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vendredi 21 septembre 2012

« L’Ancien Testament expliqué à ceux qui n’y comprennent rien ou presque » de Jean-Louis Ska (2011)


Nous sommes au chapitre 6, et le peuple d'Israël, guidé par Josué, assiègent la ville de Jéricho (…) On doit conclure que nous n'avons pas en Jos 6 un véritable récits de bataille (…) Le texte de Jos 6 n'est pas un récit historique. (…) Le récit décrit la conquête de la première ville de la Terre promise à travers une liturgie célébrée au son d'instruments musicaux, les trompettes que des prêtres font résonner. Le message est plutôt clair : la conquête de la Terre, tout comme sa possession, est due non pas tant à des prouesses militaires qu’à la foi au Dieu d'Israël et à son culte.

Le peuple d'Israël a voulu constituer une bibliothèque, probablement sur le modèle des archives et des autres bibliothèques qui existaient au Proche-Orient ancien. Il a voulu démontrer qu'il avait une culture à la hauteur de celle des grandes civilisations de l'époque.

Dans la Bible hébraïque on atteint déjà le sommet avec la Torah, le Pentateuque : s’amorce ensuite une longue descente. Les livres importants se trouvent au début de la Bible et ce qui compte se déroule avant l'entrée dans la Terre et en grande partie en dehors de la Terre. Les livres prophétiques se veulent en grande partie des commentaires de la Torah et « les écrits », des méditations sur la Torah (…)
Dans la Bible chrétienne, en revanche, nous avons une longue histoire qui commence avec la création du monde et se prolonge jusqu'au livre des Maccabées dans la Bible catholique (…) Dans la Bible chrétienne, donc, l'apogée se trouve à la fin, et non au début comme dans la Bible hébraïque.

Les premiers livres de la bibliothèque nationale Israël décrivent, pour le dire brièvement, l'origine de l'univers (Gn 1-11) et les origines du peuple d'Israël (Gn 12 – Dt 14).

Le Pentateuque contient toute la documentation concernant les origines d'Israël. Histoire et collections de lois sont intégrées dans un ensemble qui a sa propre chronologie - de la création du monde jusqu'à la mort de Moïse - mais pas d'unité de style ni de pensée. La documentation n'a pas été réécrite, réélaborée et homogénéisée. Pour cette raison, je préfère parler d'archives ou de bibliothèque.

(…) La composition du Pentateuque est attribuée à Moïse par la tradition. Le même Pentateuque, cependant, attribue à Moïse la rédaction du code de l’Alliance (Ex 24,4) et de la loi du Deutéronome (Dt 31,9) seulement.

Après les événements qui concernent les origines de l'univers (Gn 1-11) et les patriarches (Gn 12-50), nous avons un long récit sur les origines du peuple d'Israël né sous la direction de Moïse. Ce récit s'articule en quatre sections principales : l’histoire de l'exode et de la sortie d'Égypte (Ex 1-15) ; les récits sur le séjour au désert ; la longue halte d'Israël aux abords du mont Sinaï ; et enfin, les quatre discours prononcés par Moïse en face de Jéricho qui forment le cinquième livre du Pentateuque, le Deutéronome.

Les récits du Pentateuque n’ont pas comme but d'informer sur le passé d'Israël mais plutôt de former la conscience d'un peuple (…) Tout concourait à la disparition du peuple d'Israël de la carte de l'univers. Combien de nations anciennes n'ont pas survécu aux conquêtes assyriennes, babyloniennes, perses, grecques et romaines ? (…) Les récits du Pentateuque cherchent donc à créer un peuple uni (…) Tous les membres du peuple d'Israël descendent des mêmes ancêtres : Abraham et Sara, Isaac et Rébecca, Jacob et ses deux épouses, Léa et Rachel. Ce qui est surprenant, si nous comparons le Pentateuque à d'autres récits de ce type, c'est que, en général, un peuple a un seul ancêtre, et non trois comme Israël (…) De plus, un peuple porte le nom de son ancêtre, ou bien il y a quelconque lien étymologique entre les deux. L'ancêtre d'Israël devrait être, selon ce principe bien connu, Israël, un nom que Jacob a reçu lors d'un mystérieux épisode en Gn 32,23-33. Dans ce livre, cependant, l'ancêtre d'Israël est Abraham, et non Jacob-Israël

Une grande partie des traditions au sujet d'Abraham provienne de Hébron, une petite ville située à environ 40 km au sud de Jérusalem (…) Hébron présente toutefois un avantage que Jérusalem ne peut revendiquer : elle n'a jamais été conquise ni détruite par une armée ennemie.

Une seule institution a survécu à toutes ces vicissitudes sans trop de dommages : la famille élargie, le « clan ». Pour cette raison, Israël peut s'identifier sans hésitation avec Abraham et Sara et s'approprier l'histoire de cette première famille
(…) Abraham parcoure d'avance toutes les routes des déplacements futurs du peuple (…) Le cycle d'Abraham a toutefois exploité au maximum la figure du pasteur nomade pour lui faire traverser toutes les routes de la Terre promise est celle que ses descendants devront un jour parcourir.

Pourquoi introduire le personnage d'Isaac dans la triade des patriarches, entre Abraham et Jacob ? La raison, à mon avis, est simple : Abraham naît à Ur en Chaldée, hors de la terre promise ; Jacob vivra 20 ans à Haran, loin de sa patrie, et mourra en Égypte. Ni l'un ni l'autre n'ont vécu la totalité de leur vie dans la Terre promise. Seul Isaac naît, grandit, vit et meurt dans la terre de Canaan.

Au contraire d'Abraham, qui est « sérieux » et exemplaire, Jacob est beaucoup moins édifiant. Il est surtout rusé (…) Il appartient à la famille des héros populaires, très populaires, tel Guillaume Tell en Suisse, Till Eulenspiegel dans les Flandres et en Allemagne du Nord et Robin Hood en Grande-Bretagne.

L'histoire de Joseph démontra en fait l'essentiel : il est possible de bien vivre comme hébreu dans un pays étranger, dans la « diaspora ». On y vit même mieux que dans sa patrie. La survie des membres de la famille de Jacob dépend, en fait, du « succès » de Joseph, « émigré » de force dans un pays prospère. (…) L'expérience de Joseph est celle d'un conflit qui finit bien, une histoire qui donne de l'espérance et qui inspire du courage (…) Elle démontre enfin que le pouvoir ne sert pas seulement à opprimer, mais bien à sauver lorsqu'il est mis au service des membres les plus nécessiteux de sa propre famille et de son propre peuple.

Les péripéties patriarcales sont centrées sur des individus, sur des familles ou, tout au plus, sur un clan comme celui de Jacob ; le récit de l'Exode se concentre au contraire sur le peuple en tant que tel. (…)

Le récit de l'exode à une valeur unique dans l'histoire d'Israël. Il est plus important que la conquête de la Terre promise, que les victoires de Saül et de David sur les Philistins, que la prise de Jérusalem par David et que la construction du temple de Salomon (…) L'affranchissement de l'esclavage n'a pas été le résultat d'une action violente (…) Moïse et Aaron sont allés chez le pharaon et lui ont parlé. Ils ont utilisé cependant des arguments forts, telles les soi-disant « plaies d'Égypte » (…) Les événements décrits sont tous des phénomènes naturels que le récit utilise d'une manière stylisée. L'argument principal de Moïse -et du récit de l'exode- est suffisamment facile à comprendre : le Pharaon est incapable de commander à la nature. Son pouvoir est limité et non absolu, même sur ses sujets.
Israël demeure 40 ans au désert (…) C'est la condition des membres d'Israël qui vivent dans la « diaspora », et aussi de ceux qui résident dans la Terre promise, mais sous un gouvernement étranger. Ils vivent dans un état transitoire, du « pas encore ».

Le monde hébraïque a, en fait, privilégié l'aspect juridique du Pentateuque, tandis que le monde chrétien a préféré les récits aux lois (…)
Le Dieu d'Israël, qui est en même temps le Dieu de tout l'univers, se réserve une nation à son service cultuel et, à cette fin, fait d'Israël un royaume de prêtres (…) Toutes les lois d'Israël sont proclamées sur le mont Sinaï dans le désert par Dieu lui-même est transmise par Moïse (…) Le séjour au désert et le « temps normatif » pour Israël et le désert est le « lieu normatif » (…) Les lois ne sont pas liées non plus au territoire de la Terre promise. Ils sont donc encore valides quand le peuple vit hors de sa terre ou sans jouir d'une véritable autonomie. La loi, en Israël, est plus personnelle que territoriale.

Le Pentateuque renferme, si on peut dire ainsi, les archives juridiques d'Israël. Avec un vocabulaire plus moderne, nous pourrions dire que le Pentateuque ne contient pas le droit positif Israël. Il s'agit d'une œuvre de consultation plus qu'une série de lois à appliquer ou effectivement appliquées par les juges.

Moïse porte un nom égyptien, probablement abrégé, qui signifie « fils de », « engendré par » nous retrouvons la même racine dans les noms propres Ramsès (« fils du dieu Ra »), Tutmosis (« fils du dieu Tot »), Ahmosis (« fils du dieu Ah »). Si Israël avait inventé son fondateur, il y aurait sûrement donné un nom sémitique et, assurément, autre qu’égyptien.
Moïse épouse une femme étrangère, alors que la loi - qu'il a lui-même proclamée - interdit les mariages avec des étrangères (Dt 7,3-4). Ce même élément, très problématique, peut difficilement avoir été inventé (…) Il aurait été plus simple de permettre à Moïse de fouler la Terre promise.
(…) En Israël, le salut ne vient pas des rois des chefs militaires, il vient des prophètes et surtout du plus grand d'entre eux, Moïse.

(…) Les chapitres d'ouverture de la genèse ont été composés à une époque tardive. Israël est une petite nation entourée de grandes civilisations, surtout en Égypte et en Mésopotamie (…) Il aurait pu réagir en adoptant une cultures plus sophistiquée. La réaction en Israël a toutefois était tout autre. Dans plusieurs cas, on a copié, repris, intégré et adapté les grandes idées des cultures étrangères pour se les approprier (…) Les événements racontés en Gn 1-11 ont comme objectif principal celui de rivaliser avec des récits analogues, notamment les grands mythes mésopotamiens.

Avec la mort de Joseph (Gn 50,26) prend fin l'histoire des ancêtres d'Israël, les soi-disant « patriarches ».

L'Exode débute avec la liste des douze fils de Jacob, ancêtres des douze tribus qui forment le peuple d'Israël en Égypte.

L'ensemble du Lévitique explique ce que vivre en contact étroit avec la divinité signifie.

Le Deutéronome rassemble les discours prononcés par Moïse aux derniers jours de sa vie (…) Moïse « interprète » la loi pour le peuple. Le Deutéronome est pour cette raison, le premier commentaire de la Torah…

L'identité du peuple existe dès avant l'entrée dans la terre, avant la monarchie et avant la construction du temple. Pour la même raison, elle pourra survivre à la perte de la terre et à la disparition de la monarchie et du temple.

Les livres historiques reprennent les principaux évènements de l’histoire d’Israël depuis le début de la conquête (Jos 1) jusqu'à l'exil à Babylone (2R 25). Le livre de Josué décrit la conquête de la terre promise sous la conduite, justement, de Josué. Celui des Juges est consacré aux tribulations des tribus d'Israël durant une période agitée, marquée par les invasions et les occupations des nations étrangères.

Ce sont les prophètes qui ont eu raison pour avoir prévu les conséquences terribles d'une politique royale erronée. Il s'agit de l'une des thèses les plus importantes des livres historiques.
« Ils ont méprisé ses commandements, l'Alliance qu'il avait conclue avec leurs pères et les ordres qu’il leurs avaient donnés ; ils ont marché derrière du vide et sont devenus vides à leur tour, imitant les peuples voisins, alors que le Seigneur leur avait ordonné de ne pas suivre leurs coutumes. » (2R 17,15)
Le passage est très clair : les prophètes avaient averti Israël et Juda, mais les deux royaumes n'ont pas prêté l'oreille. (…) Il aurait été possible d'attribuer la fin des deux royaumes à une politique étrangère erronée, à des coalitions inopportunes ou aux ruptures fatidiques d'alliances conclues. Il aurait également été possible de parler de faiblesse militaire ou d'erreur de stratégie. Non, pour l'auteur anonyme de 2R 17 la cause de la tragédie est d'origine éthique…

La possession de la terre et donc un fil rouge qui traverse toute la collection de livres réunis sur le rayon des « prophètes antérieurs » dans notre Bibliothèque nationale (…) Les livres historiques ou « prophètes antérieurs » figure pourtant dans la Bibliothèque nationale d'Israël parce qu'ils expliquent le passé, surtout la perte de la terre et de l'indépendance. Mais ils sont aussi présents pour une autre raison : ils mettent en relief les valeurs pérennes de l'existence d'Israël, celles qui sont contenues dans la loi de Moïse. Ayant survécu à la perte de la terre et à la fin de la monarchie, ces valeurs permettent au peuple de traverser toutes les vicissitudes de son histoire.

Les prophètes ont formé la conscience collective d'Israël, à un moment précis de son histoire. Bien plus, ils ont exprimé des jugements et des opinions qui ont été confirmé par ces événements.

Les « prophètes antérieurs » (Jos-2R) s'occupe du passé, un passé plus ou moins légendaire et parfois mythique qui aide à comprendre le présent. Les « prophètes postérieurs » (Is-Ml) scrute plutôt le présent pour y découvrir les premières esquisses du futur. Aujourd'hui, on dirait que les prophètes traite principalement de l'actualité (…) Certains, par exemple Osée, réfléchissent plus naturellement sur des problèmes religieux au sens large du terme ; d'autres, comme dans le cas d'Amos, sur des problèmes de justice sociale. Isaïe et Jérémie prennent position sur la politique des rois et des dirigeants de leur temps, le premier à l'époque des invasions assyriennes, le second durant la période de la conquête néobabylonienne. Michée défend les intérêts des grands propriétaires de la campagne judéenne contre la capitale, Jérusalem (…) Le livre d'Ezéchiel, de son côté, analyse la cause de la chute le Jérusalem en 587 avant Jésus-Christ pour élaborer ensuite un plan de reconstruction, et de restauration de la cité. On pourrait appliquer à son livre le titre d'une œuvre récente sur le même sujet : « La chute et la renaissance de Jérusalem ».

Les prophètes sont souvent des personnages qui appartiennent aux grandes familles aristocratique de leur village (…) Le prophète Amos était un gardien de troupeau, voire le propriétaire de plusieurs troupeaux (…) Jérémie était prêtre, tout comme Ezéchiel. En Israël comme ailleurs, les prêtres sont en général cultivés, parce qu'ils ont la charge d'enseigner la Torah et d'instruire le peuple en matière de culte (…) Nous pourrions dire que les prophètes sont des « commentateurs (…) Ils avaient une vision sur les événements et sur l'avenir du peuple qui n'était ni démagogique ni opportuniste. Pour cette raison, ils se sont souvent opposés à leurs souverains, qui se laissaient souvent guider par le mirage du profit et du bénéfice immédiat.

Une phrase d’Isaïe résume très bien le principal reproche que les prophètes ont adressé à leur peuple : « Le bœuf reconnaît son propriétaire et l’âne la mangeoire de son maître, mais Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas » (Is 1,3). Ce texte d’Isaïe est la source utilisée par le Protévangile de Jacques pour introduire un âne et une bœuf dans la scène de la nativité de Jésus-Christ. Les deux animaux reconnaissent le Messie qui sera rejeté par les siens.

Un second élément est d'abord lié aux invasions assyriennes, puis néo-babyloniennes. La situation internationale a provoqué des débats intenses sur la politique adoptée et a nécessairement fait de profondes divisions au sein de la classe dirigeante. L'enjeu principal était de savoir s'il fallait ou non s'allier à une puissance étrangère (…) Les prophètes en général sont vivement opposés à de telles alliances. Ils seraient, pour utiliser un vocabulaire moderne, partisan de « l'isolement splendide », cher à nos amis britanniques (…)
Jérusalem devait seulement se tenir tranquille, dans son « splendide isolement », et non chercher le salut dans des opérations militaires risquées. Elle n'a pas voulu et elle avait tort, dit Isaïe.
« Maintenant quel est l'intérêt pour toi de t’enfoncer sur le chemin qui mène à l'Égypte pour boire les eaux du Nil ? Quel est l'intérêt pour toi de t’enfoncer sur le chemin qui mène à l’Assyrie, pour boire les eaux de l'Euphrate ? » (Jr 2,18).
Jérémie invite Jérusalem à boire l'eau d'une seule source, la « source d'eau vive », métaphore du Dieu d'Israël. Concrètement, le prophète exhorte la cité à chercher le salut à l'intérieur d'elle-même, dans ses propres ressources, et non à l'extérieur, dans des alliances périlleuses avec des puissances étrangères.

Après l'exil, les choses changent (…) Les prophètes postexiliques ressemblent à ces personnalités qui, après la seconde guerre mondiale, on réussit à mobiliser les esprits pour la reconstruction d'un monde différent.
(…) Amos condamne la mentalité mercantile très répandue au sein de la classe aisée de son époque. Les riches et les puissants du moment pense pouvoir tout acheter et vendre, ou presque (…) Amos désapprouve par-dessus tout le commerce des personnes, la vente des pauvres comme esclaves. La pratique est connue. Un pauvre qui ne réussit pas à acquitter ses dettes doit céder ses fils et finalement servir comme esclave pour payer la somme due au créditeur.

(…) Les trois prophètes majeurs - Isaïe, Jérémie et Ezéchiel- parlent, chacun à sa façon, de la mise par écrit des oracles. Par deux fois, dans le chapitre 8, Isaïe reçoit l'ordre de mettre ses oracles par écrit (…) Jérémie, qui a vécu un peu moins d'un siècle après Isaïe, ne parle pas de disciples, mais bien d'un secrétaire, Baruch. Jérémie devait être un personnage aisé pour pouvoir disposer des services d’un secrétaire.

Le Dieu d'Israël maintient sa souveraineté parce que la tragédie n'est pas due à la supériorité des dieux assyriens ou babyloniens par rapport au Dieu de la nation défaite. C'est lui-même qui a fait appel aux Assyriens ou Babyloniens pour châtier son peuple. De plus, le Dieu qui a châtié peut aussi rétablir les relations avec son peuple, lui offrir un avenir et, après le châtiment, le pardon.

Dans le monde antique, transmettre veut dire mettre à jour et actualiser. La fidélité littérale au texte est une invention moderne, qui est devenue véritablement effective seulement après l'invention de l'imprimerie. Les livres prophétiques que nous connaissons sont donc des œuvres qui contiennent des paroles originales des prophètes, interprétées et commentées par leurs disciples et par les scribes qui ont recopié les textes.

Le livre de Job.
Nous pourrions dire que, quand Job lutte, Dieu lutte en lui. Ainsi se résout le drame de Job, quand il découvre que la révolte mais pas uniquement sienne, mais qu’elle est plus profonde que lui et qu'elle prend ses racines dans les mystères insondables et incommensurables d'un Dieu qui combat à ses côtés pour les mêmes raisons.

Le livre de la Sagesse.
Le livre le plus récent des livres sapientiaux, écrit probablement à Alexandrie, Égypte, à la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ, est aussi le plus hellénistique de tous. Un juif de la diaspora égyptienne, imprégné de culture égyptienne, reformule la foi de ses ancêtres pour l'actualiser dans le nouveau langage (…) Le langage est recherché et ampoulé à l'occasion. L'auteur veut montrer sa bonne connaissance du grec, et il aime étaler son érudition et utiliser un vocabulaire raffiné…

Les Psaumes.
L’unique indication fournie par le livre même est une division en cinq livres (…) Hallel en hébreu signifie « louange ». De là dérive le mot alléluia qui veut dire « louez le Seigneur (Yah -Weh) »

Ruth et Esther sont de variations sur le thème universel de Cendrillon.

La présence de l’ange Raphaël qui aide le jeune Tobit durant tout le voyage (…) Raphaël est probablement l'ancêtre de nos « anges gardiens ».

Le livre de Judith - nom qui signifie tout simplement « juive »- est le récit épique d'une Pasionaria qui réussit à libérer sa ville, Béthulie, en séduisant le commandant de l'armée ennemie, Holopherne, et en profitant de la situation pour lui trancher la tête.

On ne doit en aucune manière penser que ces écrits puissent avoir quelques valeurs historiques.

Le livre de Daniel.
Il a été écrit dans une période de persécutions, sous le règne des Séleucides de Syrie (200-142 avant Jésus-Christ), vers 160 avant Jésus-Christ. Les récits et les visions de Daniel offrent une solution à l'angoisse qui régnait dans le monde juif, opprimé par les Séleucides (…)
Le livre de Daniel est le seul membre de la famille apocalyptique avoir trouvé une place dans la Bibliothèque nationale (…)
Une vision de Daniel ressort parmi toutes les autres et connaîtra une fortune sans précédent. Je veux parler de la vision du « Fils de l'homme », souvent cité dans le Nouveau Testament. C'est certainement un des motifs principaux pour lesquelles le livre de Daniel précède le Nouveau Testament dans les manuscrits de la Septante. Le texte, dans son sens original, ne parle cependant pas du Messie attendu, mais bien de la « communauté des saints », l'Israël qui est demeuré fidèle à son Dieu et qui recevra comme récompense une royauté éternelle.



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