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dimanche 13 septembre 2020

"Luchino Visconti, cinéaste" d'Alain Sanzio et Paul-Louis Thirard (1984)

C’est que face au moment le plus essentiel d’une créature, si on l’aime vraiment on passe par-dessus tout : éloignement, engagements, obstacles… C’est tellement évident… Si on est humain, bien sûr… Si on est sensible. Si on a soi-même souffert, permis à la vie de vous griffer au lieu de rester là, à essayer seulement qu’elle vous glisse dessus sans vous égratigner. Et je vous le dis tout de suite ; je préfère mille fois un idiot sensible à un monstre d’intelligence cynique et froid.

Il y a certains jours où j’ai du mal à me supporter, vous savez. Et alors, pour ne pas penser, pour ne pas « ressentir », je m’applique encore plus, je m’efforce encore plus.

- […] Vous pensez que c’est ça le cinéma ?
- Absolument. C’est raconter des histoires. Ce n’est pas tellement de donner des impressions fugitives, mais de mettre le public dans une histoire, de l’entraîner jusqu’à la fin de l’histoire. Il faut qu’on revienne un peu à une espèce de style narratif balzacien.

Aimer, c’est se détruire. Et ça c’est très proustien aussi. Aimer, c’est se détruire soi-même et perdre là possibilité d’aimer. S’apercevoir un jour que ce qu’était l’amour, cette passion terrible n’est plus rien, que les sentiments qui suivent l’amour sont l’indifférence, et le détachement, et que rien n’existe, ni l’amour, ni l’amitié, ni les rapports humains, c’est très proustien. (Visconti)

"Je veux être libre de chercher le bonheur dans l’impossible." (Ludwig à Elisabeth)

Enrico Medioli, le scénariste "attitré" de Visconti, à propos de Ludwig :
"Plus que tout autre chose, c’est l’étude d’un homme déçu qui intéresse l’auteur de ce « wintertale »
Il manquait de la force, du cynisme qui seuls auraient pu le sauver, il échoua comme homme et comme roi."

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