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vendredi 13 décembre 2019

"Jésus, le Maître de Nazareth" d'Alexandre Men (1999)



Le monde doit se connaître lui-même, expérimenter à la première personne que la vraie vie est auprès de Celui qui la donne ; s’éloigner de lui signifie tomber dans le précipice sans fond du néant. Ainsi la créature sera-t-elle digne de son Créateur si elle répond volontairement à son appel.
En utilisant le langage de la poésie sacrée de l’Orient, les auteurs de la Bible représentent l’esprit de destruction, qui s’oppose à la sagesse de Dieu, par un serpent, ou plutôt un dragon irréductible et rebelle comme les ondes de la mer. Par la suite, l’Ecriture nomme ce flot noir et démoniaque, surgi dans la création, Satan, l’Adversaire (…)
Adam, doué de liberté et de pouvoir, cède à la tentation de mettre sa volonté au-dessus de celle du Créateur.
L’Ecriture nous décrit cette catastrophe spirituelle dans le récit du péché originel : les premiers êtres humains écoutent la voix du Serpent et décident d’exercer leur pouvoir sur le monde indépendamment du Créateur. En d’autres mots, ils choisissent d’« être comme des dieux ». Est ainsi rompue la première alliance entre l’homme et l’Etre suprême.
Le péché détruit ou affaiblit de nombreuses capacités de l’homme, il se répand telle une épidémie, il étend partout ses racines vénéneuses

(…) le concept même de rédemption se rapporte à la délivrance de l’esclavage et à l’affranchissement.

Les démons […] sont nourris par le sens que nous avons de notre moi comme le centre unique de l’univers. La dissolution du moi dans la vie sociale apporte des limites à cet absolutisme de notre individu, mais finit par effacer notre personnalité […] seul l’amour peut vaincre Satan […] « Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous ».
           
La grandeur de l’homme en tant qu’image et ressemblance du Créateur réside dans la possibilité de participer à la construction du Royaume. Quand la victoire sur le mal sera totale, tout ce que des millions d’êtres intelligents ont rêvé, attendu et préparé se réalisera. Tout ce qu’il y a de plus beau, parmi ce que l’humanité a créé, entrera dans le royaume éternel ; l’époque des enfants de Dieu, que la Bible ne décrit que brièvement, commencera.

Il jugera les hommes sur la base non de leurs convictions, mais de leurs actions.

Béelzéboul (Baal-Zébub, Seigneur du fumier) était une ancienne divinité des Cananéens.

Demandez ce qui est grand, et Dieu vous accordera en plus ce qui est petit.

Le paradoxe de Jésus réside justement dans sa dimension à la fois invraisemblable et historique.

Il y a un autre point sur lequel l’Evangile entre en confrontation avec l’Ancien Testament. La
Loi accordait au mari le droit d’abandonner sa femme pour n’importe quelle raison, même la plus insignifiante (…) Le mari était appelé « baal », seigneur, la femme était sa propriété au même titre que les serviteurs et les biens domestiques.

… les condamnés portent eux-mêmes le « patibulum », le bras horizontal de la croix à laquelle ils seront suspendus.

Père, je remets mon esprit entre tes mains. Dans la tradition orthodoxe, cette phrase de Jésus sur la croix conclut les prières du soir.

(…) nous oublions ce que le sabbat représentait pour l’homme de l’Antiquité. En réservant du temps pour la prière et la méditation, l’existence même de ce jour empêchait les occupations et les soucis quotidiens de suffoquer l’âme ; le sabbat assurait à tous une pause dans leur travail : aux citoyens libres et aux esclaves, ainsi qu’aux animaux domestiques. 

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