Or
notre discussion nous fait voir que cette faculté d’apprendre et l’organe à cet
usage résident dans l’âme de chacun et que, semblable à des yeux qui ne
pourraient se détourner de l’obscurité vers la lumière qu’avec le corps tout
entier, l’organe de l’intelligence doit se détourner du devenir avec l’âme
toute entière jusqu’à ce qu’il soit capable de contempler l’être et ce qui, de
l’être, est le plus lumineux : ce que nous avons appelé le Bien
n’est-ce-pas ?
Mais
la vertu de la réflexion se trouve, semble-t-il, appartenir à quelque chose de
plus divin, qui ne perd jamais son pouvoir, mais qui, selon son orientation
devient soit utile et avantageuse, soit au contraire inutile et nuisible.
Nous
leur dirons, en effet, que ceux qui sont devenus des philosophes comme eux dans
les autres cités ont raison de ne pas prendre part aux charges de la politique.
Car ils se forment eux-mêmes, en dépit de leur gouvernement respectif, et il
est juste que ce qui se forme soi-même et ne doit à personne le soin de son
éducation, ne soit redevable à qui que ce soit du bienfait de son éducation.
Mais
voici quelle est la vérité : la Cité où ceux qui doivent détenir le
pouvoir sont le moins désireux du pouvoir est nécessairement celle qui est la
mieux et la plus paisiblement dirigée.
Et
de magnifiques gouvernantes ? Car ne pense pas que mes paroles
s’appliquent plus aux hommes qu’aux femmes, du moins à celle à qui la nature a
donné des aptitudes suffisantes.
(livre VII)
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