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dimanche 15 décembre 2019

"La beauté sauvera le monde" de Bernard Bro (1990)


Un jour, on se rebelle ou l’on désarme […] Il n’y aurait donc pas d’autre issue pour le poète que pour tout être humain : la révolte ou l’adoration.

Il suffit que certains n’échappent pas à la nostalgie ou à la contagion de quelque splendeur, il suffit qu’un très petit nombre perçoive quelque chose pour que nous soyons finalement tous embarqués dans un singulier voyage. Celui qui a fait écrire à Picasso, lorsqu’il avait quatre-vingts ans, « Toute ma vie, je n’ai fait qu’aimer. S’il n’y avait plus personne au monde, j’aimerais une plante ou un bouton de porte. On ne peut concevoir la vie sans amour. »

Jamais une émotion n’a sauvé le monde.

La poésie naît d’un regard d’enfant lorsqu’il découvre une harmonie entre deux secrets. […] Certes, on aura toujours tendance à réduire l’analogie ou l’harmonie à une idée ou à la recherche d’impressions […] Reste qu’on n’a quand même rien trouvé d’autre que les poètes pour éviter à notre esprit de se dessécher entre les idées et les idoles.

Après tout, Jeanne d’Arc à ses juges et Aristote à ses élèves avaient bien dit que l’on peut apprendre davantage dans les choses que dans les livres.

Dieu aurait-il inscrit la musique du monde pour la réserver à des esthètes ? […] Ou bien Dieu a inscrit la musique du monde dans les choses pour qu’elle soit entendue. Alors cela veut dire qu’il faut peut-être se préparer à l’entendre. Il n’y a qu’une solution. Elle dépend de chacun : accepter une humble et longue patience, accepter d’apprendre à écouter ; accepter de recevoir ces « correspondances » où résonnent le sens des choses.

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