Le « receveur » ne transmet pas son propre message
comme une évaluation, une opinion, un conseil, un raisonnement, une analyse ou
une question. Il retourne seulement ce qu’il pense être le sens véritable du
message de l’émetteur, rien de plus, rien de moins.
Lorsqu’un parent démontre par l’écoute active qu’il accepte
les sentiments d’un enfant, cela aide aussi l’enfant à les accepter. Par la
réponse du parent, il apprend que ses sentiments sont ses amis.
Par la partie « retour » de l’écoute active, le
parent peut, en fait, vérifier la justesse de sa compréhension ; lorsqu’il
entend son propre « message » qui lui est retourné correctement par
une écoute réussie, l’émetteur (l’enfant) est par le fait même assuré qu’il a
bien été compris.
Il s’avère très utile que le parent emploie l’écoute active
lorsque l’enfant a un problème, mais ce n’est pas très approprié quand c’est le
parent qui a le problème ; l’écoute aide l’enfant à trouver des solutions
à ses problèmes, mais elle peut rarement aider le parent lorsque le
comportement de l’enfant lui cause un problème.
[…] à la différence de la plupart des parents, il laisse à
l’enfant la responsabilité de résoudre le problème. Il accepte que l’enfant ait
ce problème. Il accepte l’enfant comme une personne distincte de lui-même. Il
s’appuie fortement sur les ressources internes de l’enfant et il lui accorde
une confiance fondamentale pour régler ses propres problèmes.
[…] il vaut mieux accepter les sentiments de vos
enfants tels qu’ils sont, plutôt que de prendre l’approche directive qui
consiste à tenter de se débarrasser du pleurnichage et des cris en
essayant de rassurer ou de menacer l’enfant. Les enfants veulent que vous
sachiez qu’ils éprouvent des sentiments pénibles et que vous vous rendiez
compte de leur importance.
L’erreur la plus commune que les parents font lors de leurs
premiers essais d’écoute active est, sans doute, de donner une réponse qui ne
contient pas l’élément de sentiment exprimé par l’enfant dans son message.
Les « messages-tu » sont des codes peu appropriés
pour communiquer ce qu’un parent ressent, surtout parce que l’enfant les
décode souvent comme des messages où on lui dit quoi faire (donner une
solution) ou encore à quel point il est méchant (jeter un blâme ou
émettre un jugement)
[…] les adultes sous-estiment souvent la bonne volonté des
enfants à respecter leurs besoins, une fois qu’on leur a dit sincèrement et
directement ce qu’on ressent. Ces enfants peuvent être réceptifs et
responsables…
[…] les enfants réagissent fréquemment aux « messages-je »
en les ignorant, surtout lorsque les parents les emploient pour la première
fois […] Nous suggérons aux parents d’émettre un autre « message-je »
lorsque le premier n’a pas reçu de réponse. Peut-être le second « message-je »
sera-t-il plus fort, plus intense, et ressenti plus vivement.
Les enfants ont une capacité étonnante de s’adapter aisément
aux changements, pourvu que les parents en discutent avec eux à l’avance. Cela
est vrai même si l’enfant doit souffrir quelques douleurs ou inconvénients,
comme c’est le cas lorsqu’il faut aller chez le dentiste. En discuter avec lui
franchement, et même lui dire qu’il aura mal sans doute pendant quelques
secondes, peut faire des merveilles et l’aider à supporter la situation
lorsqu’elle se présentera.
Les conflits, s’ils sont exprimés et acceptés comme un
phénomène naturel, sont beaucoup plus sains pour les enfants que la plupart des
parents ne le pensent. Dans ces familles, l’enfant a, au moins, la chance de
vivre des conflits, d’apprendre comment les régler et se trouve ainsi mieux
préparé pour y faire face dans la vie future.
Le facteur le plus important de toute relation, c’est la
façon dont on règle les conflits, et non le nombre de conflits qui se
produisent.
Les parents qui s’inscrivent à notre programme de formation
justifient souvent leur usage de la Première Méthode en disant que c’est une
façon rapide de résoudre les conflits. En général, cet avantage reste beaucoup
plus apparent que réel, à cause du temps que le parent doit consacrer ensuite
pour s’assurer que sa décision sera respectée.
[…] Même s’il est vrai que certains enfants s’adaptent à des
parents fortement autoritaires par une attitude obéissante, conformiste et
soumise, ils deviennent généralement des personnes qui dépendent d’une autorité
extérieure pour la conduite de leur comportement.
Pourquoi un enfant essaie-t-il de dominer ou brutaliser des
enfants plus jeunes que lui ? C’est d’abord parce que ses parents
emploient leur pouvoir pour le dominer.
[…] Il ne faut pas s’étonner que cette génération d’enfants
habitués à toujours recevoir des « bons points » éprouve toujours le
besoin de gagner, de bien paraître, d’arriver premier et par dessus tout,
d’éviter de perdre. […] Ce sont ces enfants qui sont les plus traumatisés par
l’emploi que les parents font de leur pouvoir, car ils conservent toute leur
vie une crainte profonde des personnes en position d’autorité, peu importe où
ils les rencontrent. Ils demeurent enfant toute leur vie, même à l’âge adulte :
ils se soumettent passivement à l’autorité, renient leurs propres besoins, ont
peur d’être eux-mêmes, craignent les conflits et restent trop complaisants pour
défendre leurs propres convictions. Ces adultes viennent souvent remplir les
bureaux des psychologues et des psychiatres.
[…] dans la résolution des conflits entre enfants, le parent
suggère d’abord d’employer la méthode sans perdant, puis grâce à l’écoute
active il facilite la communication entre les belligérants.
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