient la même histoire. Ils avaient tous à leur crédit un
roman, une pièce, un livre de poèmes, un moment de célébrité. Pourtant ils
étaient là, à organiser des programmes de télévision dont ils se gaussaient
(entre eux ou avec leurs femmes), ou à écrire des articles sur les livres des
autres.
(A
rayer de la liste)
Après
avoir bien regardé l’objet et failli en mourir de confusion, je me suis
approchée de la poubelle et j’ai voulu l’y laisser glisser. Mais rien à
faire ! Il adhérait. Voilà que mon cœur, ce gros objet répugnant, rouge,
palpitant, saignant, me colle aux doigts ! Que faire ? Je m’assis, j’allumai
une cigarette (d’une main en tenant la boîte d’allumettes entre mes genoux) et,
laissant pendre de côté la main où s’attachait le cœur, pour qu’il pût
s’égoutter dans un seau, j’examinai la situation.
(Comment
j’ai perdu mon cœur)
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