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vendredi 17 janvier 2020

"Lubitsch" de Jacqueline Nacache (1987)


A propos de Trouble in Paradise (Haute Pègre, 1932)

(…) tout le film a cette perfection lointaine et éthérée qu’on attribue au royaume des cieux. On y boit du champagne où se reflète la lune ; on y parle une langue douce et harmonieuse. On y gagne sa vie par des vols toujours invisibles, ou par le commerce de l‘impalpable : parfums, savons qui se dissipent. On n’y voit jamais ce qu’on y voudrait voir, et qui nous est caché par une porte, une horloge, ou un agile changement de plan.

Comment s’autorise-t-on de telles répliques ? Comment fait-on accepter que Lily, puis Mariette trempent furtivement un croissant dans leur tasse, ou que Gaston mette sur le compte de Mme Collet les roses qu’il lui envoie en guise d’adieu ? Tant cela tient du même miracle : une fois campés, en quelques traits rapides et sûrs, ces êtres parfaitement stylisés peuvent tout se permettre…

Le sang-froid… surtout cette capacité de s’adapter d’une seconde à l’autre, qui fait des personnages principaux un trio de prestes illusionnistes—comme Lubitsch lui-même.

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