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dimanche 12 janvier 2020

"La République" de Platon (372 av. J.-C)


Or notre discussion nous fait voir que cette faculté d’apprendre et l’organe à cet usage résident dans l’âme de chacun et que, semblable à des yeux qui ne pourraient se détourner de l’obscurité vers la lumière qu’avec le corps tout entier, l’organe de l’intelligence doit se détourner du devenir avec l’âme toute entière jusqu’à ce qu’il soit capable de contempler l’être et ce qui, de l’être, est le plus lumineux : ce que nous avons appelé le Bien n’est-ce-pas ?

Mais la vertu de la réflexion se trouve, semble-t-il, appartenir à quelque chose de plus divin, qui ne perd jamais son pouvoir, mais qui, selon son orientation devient soit utile et avantageuse, soit au contraire inutile et nuisible.

Nous leur dirons, en effet, que ceux qui sont devenus des philosophes comme eux dans les autres cités ont raison de ne pas prendre part aux charges de la politique. Car ils se forment eux-mêmes, en dépit de leur gouvernement respectif, et il est juste que ce qui se forme soi-même et ne doit à personne le soin de son éducation, ne soit redevable à qui que ce soit du bienfait de son éducation.

Mais voici quelle est la vérité : la Cité où ceux qui doivent détenir le pouvoir sont le moins désireux du pouvoir est nécessairement celle qui est la mieux et la plus paisiblement dirigée.

Et de magnifiques gouvernantes ? Car ne pense pas que mes paroles s’appliquent plus aux hommes qu’aux femmes, du moins à celle à qui la nature a donné des aptitudes suffisantes.

(livre VII)

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