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vendredi 10 mai 2013

"Savoir attendre" de François Roustang (2006)


L’attente dont je parle est faite pour créer un état de disponibilité, pour nous mettre en état de souplesse à l’égard des choses, des personnes ou des évènements.

Les relations ou connexions dont nous sommes faits sont d’une « infinie richesse ».

La force ou la faiblesse d’un vivant humain est une fonction relationnelle. Si les liens aux autres et au monde sont limités en nombre et en qualité, ou bien s’ils reproduisent toujours les mêmes formes, nous demeurons exténués, au bord de la dépression ; si, au contraire, ces liens sont innombrables et toujours prêts à s’adapter aux fluctuations de l’environnement, alors la puissance est à notre porte.

(…) ouvrir les portes et les fenêtres de notre demeure pour y laisser pénétrer le souffle porteur de toutes les formes d’autres vies.

(…) on ne peut décider que dans l’indépendance à l’égard des deux termes ouverts au choix, que dans l’indifférence à l’égard de l’un et l’autre.

(…) les humains tiennent plus à leur souffrance qu’à leur bonheur (…) Sans doute veulent-ils préserver ce qu’ils connaissent fort bien et ne pas courir le risque immense de recevoir ce qui ne dépendra pas d’eux en totalité.

« Empruntez un chemin que vous ne connaissez pas pour aboutir en un lieu que vous ignorez pour y faire quelque chose dont vous êtes incapable. »

Quand j’interprète mon problème, j’en fais un objet extérieur à moi. Je me pose comme sujet face à lui. Je suis comme un juge qui analyse mon cas ou comme un médecin qui formule un diagnostic. Je ne suis plus à l’intérieur de mon problème pour le transformer.

D’abord mettre un terme à la rumination, celle qui porte sur nos remords, nos regrets et nos ressentiments. Ce petit jeu qui nous occupe et nous épuise doit prendre fin.

Si le corps se meut à certains moments et dans certaines conditions, il emporte toute l’âme, les pensées, les sentiments, les émotions, les amours et les haines.

Passivité parce que l’on va recevoir ce que l’on ne connaît pas ; formidable initiative pour que les pores de l’esprit et de la peau se vident dans l’attente de ce qui pourrait même ne jamais advenir.

Le mal-être, quelle que soit sa forme, relève toujours de la rigidité et de l’étroitesse (…) En d’autres termes, si nous allons mal, c’est que nous ne voyons pas, que nous n’entendons pas, que nous ne sentons pas. En nous immergeant dans le sentir sans réflexion, nous réapprenons la finesse et la perspicacité du sentir (…) Ce sentir propre au vivant est d’abord un laisser se mélanger toutes les données et ensuite une attente que tout retrouve sa place.

(…) la transe est par définition une redistribution des cartes ou, si l’on veut, une agitation généralisée pour que toute chose reprenne sa place sans les contraintes des habitudes ou les voies balisées d’avance.

(…) il fallait en vérité être certain qu’il n’y avait plus aucune chance de sortir de l’impasse, ce qui consistait ensuite à se désister de toute prétention à être à l’origine de la trouvaille, soit comme bon élève appliquant les recettes enseignées, soit comme maître se croyant devenu expert. L’impersonnalité est la condition de l’invention et, en l’occurrence, de l’invention ou de la réinvention de l’existence, ce que nous appelons le changement.

Dans toute thérapie par l’hypnose, ce qui est visé est une modification d’un rapport, qu’il s’agisse d’un rapport à soi-même, à son corps ou aux divers aspects de son entourage.

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