Mais
c’est précisément parce que Charlot figure une sorte de prolétaire brut, encore
extérieur à la Révolution que sa force représentative est immense […] Il montre
sa cécité au public de telle sorte que le public voit à la fois l’aveugle et
son spectacle ; voir quelqu’un ne pas voir, c’est la meilleure façon de
voir intensément ce qu’il ne voit pas…
(Le
pauvre et le prolétaire)
… tout
le strip-tease est donné dans la nature même du vêtement de départ : si
celui-ci est improbable, comme dans le cas de la Chinoise ou de la femme enfourrurée, le nu qui
suit reste lui-même irréel […] : c’est la signification profonde du sexe
de diamant ou d’écailles, qui est la fin même du strip-tease : ce triangle
ultime, par sa forme pure et géométrique, par sa manière brillante et dure,
barre le sexe comme une épée de pureté et repousse définitivement la femme dans
un univers minéralogique…
Contrairement
au préjugé courant, la danse, qui accompagne la durée du strip-tease, n’est
nullement un facteur érotique.
[…] Car
le dénuement est ici relégué au rang d’opérations parasites, menées dans un
lointain improbable.
(Strip-tease)
…le
mythe est un système de communication, c’est un message […] c’est un mode de
signification, c’est une forme.
… c’est
l’histoire humaine qui fait passer le réel à l’état de parole, c’est elle et
elle seule qui règle la vie et la mort du langage mythique. Lointaine ou non,
la mythologie ne peut avoir qu’un fondement historique, car le mythe est une
parole choisie par l’histoire : il ne saurait surgir de la
« nature » des choses.
…le
mythe est […] un système sémiologique second. Ce qui est signe (c’est-à-dire
total associatif d’un concept et d’une image) dans le premier système, devient
simple signifiant dans le second.
(Le
mythe, aujourd’hui)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire