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mardi 4 septembre 2012

« Le Monde selon Churchill » de François Kersaudy (2011)


« Nous sommes tous des vers ; mais je crois que moi, je suis un ver luisant ! »

Dans les tranchées de la somme, 1916 :
« Souvenez-vous de La Fontaine : « On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu'on prend pour l'éviter. » »

Il ne faut jamais oublier que lorsqu'un malheur survient, il est tout à fait possible qu’il vous préserve d'un malheur bien plus grand ; et que lorsque vous commettez une grave erreur, elle peut fort bien s'avérer plus bénéfique que la décision la plus avisée.

Pour ma part, je ne vois guère de gloire dans un Empire maître des mers, mais incapable de vider ses égouts. (1901)

En Grande-Bretagne, les gens fortunés sont plus heureux que toute autre classe dans toute l'histoire du monde ; je suis persuadé que les millions de délaissés sont également les plus misérables de toute histoire du monde. (1909)

(…) lorsque nous revendiquons le droit de profiter sans entrave de ces vastes et de splendides possessions, acquises en grande partie par la guerre et conservées en grande partie par la force, cela paraît souvent moins raisonnable à d'autres qu’à nous-mêmes. (1914)

Certains changent de conviction pour l'amour de leur parti. Moi, je change de parti pour l'amour de mes convictions.

La guerre est l'occupation naturelle de l'homme. La guerre… et le jardinage. (1901)

Janvier 1916, dans les tranchées de la somme, instructions données aux officiers du 6e bataillon des Royal Scott Fusiliers par le lieutenant-colonel Churchill :
« Riez un peu et apprenez à rire à vos hommes-la guerre est un jeu qu'il faut jouer avec le sourire. Si vous êtes incapables de sourire, grimacez ; si vous êtes incapables de grimacer, tenez-vous à l'écart jusqu'à ce que vous en soyez capables. »

Conseils aux belligérants, 1937
« Avant qu'une guerre commence, il faudrait toujours dire : « Je suis fort, mais l'ennemi l'est aussi » ; au plus fort de la guerre, on devrait dire : « je suis épuisé, mais l'ennemi l’est aussi ». Or, il est presque impossible de dire cette chose au moment où elles comptent. »

À Neville Chamberlain, après la conférence de Munich, octobre 1938 
« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. »

Les conférences d'état-major présidées par Churchill commençaient à 21h30 et se terminaient rarement avant 2h du matin- ce qui convenait parfaitement au Premier ministre, et à personne d'autre…

16 mai 1945, 8 jours après la fin de la guerre en Europe
« Quand les aigles se taisent, les perroquets commencent à jacasser. »

La Grande guerre scellera l'attachement de Churchill à la France ; la bravoure et la ténacité du fantassin français, la fraternité d'armes entre Français et Britannique sur d'innombrables champs de bataille ont enflammé son imagination romanesque –d’autant qu'il en a été personnellement témoin durant les 6 mois passés au front durant l'hiver 1915-1916.
« La France de Foch, c'était la France dont la grâce et la culture, l'étiquette et le cérémonial avaient répandu leurs bienfaits dans le monde entier - le pays de la chevalerie, de Versailles, et surtout de Jeanne d'Arc. »

« Pour autant qu'un seul homme, extraordinairement grandi, puisse jamais incarner une nation, Clémenceau incarnait la France. »

Au printemps de 1939, après bien des atermoiements, un accord prévoyant la plus étroite coopération militaire, navale et aérienne est enfin signé entre la Grande-Bretagne et la France.
« Certains semblent dire qu'il est très généreux de notre part d'aller au secours de la France. Mais je vous assure. Au point où en sont les choses, nous avons besoin de l'aide de la France tout autant que la France a besoin de la nôtre. »

Été 1940
« Deux familles paysannes d'un village des environs de Toulon avait perdu chacune un fils lors du bombardement britannique d’Oran. Tous les voisins ont tenu à assister au service funèbre. Les deux familles ont demandé que l'Union Jack soit posé sur les cercueils à côté du pavillon tricolore, et leurs désirs ont été pieusement respectés. C'est en cela que l'on voit à quel point l'esprit de compréhension des petites gens peut toucher au sublime. »

Yalta, février 1945 ; Staline et Roosevelt s'opposent à ce que la France reçoive une zone d'occupation en Allemagne et participe à la commission de contrôle. Churchill, utilement conseillés par Eden, est d'un avis contraire :
« Les Français veulent une zone d'occupation, je suis d'avis de leur en donner une. Je suis d'ailleurs tout à fait disposé à leur rétrocéder une partie de la zone britannique (…) Les Français ont déjà une longue expérience de l'occupation de l'Allemagne. Ils font cela très bien, et ne risquent pas de se montrer trop indulgent. Nous voulons voir se renforcer leur puissance, afin qu'ils nous aident à tenir l'Allemagne en respect (…) L'opinion publique britannique ne comprendrait pas que des décisions concernant l'Allemagne et ayant une importance vitale pour la France puissent se prendre en l'absence de Français. »

A de Gaulle, septembre 1942, après l'affaire de Madagascar et les heurts du Levant
« Vous dites que vous êtes la France ! Vous n'êtes pas la France ! Je ne vous reconnais pas comme la France. J’avais espéré que nous pourrions combattre côte à côte. Mais mes espoirs ont été déçus, parce que vous êtes si combatif que non content de lutter contre l'Allemagne, l'Italie et le Japon, vous voulez aussi combattre l'Angleterre et l'Amérique ! »

Churchill, désignant le général qui sort de sa villa à grandes enjambées après une violente altercation :
« Son pays a abandonné la lutte, lui-même n’est qu’un réfugié, et si nous lui retirons notre appui, c'est un homme fini. Eh bien regardez le ! Non mais, regardez-le ! On croirait Staline, avec deux cent divisions derrière lui ! »

12 juin 1943, circulaire secrète adressée par Churchill à la presse britannique
« De Gaulle doit tout à l’aide et au soutien britannique, mais il ne peut être considéré comme un ami loyal de notre pays. Il a semé un courant d'anglophobie partout où il s'est rendu (…) Il a un penchant manifeste pour le fascisme et la dictature. »

12 décembre 1943, au député Harold Nicolson, qui lui dit que De Gaulle est un grand homme
« Quoi ? De Gaulle, un grand homme ? Il est arrogant, il est égoïste, il se prend pour le centre de l'univers, il est… Vous avez raison : c'est un grand homme ! »

4 juin 1944, veille du débarquement de Normandie, dans le train particulier de Churchill en gare de Portsmouth
« Sachez-le, Général ! Chaque fois qu'il nous faudra choisir entre l'Europe et le grand large, nous serons toujours pour le grand large. Chaque fois qu'il me faudra choisir entre vous et Roosevelt, je choisirai toujours Roosevelt ! »

Lettre à Anthony Eden, 13 juin 44, concernant le désir du général De Gaulle de se rendre en Normandie libérée
« N'oubliez pas que cet individu n'a pas pour deux sous de magnanimité, et que dans cette opération, il cherche uniquement à se faire passer pour le sauveur de la France, sans avoir un seul soldat français derrière lui. »

Les premières grandes offensives allemandes ont été contenues à la fin de 1914, et Churchill ne songe qu'à la contre-offensive
« Laisser à un Allemand le loisir de mettre en œuvre ses vastes desseins patiemment et soigneusement mûris, (…) c'était aller au-devant d'un terrible danger. Mais le décontenancer, dérouter son esprit méthodique, briser sa confiance, entamer son moral, déjouer ses plans par des actions imprévues, tel était assurément la voie de la gloire, et aussi celle de la sagesse. »

Conversation d'après-dîner aux Chequers, 13 décembre 1940
« Nous devons admettre que l'Allemagne restera dans la famille européenne. L'Allemagne existait avant la Gestapo (…) Après la victoire, il ne devra y avoir ni dettes de guerre, ni réparations, ni exigences présentées à la Prusse. Il faudra peut-être céder certains territoires et procéder à quelques échanges de population, (…) mais il ne devra pas y avoir de parias et la Prusse, bien que désarmée, sera protégée par une garantie du Conseil de l'Europe. Seuls les nazis, les meurtriers du 30 juin 1934 et la Gestapo devront payer leur forfait. Mais tout cela est pour un avenir lointain : il faudra peut-être un siècle pour le faire fonctionner. À l'heure actuelle, je ne peux ébruiter de tels idéaux quand chaque foyer d'Europe demande la peau des Allemands et que les Anglais eux-mêmes exigent que les Allemands soient massacrés ou castrés. »

27 janvier 1941
« Je ne déteste personne et je ne crois pas avoir d'ennemis - à l'exception des Boches… Et encore, c'est professionnel ! »

Conférence de Téhéran : banquet avec Staline et Roosevelt à l'ambassade soviétique, au soir du 29 novembre 1943. Staline, en souriant largement, déclare qu'il faudra, après la guerre, liquider l'ensemble de l'état-major allemand ; toute la puissance des armées allemandes reposant sur quelque 50 000 officiers et techniciens, il suffira de les faire fusiller pour extirper définitivement le militarisme allemand. Churchill :
« Le parlement et l'opinion publique britannique ne toléreront jamais des exécutions de masse. Même s'ils les laissaient commencer sous l'emprise des passions engendrées par la guerre, ils se retourneraient avec violence contre les responsables dès que la première boucherie aurait été perpétrée. Que les soviétiques ne se fassent aucune illusion sur ce point… »

Staline, avec un sourire carnassier : « il faudra en fusiller 50 000 ! ». Churchill, hors de lui :
« J'aimerais mieux qu'on me conduise dans le jardin ici et maintenant pour y être fusillé, que de souiller l'honneur de mon pays et le mien propre par une telle infamie ! »

Berlin ,16 juillet 1945
« La ville n'était plus qu'un amas de décombres. Bien entendu, notre visite n'avait pas été annoncée, et il n'y avait dans les rues que des passants ordinaires. Mais sur la place devant la chancellerie, je trouvais un rassemblement considérable. Lorsque je descendis de voiture et traversais cette foule de gens, tous se mirent à m'acclamer, à l'exception d'un vieil homme qui hochait la tête d'un air désapprobateur. Ma haine s'était éteinte avec leur reddition, et je fus profondément ému par leur manifestation de sympathie, ainsi que par leurs visages hâves et leurs vêtements élimés. »

Discours aux communes, 5 juin 1946
« Le dessein de laisser des dizaines de millions de gens suspendu dans un statut de sous-humanité quelque part entre la terre et l'enfer, jusqu'à ce qu'ils soient réduits en esclavage, deviennent communistes ou meurent de faim, ne pourrait engendrer qu'une pestilence morale et sans doute une nouvelle guerre. »

Après l'invitation du Führer, en octobre 1937
« Il est certain qu'Hitler avait le don de fasciner les gens, et l'aura du pouvoir et de l'autorité risque d'en imposer indûment aux simples touristes. À moins d'être sur un pied d'égalité, mieux vaut garder ses distances. »

Juillet 1941
« Après la guerre, il faudra mettre un terme à toute effusion de sang, même si j'aimerais voir Mussolini, ce pâle imitateur de la Rome ancienne, étranglé comme Vercingétorix dans la meilleure tradition romaine. »

Discours radiodiffusé, 10 mai 1942
« Hitler lui-même fait parfois des erreurs ; en juin dernier, sans la moindre provocation et en violation d'un pacte de non-agression, il a envahi les terres du peuple russe (…) Puis il a fait sa seconde grande erreur : il a oublié l'hiver. Il y a un hiver en Russie, vous savez. (…) Il a dû recevoir une éducation très imparfaite. Nous, nous en avions tous entendu parler à l'école… »

Au cabinet de guerre, 24 janvier 1944
« Essayer de rester en bonne relation avec un communiste, c'est comme faire la cour à un crocodile. On ne sait jamais s'il faut lui gratter le menton ou lui taper sur la tête. Quand il ouvre la bouche, on ne peut pas dire s'il essaie de sourire ou s’il s'apprête à vous manger tout cru ! »

5 mars 1946, discours à Fulton, dans le Missouri, du chef de l'opposition Winston Churchill
« En fonction de ce que j'ai pu voir de nos amis et alliés russes pendant la guerre, je me suis convaincu qu'il n'y a rien qu'ils admirent tant que la force, et rien qu’ils respectent moins que la faiblesse, particulièrement la faiblesse militaire. »

Lettre au général de Gaulle, 26 novembre 1946
« La principale caractéristique du gouvernement travailliste en Angleterre, c’est sa haine des communistes et du communisme. »

5 avril 1953 : Staline est mort depuis un mois, et le premier ministre Churchill écrit au président Eisenhower
« On a bien dit que le moment le plus dangereux pour les régimes malfaisants et celui où ils commencent à se réformer. »

En fait, Churchill ne semble jamais avoir mesuré toute l'ampleur des crimes commis par le dictateur rouge.

Lettre à son frère Jack, novembre 1895
« Représente-toi le peuple américain comme un grand adolescent vigoureux qui piétine toutes les sensibilités et possède toutes les mauvaises manières imaginables, ne respecte ni l'âge ni les traditions, mais sait entreprendre avec une fraîcheur d'esprit qui pourrait susciter l'envie de bien des vieilles nations. »
(Churchill est né de père anglais et de mère américaine.)

University club, Chicago, janvier 1901
« Pour moi, le facteur le plus important qui unit les Anglais et les Américains, c'est qu'ils se lavent. En définitive, le symbole de l'unité anglo-saxonne reste la baignoire et la brosse à dents. »
(Churchill a passé davantage de temps dans sa baignoire que tout mortel ordinaire).

9 décembre 1929. Le jour du Jeudi noir, Churchill contemple la ville de New York depuis le dernier étage de la bourse de Wall Street :
« (…) un peuple vaillant et serviable, qui, par un impitoyable processus d'expérimentation, ouvre de nouvelles voies à l'homme et montre à toutes les nations bien des choses qu'elle devrait entreprendre et bien d'autres qu'elle devrait éviter. »

25 janvier 1943. À l'issue de la conférence d’Anfa, le président s'envole pour les États-Unis. Churchill, qui a tenu à l'accompagner jusqu'au terrain d'aviation, confie au vice-consul Kenneth Pendar en regardant l'avion s'éloigner :
« Si quelque chose arrivait à cet homme, je ne pourrais le supporter. C'est le plus fidèle des amis ; c'est le plus clairvoyant ; c'est le plus grand homme que j'ai jamais connu. »

Le président Roosevelt a dit de lui : « Churchill a cent idées par jour, dont quatre seulement sont bonnes… Mais il ne sait jamais lesquelles ! »

Lady Astor : « M. Churchill, si j'étais votre femme, je verserais du poison dans votre café… »
Churchill : « Et moi, Madame, si j'étais votre mari, je le boirais ! »

8 décembre 1941. Churchill conclut la lettre de déclaration de guerre adressée à l'ambassadeur du Japon par ces mots : « En vous exprimant mes sentiments de haute considération, j'ai l'honneur d'être, Monsieur l'ambassadeur, votre dévoué serviteur. »
« D'aucuns se sont offusqués de ce style cérémonieux ; mais après tout, quand vous devez tuer quelqu'un, rien ne coûte d'être poli. »

1er janvier 1942. Hôte de la Maison-Blanche, Churchill sort de sa salle de bains en costume d'Adam et se trouve nez à nez avec le président Roosevelt. Sans se démonter, il proclame :
« L'Angleterre n'a rien à cacher ! »

Une député, choquée : « M. Churchill, vous êtes ivre ! »
Churchill : « Et vous, Madame, vous êtes laide… Et moi, demain, je serai sobre ! »

A un visiteur qui constate qu'un de ses petits-enfants à les mêmes traits que lui :
« Tous les bébés me ressemblent ! »

Churchill avait une tendresse particulière pour les cochons. Au bas des lettres à son épouse, sa signature était souvent suivie du dessin d'un cochon, de face ou de profil.

A un député qui l’interrompt constamment aux cris de « Menteur ! » :
« Si l'honorable député qui m'interrompt consentait à donner son nom plutôt que sa profession, je suis sûr que nous serions tous heureux de faire sa connaissance… »

Churchill était affecté de bégaiement et de zézaiement, mais il est devenu l'un des plus grands orateurs de l'histoire parlementaire britannique.

1898
« Tout orateur est persuadé de ce qu'il dit au moment où il le dit (…) Dans la plupart des cas, c'est mon cerveau où mon esprit qui dirige, et mon cœur y ajoute un peu d'émotion selon les besoins. »
Le héros de son roman Savrola a des vues manifestement churchilliennes sur l'art oratoire :
« Les hauts fait oratoires improvisés sur place n'existaient que dans l'imagination du public, car les fleurs de la rhétorique sont des plantes de serre. »
(C'est pourquoi Churchill, tout comme Savrola, prépare soigneusement ses discours, puis les apprend par cœur.)

20 décembre 1912, aux Communes, en réponse à Lord Beresford, qui l’avait pris à partie
« L'honorable lord de peut être décrit comme un de ces orateurs dont on disait fort justement : « Au moment où il se lève, il ne sait pas ce qu'il va dire ; au moment où il parle, il ne sait pas ce qu'il dit ; et lorsqu'il se rassoit, il ne sait pas ce qu'il a dit » »

A la Maison-Blanche, 30 décembre 1941
Churchill, dans son lit, apporte les dernières retouches au discours qu'il doit prononcer devant le Congrès. Soudain, son secrétaire fait irruption dans la chambre :
« Vous rendez-vous compte, Sir, que vous êtes attendu au Congrès dans 20 minutes ? »
Churchill bondit hors du lit, faisant voler les feuilles du discours dans toutes les directions. En disparaissant dans la salle de bains, il crie au secrétaire :
« Remettez toutes les pages dans l'ordre ! Ma vie en dépend ! »

« J'ai toujours aimé l'histoire à l'école. Mais on nous en imposait toujours les aspects les plus ternes, les plus secs, les plus comprimés. »

Aux Communes, 1936 
« Toute l'histoire du monde peut se résumer dans le fait que lorsque les nations sont fortes, elles ne sont pas toujours justes, et lorsqu’elles souhaitent devenir juste, elles ont souvent cessées d'être fortes. »

11 juin 1940. Après Dunkerque, il est prévu d'envoyer en France de nouveaux renforts de troupes britanniques, alors que la bataille est manifestement perdue. À Londres, les chefs d'état-major s'en inquiètent, et le général Ismay demande au Premier ministre : « Faut-il vraiment se presser ? Ne pourrait-on retarder discrètement leur départ ? »
Churchill : « Certainement pas. L'histoire nous jugerait très sévèrement si nous devions faire une telle chose. »

26 janvier 1941, aux Chequers
« Dans l'histoire, il n'y a qu'une seule certitude : l'homme n'apprend jamais. »

1944
« Plus vous regardez loin dans le passé, plus vous verrez loin dans l'avenir. »

À sa mère, 1898
« Il se peut que je sois tué. Je ne pense pas, mais si c'est le cas, il te faudra t'en remettre aux consolations de la philosophie, et songer à la totale insignifiance de tout être humain. »

1938
« Il est déraisonnable de perdre son temps à se lamenter sur la phase finale de la vie humaine. Les nobles esprits acceptent de bonne grâce la succession de phases déclinantes qui les emporte vers un monde meilleur ou vers l'oubli. »

Sur le suicide, 1955
« Il ne se justifie que par une douleur intolérable et incurable, ou par le fait de savoir qu'en mourant, on peut éviter de grands malheurs à d'autres. »

Athée résolu, mais persuadé de bénéficier d'une protection divine ; (…) passe pour un ennemi juré de la classe ouvrière, mais est l'un des pères de la législation sociale britannique (…) ; lauréat du prix Nobel de littérature 1953, auquel son père écrivait six décennies plus tôt : « Je te renverrai ta lettre, pour que tu puisses de temps à autre revoir ton style pédant d'écolier attardé » ; vieil homme inusable que ses jeunes assistants  s'essoufflent à suivre dans tous ses déplacements, il a traversé des épreuves terrifiantes, pris des risques effarants, et bénéficié toute sa vie d’une chance parfaitement anormale

Le 10 janvier 1965, frappé d'une congestion cérébrale massive, Churchill perd connaissance. Lord Louis Mountbatten, membre du comité chargé de longue date par la reine d’organiser les funérailles du grand homme, demande au secrétaire de Churchill si l'échéance fatale est arrivée :
« Ne t’inquiète pas, Dickie, répond le secrétaire. Il ne va pas mourir tout de suite. Pas avant le 24 janvier…
- Comment diable peux-tu savoir une chose pareille ? demande lord Louis.
- Parce qu'il a toujours dit qu'il mourrait le jour de la mort de son père, et je suis certain que c'est exactement ce qu'il va faire. »
Lord Mountbatten, quelque peu interloqué, fait organiser les funérailles en conséquence, et le 24 janvier 1965 à huit heures du matin, soixante-dix ans après la mort de son père, mois pour mois, jour pour jour, heure pour heure, Winston Spencer Churchill rend effectivement son dernier soupir.

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