… c’était
Stendhal, dans La chartreuse de Parme, qui a fait la découverte de ce
que chacun aurait dû connaître depuis toujours… les conséquences, en un
instant, de l’apparition de ce « mot qui donnera un nom à ce qu’ils
sentent l’un pour l’autre ». Il avait déjà vu, il avait pressenti ce
qui maintenant exclusivement nous occupe : les effets que le mot à lui
seul produit quand il fait irruption.
… mais
les voici, ils sont faciles à trouver, il y en a tout un stock commun, amassé
pour cet usage, toujours à la disposition de chacun, où chacun maintenant
puise, où il saisit, envoie à l’autre des mots qui d’un seul coup vont les
placer tous deux, les implanter solidement sur la terre ferme, sur ce tout
petit morceau de terre où ils sont sûrs de se retrouver, parfaitement
identiques, entièrement solidaires devant un sort commun : le temps qu’il
fait en ce moment.
Voilà,
je les prends, saisissez-les, je vous les tends… « Ah, encore ces
giboulées… le Bon Dieu a dû se tromper de saison… on n’est pourtant pas au
printemps »
Il
arrive que s’emboîtant exactement l’un dans l’autre comme deux morceaux bien
ajustés d’un puzzle, ils cherchent à retarder l’instant où ils devront en se
dégageant brouiller le dessin, démolir la jolie construction…
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