« Nous sommes tous des vers ; mais je crois que moi, je suis un
ver luisant ! »
Dans les tranchées de la somme,
1916 :
« Souvenez-vous de La Fontaine : « On rencontre sa destinée souvent par
les chemins qu'on prend pour l'éviter. » »
Il ne faut jamais oublier que lorsqu'un malheur survient, il est tout à
fait possible qu’il vous préserve d'un malheur bien plus grand ; et que lorsque
vous commettez une grave erreur, elle peut fort bien s'avérer plus bénéfique
que la décision la plus avisée.
Pour ma part, je ne vois guère de gloire dans un Empire maître des mers,
mais incapable de vider ses égouts. (1901)
En Grande-Bretagne, les gens fortunés sont plus heureux que toute autre
classe dans toute l'histoire du monde ; je suis persuadé que les millions de
délaissés sont également les plus misérables de toute histoire du monde. (1909)
(…) lorsque nous revendiquons le droit de profiter sans entrave de ces
vastes et de splendides possessions, acquises en grande partie par la guerre et
conservées en grande partie par la force, cela paraît souvent moins raisonnable
à d'autres qu’à nous-mêmes. (1914)
Certains changent de conviction pour l'amour de leur parti. Moi, je
change de parti pour l'amour de mes convictions.
La guerre est l'occupation naturelle de l'homme. La guerre… et le
jardinage. (1901)
Janvier 1916, dans les tranchées
de la somme, instructions données aux officiers du 6e bataillon des Royal Scott
Fusiliers par le lieutenant-colonel Churchill :
« Riez un peu et apprenez à rire à vos hommes-la guerre est un jeu
qu'il faut jouer avec le sourire. Si vous êtes incapables de sourire, grimacez
; si vous êtes incapables de grimacer, tenez-vous à l'écart jusqu'à ce que vous
en soyez capables. »
Conseils aux belligérants, 1937
« Avant qu'une guerre commence, il faudrait toujours dire : « Je suis
fort, mais l'ennemi l'est aussi » ; au plus fort de la guerre, on devrait dire
: « je suis épuisé, mais l'ennemi l’est aussi ». Or, il est presque impossible
de dire cette chose au moment où elles comptent. »
À Neville Chamberlain, après la
conférence de Munich, octobre 1938
« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez
choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. »
Les conférences d'état-major
présidées par Churchill commençaient à 21h30 et se terminaient rarement avant
2h du matin- ce qui convenait parfaitement au Premier ministre, et à personne
d'autre…
16 mai 1945, 8 jours après la fin
de la guerre en Europe
« Quand les aigles se taisent, les perroquets commencent à jacasser. »
La Grande guerre scellera
l'attachement de Churchill à la France ; la bravoure et la ténacité du
fantassin français, la fraternité d'armes entre Français et Britannique sur
d'innombrables champs de bataille ont enflammé son imagination romanesque
–d’autant qu'il en a été personnellement témoin durant les 6 mois passés au
front durant l'hiver 1915-1916.
« La France de Foch, c'était la France dont la grâce et la culture,
l'étiquette et le cérémonial avaient répandu leurs bienfaits dans le monde
entier - le pays de la chevalerie, de Versailles, et surtout de Jeanne d'Arc. »
« Pour autant qu'un seul homme, extraordinairement grandi, puisse
jamais incarner une nation, Clémenceau incarnait la France. »
Au printemps de 1939, après bien
des atermoiements, un accord prévoyant la plus étroite coopération militaire,
navale et aérienne est enfin signé entre la Grande-Bretagne et la France.
« Certains semblent dire qu'il est très généreux de notre part d'aller
au secours de la France. Mais je vous assure. Au point où en sont les choses,
nous avons besoin de l'aide de la France tout autant que la France a besoin de
la nôtre. »
Été 1940
« Deux familles paysannes d'un village des environs de Toulon avait
perdu chacune un fils lors du bombardement britannique d’Oran. Tous les voisins
ont tenu à assister au service funèbre. Les deux familles ont demandé que
l'Union Jack soit posé sur les cercueils à côté du pavillon tricolore, et leurs
désirs ont été pieusement respectés. C'est en cela que l'on voit à quel point
l'esprit de compréhension des petites gens peut toucher au sublime. »
Yalta, février 1945 ; Staline et
Roosevelt s'opposent à ce que la France reçoive une zone d'occupation en
Allemagne et participe à la commission de contrôle. Churchill, utilement
conseillés par Eden, est d'un avis contraire :
« Les Français veulent une zone d'occupation, je suis d'avis de leur en
donner une. Je suis d'ailleurs tout à fait disposé à leur rétrocéder une partie
de la zone britannique (…) Les Français ont déjà une longue expérience de
l'occupation de l'Allemagne. Ils font cela très bien, et ne risquent pas de se
montrer trop indulgent. Nous voulons voir se renforcer leur puissance, afin qu'ils
nous aident à tenir l'Allemagne en respect (…) L'opinion publique britannique ne
comprendrait pas que des décisions concernant l'Allemagne et ayant une
importance vitale pour la France puissent se prendre en l'absence de Français.
»
A de Gaulle, septembre 1942,
après l'affaire de Madagascar et les heurts du Levant
« Vous dites que vous êtes la France ! Vous n'êtes pas la France !
Je ne vous reconnais pas comme la France. J’avais espéré que nous pourrions combattre
côte à côte. Mais mes espoirs ont été déçus, parce que vous êtes si combatif
que non content de lutter contre l'Allemagne, l'Italie et le Japon, vous voulez
aussi combattre l'Angleterre et l'Amérique ! »
Churchill, désignant le général
qui sort de sa villa à grandes enjambées après une violente altercation :
« Son pays a abandonné la lutte, lui-même n’est qu’un réfugié, et si
nous lui retirons notre appui, c'est un homme fini. Eh bien regardez le ! Non
mais, regardez-le ! On croirait Staline, avec deux cent divisions derrière
lui ! »
12 juin 1943, circulaire secrète
adressée par Churchill à la presse britannique
« De Gaulle doit tout à l’aide et au soutien britannique, mais il
ne peut être considéré comme un ami loyal de notre pays. Il a semé un courant
d'anglophobie partout où il s'est rendu (…) Il a un penchant manifeste pour le
fascisme et la dictature. »
12 décembre 1943, au député Harold
Nicolson, qui lui dit que De Gaulle est un grand homme
« Quoi ? De Gaulle, un grand homme ? Il est arrogant, il est égoïste,
il se prend pour le centre de l'univers, il est… Vous avez raison : c'est un
grand homme ! »
4 juin 1944, veille du
débarquement de Normandie, dans le train particulier de Churchill en gare de
Portsmouth
« Sachez-le, Général ! Chaque fois qu'il nous faudra choisir entre
l'Europe et le grand large, nous serons toujours pour le grand large. Chaque
fois qu'il me faudra choisir entre vous et Roosevelt, je choisirai toujours
Roosevelt ! »
Lettre à Anthony Eden, 13 juin
44, concernant le désir du général De Gaulle de se rendre en Normandie libérée
« N'oubliez pas que cet individu n'a pas pour deux sous de magnanimité,
et que dans cette opération, il cherche uniquement à se faire passer pour le sauveur
de la France, sans avoir un seul soldat français derrière lui. »
Les premières grandes offensives
allemandes ont été contenues à la fin de 1914, et Churchill ne songe qu'à la
contre-offensive
« Laisser à un Allemand le loisir de mettre en œuvre ses vastes
desseins patiemment et soigneusement mûris, (…) c'était aller au-devant d'un
terrible danger. Mais le décontenancer, dérouter son esprit méthodique, briser
sa confiance, entamer son moral, déjouer ses plans par des actions imprévues,
tel était assurément la voie de la gloire, et aussi celle de la sagesse. »
Conversation d'après-dîner aux
Chequers, 13 décembre 1940
« Nous devons admettre que l'Allemagne restera dans la famille
européenne. L'Allemagne existait avant la Gestapo (…) Après la victoire, il ne
devra y avoir ni dettes de guerre, ni réparations, ni exigences présentées à la
Prusse. Il faudra peut-être céder certains territoires et procéder à quelques
échanges de population, (…) mais il ne devra pas y avoir de parias et la
Prusse, bien que désarmée, sera protégée par une garantie du Conseil de
l'Europe. Seuls les nazis, les meurtriers du 30 juin 1934 et la Gestapo devront
payer leur forfait. Mais tout cela est pour un avenir lointain : il faudra
peut-être un siècle pour le faire fonctionner. À l'heure actuelle, je ne peux
ébruiter de tels idéaux quand chaque foyer d'Europe demande la peau des
Allemands et que les Anglais eux-mêmes exigent que les Allemands soient
massacrés ou castrés. »
27 janvier 1941
« Je ne déteste personne et je ne crois pas avoir d'ennemis - à
l'exception des Boches… Et encore, c'est professionnel ! »
Conférence de Téhéran : banquet
avec Staline et Roosevelt à l'ambassade soviétique, au soir du 29 novembre
1943. Staline, en souriant largement, déclare qu'il faudra, après la guerre,
liquider l'ensemble de l'état-major allemand ; toute la puissance des armées
allemandes reposant sur quelque 50 000 officiers et techniciens, il suffira de
les faire fusiller pour extirper définitivement le militarisme allemand.
Churchill :
« Le parlement et l'opinion publique britannique ne toléreront jamais
des exécutions de masse. Même s'ils les laissaient commencer sous l'emprise des
passions engendrées par la guerre, ils se retourneraient avec violence contre
les responsables dès que la première boucherie aurait été perpétrée. Que les
soviétiques ne se fassent aucune illusion sur ce point… »
Staline, avec un sourire carnassier
: « il faudra en fusiller 50 000 ! ». Churchill,
hors de lui :
« J'aimerais mieux qu'on me conduise dans le jardin ici et maintenant
pour y être fusillé, que de souiller l'honneur de mon pays et le mien propre
par une telle infamie ! »
Berlin ,16 juillet 1945
« La ville n'était plus qu'un amas de décombres. Bien entendu, notre
visite n'avait pas été annoncée, et il n'y avait dans les rues que des passants
ordinaires. Mais sur la place devant la chancellerie, je trouvais un
rassemblement considérable. Lorsque je descendis de voiture et traversais cette
foule de gens, tous se mirent à m'acclamer, à l'exception d'un vieil homme qui
hochait la tête d'un air désapprobateur. Ma haine s'était éteinte avec leur
reddition, et je fus profondément ému par leur manifestation de sympathie,
ainsi que par leurs visages hâves et leurs vêtements élimés. »
Discours aux communes, 5 juin
1946
« Le dessein de laisser des dizaines de millions de gens suspendu dans
un statut de sous-humanité quelque part entre la terre et l'enfer, jusqu'à ce
qu'ils soient réduits en esclavage, deviennent communistes ou meurent de faim,
ne pourrait engendrer qu'une pestilence morale et sans doute une nouvelle
guerre. »
Après l'invitation du Führer, en
octobre 1937
« Il est certain qu'Hitler avait le don de fasciner les gens, et l'aura
du pouvoir et de l'autorité risque d'en imposer indûment aux simples touristes.
À moins d'être sur un pied d'égalité, mieux vaut garder ses distances. »
Juillet 1941
« Après la guerre, il faudra mettre un terme à toute effusion de sang,
même si j'aimerais voir Mussolini, ce pâle imitateur de la Rome ancienne,
étranglé comme Vercingétorix dans la meilleure tradition romaine. »
Discours radiodiffusé, 10 mai
1942
« Hitler lui-même fait parfois des erreurs ; en juin dernier, sans la
moindre provocation et en violation d'un pacte de non-agression, il a envahi
les terres du peuple russe (…) Puis il a fait sa seconde grande erreur : il a
oublié l'hiver. Il y a un hiver en Russie, vous savez. (…) Il a dû recevoir une
éducation très imparfaite. Nous, nous en avions tous entendu parler à l'école…
»
Au cabinet de guerre, 24 janvier
1944
« Essayer de rester en bonne relation avec un communiste, c'est comme
faire la cour à un crocodile. On ne sait jamais s'il faut lui gratter le menton
ou lui taper sur la tête. Quand il ouvre la bouche, on ne peut pas dire s'il
essaie de sourire ou s’il s'apprête à vous manger tout cru ! »
5 mars 1946, discours à Fulton,
dans le Missouri, du chef de l'opposition Winston Churchill
« En fonction de ce que j'ai pu voir de nos amis et alliés russes
pendant la guerre, je me suis convaincu qu'il n'y a rien qu'ils admirent tant
que la force, et rien qu’ils respectent moins que la faiblesse,
particulièrement la faiblesse militaire. »
Lettre au général de Gaulle, 26
novembre 1946
« La principale caractéristique du gouvernement travailliste en
Angleterre, c’est sa haine des communistes et du communisme. »
5 avril 1953 : Staline est mort
depuis un mois, et le premier ministre Churchill écrit au président Eisenhower
« On a bien dit que le moment le plus dangereux pour les régimes
malfaisants et celui où ils commencent à se réformer. »
En fait, Churchill ne semble jamais avoir mesuré toute l'ampleur des
crimes commis par le dictateur rouge.
Lettre à son frère Jack, novembre
1895
« Représente-toi le peuple américain comme un grand adolescent
vigoureux qui piétine toutes les sensibilités et possède toutes les mauvaises
manières imaginables, ne respecte ni l'âge ni les traditions, mais sait
entreprendre avec une fraîcheur d'esprit qui pourrait susciter l'envie de bien
des vieilles nations. »
(Churchill est né de père anglais
et de mère américaine.)
University club, Chicago, janvier
1901
« Pour moi, le facteur le plus important qui unit les Anglais et les
Américains, c'est qu'ils se lavent. En définitive, le symbole de l'unité
anglo-saxonne reste la baignoire et la brosse à dents. »
(Churchill a passé davantage de
temps dans sa baignoire que tout mortel ordinaire).
9 décembre 1929. Le jour du Jeudi
noir, Churchill contemple la ville de New York depuis le dernier étage de la
bourse de Wall Street :
« (…) un peuple vaillant et serviable, qui, par un impitoyable
processus d'expérimentation, ouvre de nouvelles voies à l'homme et montre à
toutes les nations bien des choses qu'elle devrait entreprendre et bien
d'autres qu'elle devrait éviter. »
25 janvier 1943. À l'issue de la
conférence d’Anfa, le président s'envole pour les États-Unis. Churchill, qui a
tenu à l'accompagner jusqu'au terrain d'aviation, confie au vice-consul Kenneth
Pendar en regardant l'avion s'éloigner :
« Si quelque chose arrivait à cet homme, je ne pourrais le supporter.
C'est le plus fidèle des amis ; c'est le plus clairvoyant ; c'est le plus grand
homme que j'ai jamais connu. »
Le président Roosevelt a dit de
lui : « Churchill a cent idées par jour,
dont quatre seulement sont bonnes… Mais il ne sait jamais lesquelles ! »
Lady Astor : « M. Churchill, si j'étais votre femme, je verserais du poison dans
votre café… »
Churchill : « Et moi, Madame, si j'étais votre mari, je le boirais ! »
8 décembre 1941. Churchill
conclut la lettre de déclaration de guerre adressée à l'ambassadeur du Japon
par ces mots : « En vous exprimant mes
sentiments de haute considération, j'ai l'honneur d'être, Monsieur
l'ambassadeur, votre dévoué serviteur. »
« D'aucuns se sont offusqués de ce style cérémonieux ; mais après tout,
quand vous devez tuer quelqu'un, rien ne coûte d'être poli. »
1er janvier 1942. Hôte de la
Maison-Blanche, Churchill sort de sa salle de bains en costume d'Adam et se
trouve nez à nez avec le président Roosevelt. Sans se démonter, il proclame :
« L'Angleterre n'a rien à cacher ! »
Une député, choquée : « M. Churchill, vous êtes ivre ! »
Churchill : « Et vous, Madame, vous êtes laide… Et moi, demain, je serai sobre !
»
A un visiteur qui constate qu'un
de ses petits-enfants à les mêmes traits que lui :
« Tous les bébés me ressemblent ! »
Churchill avait une tendresse
particulière pour les cochons. Au bas des lettres à son épouse, sa signature
était souvent suivie du dessin d'un cochon, de face ou de profil.
A un député qui l’interrompt
constamment aux cris de « Menteur ! » :
« Si l'honorable député qui m'interrompt consentait à donner son nom
plutôt que sa profession, je suis sûr que nous serions tous heureux de faire sa
connaissance… »
Churchill était affecté de
bégaiement et de zézaiement, mais il est devenu l'un des plus grands orateurs
de l'histoire parlementaire britannique.
1898
« Tout orateur est persuadé de ce qu'il dit au moment où il le dit (…)
Dans la plupart des cas, c'est mon cerveau où mon esprit qui dirige, et mon
cœur y ajoute un peu d'émotion selon les besoins. »
Le héros de son roman Savrola a des vues manifestement churchilliennes
sur l'art oratoire :
« Les hauts fait oratoires improvisés sur place n'existaient que dans
l'imagination du public, car les fleurs de la rhétorique sont des plantes de
serre. »
(C'est pourquoi Churchill, tout
comme Savrola, prépare soigneusement ses discours, puis les apprend par cœur.)
20 décembre 1912, aux Communes,
en réponse à Lord Beresford, qui l’avait pris à partie
« L'honorable lord de peut être décrit comme un de ces orateurs dont on
disait fort justement : « Au moment où il se lève, il ne sait pas ce qu'il va
dire ; au moment où il parle, il ne sait pas ce qu'il dit ; et lorsqu'il se
rassoit, il ne sait pas ce qu'il a dit » »
A la Maison-Blanche, 30 décembre
1941
Churchill, dans son lit, apporte
les dernières retouches au discours qu'il doit prononcer devant le Congrès.
Soudain, son secrétaire fait irruption dans la chambre :
« Vous rendez-vous compte, Sir, que vous êtes attendu au Congrès
dans 20 minutes ? »
Churchill bondit hors du lit,
faisant voler les feuilles du discours dans toutes les directions. En
disparaissant dans la salle de bains, il crie au secrétaire :
« Remettez toutes les pages dans l'ordre ! Ma vie en dépend ! »
« J'ai toujours aimé l'histoire à l'école. Mais on nous en imposait
toujours les aspects les plus ternes, les plus secs, les plus comprimés. »
Aux Communes, 1936
« Toute l'histoire du monde peut se résumer dans le fait que lorsque
les nations sont fortes, elles ne sont pas toujours justes, et lorsqu’elles
souhaitent devenir juste, elles ont souvent cessées d'être fortes. »
11 juin 1940. Après Dunkerque, il
est prévu d'envoyer en France de nouveaux renforts de troupes britanniques,
alors que la bataille est manifestement perdue. À Londres, les chefs
d'état-major s'en inquiètent, et le général Ismay demande au Premier ministre : « Faut-il vraiment se presser ? Ne
pourrait-on retarder discrètement leur départ ? »
Churchill : « Certainement pas. L'histoire nous jugerait très sévèrement si nous
devions faire une telle chose. »
26 janvier 1941, aux Chequers
« Dans l'histoire, il n'y a qu'une seule certitude : l'homme n'apprend
jamais. »
1944
« Plus vous regardez loin dans le passé, plus vous verrez loin dans
l'avenir. »
À sa mère, 1898
« Il se peut que je sois tué. Je ne pense pas, mais si c'est le cas, il
te faudra t'en remettre aux consolations de la philosophie, et songer à la
totale insignifiance de tout être humain. »
1938
« Il est déraisonnable de perdre son temps à se lamenter sur la phase
finale de la vie humaine. Les nobles esprits acceptent de bonne grâce la
succession de phases déclinantes qui les emporte vers un monde meilleur ou vers
l'oubli. »
Sur le suicide, 1955
« Il ne se justifie que par une douleur intolérable et incurable, ou
par le fait de savoir qu'en mourant, on peut éviter de grands malheurs à
d'autres. »
Athée résolu, mais persuadé de bénéficier
d'une protection divine ; (…) passe pour un ennemi juré de la classe ouvrière,
mais est l'un des pères de la législation sociale britannique (…) ; lauréat du
prix Nobel de littérature 1953, auquel son père écrivait six décennies plus tôt
: « Je te renverrai ta lettre, pour que
tu puisses de temps à autre revoir ton style pédant d'écolier attardé » ; vieil
homme inusable que ses jeunes assistants s'essoufflent à suivre dans tous ses déplacements, il a
traversé des épreuves terrifiantes, pris des risques effarants, et bénéficié
toute sa vie d’une chance parfaitement anormale…
Le 10 janvier 1965, frappé d'une
congestion cérébrale massive, Churchill perd connaissance. Lord Louis
Mountbatten, membre du comité chargé de longue date par la reine d’organiser
les funérailles du grand homme, demande au secrétaire de Churchill si
l'échéance fatale est arrivée :
« Ne t’inquiète pas, Dickie, répond le secrétaire. Il ne va pas mourir
tout de suite. Pas avant le 24 janvier…
- Comment diable peux-tu savoir une chose pareille ? demande lord
Louis.
- Parce qu'il a toujours dit qu'il mourrait le jour de la mort de son
père, et je suis certain que c'est exactement ce qu'il va faire. »
Lord Mountbatten, quelque peu
interloqué, fait organiser les funérailles en conséquence, et le 24 janvier
1965 à huit heures du matin, soixante-dix ans après la mort de son père, mois
pour mois, jour pour jour, heure pour heure, Winston Spencer Churchill rend
effectivement son dernier soupir.
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