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dimanche 13 octobre 2019

« Chroniques » de Bob Dylan (2004)


Les autres cherchaient à se mettre en avant, ce qui ne m’intéressait pas. Moi, c’est la chanson que je voulais faire passer.

Le monde moderne, avec sa complexité folle, m’intéressait peu.

J’ai toujours été très réservé en présence d’inconnus (…) 

(…) ma grand-mère, du côté maternel, qui vivait avec nous. c’était une femme pleine de noblesse et de bonté. Elle m’a expliqué un jour que le bonheur ne se trouvait pas au bout de la route, quelle qu’elle soit, car il était lui-même la route. Elle m’a aussi recommandé d’être gentil, car la vie est peuplée de gens qui mènent une dure bataille.

Pour quelqu’un qui, comme moi, avait pris le folk pour religion…

Avant d’avoir mon propre appartement, j’ai squatté un peu tout le monde dans le Village. Parfois une nuit ou deux, parfois des semaines, et parfois plus. J’ai souvent séjourné chez Van Ronk.

En 1951, j’étais à l’école primaire. On nous forçait à nous réfugier sous nos pupitres quand les sirènes hurlaient, parce que les Russes avaient décidé de nous bombarder. ils pouvaient parachuter des hommes d’un jour à l’autre, disait-on. Les mêmes Russes aux côtés desquels mes oncles s’étaient battus à peine quelques années plus tôt. C’était maintenant des monstres, prêts à nous trancher la gorge et nous réduire en cendres. Ça paraissait bizarre. un enfant qui se referme ainsi sous un nouage d’angoisse se voit privé de son âme. C’est une chose d’avoir peur quand on braque un fusil sur vous, c’en est une autre quand la menace baigne dans l’irréel.

Il fut dit que la Deuxième Guerre mondiale avait marqué de son sceau l’extinction des Lumières. Dans ce cas, je ne me suis aperçu de rien, car je vivais toujours dedans (…) J’avais lu Voltaire, Rousseau, John Locke, Montesquieu, Martin Luther - des visionnaires, des révolutionnaires… je les connaissais presque en personne, ils vivaient au fond du jardin.

Qu’on ne vienne pas me raconter que Dieu est avec nous, ou qu’il nous soutient. Venons-en aux faits. L’ordre moral, il n’y en a pas. (…) on est soit dominant, soit dominé. Les choses sont faites ainsi et on ne les changera pas.

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