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jeudi 20 août 2020

"Le livre du thé" de Okakura Kakuzô (1906)

L'art de la vie réside précisément dans un constant réajustement au milieu (…) Le Changement est la seule Eternité - pourquoi donc ne pas accueillir la Mort comme la Vie (…) Par la désintégration de l'ancien, la recréation devient possible (…)
Nous chancelons en tentant de conserver notre équilibre moral, et nous voyons des signes précurseurs de tempête dans chaque nuage flottant à l'horizon. Quelle joie et quelle beauté, cependant, dans le déferlement des vagues qui roulent vers l'éternité ! Pourquoi ne pas pénétrer l'esprit de la vague, ou comme Lie-Tsu, chevaucher l'ouragan lui-même ?

Les maîtres d'ikebana se référaient au principe directeur (le Ciel), au principe subordonné (la Terre) et au principe médiateur (l'Homme).

L’art véritable (…) L’esprit parle à l’esprit. (…) Le chef d’œuvre est en nous, comme nous sommes dans le chef d’œuvre (…) Si l’on communie avec lui, un chef d’œuvre devient une réalité vivante vers laquelle on se sent comme attiré par les liens de camaraderie (…) C’est l’âme plutôt que la main, l’homme plutôt que la technique, qui nous fait signe…

Selon un vieux dicton japonais, une femme ne peut s’éprendre d’un homme réellement vaniteux, car il n’existe dans le cœur de ce dernier aucune faille par laquelle l’amour puisse pénétrer. En art, la vanité est tout aussi fatale au sentiment de communion, qu’elle soit le fait de l’artiste ou celui du public.

L’art n’a de valeur (…) que dans la mesure où il nous parle.

Un collectionneur s’attache surtout à acquérir des spécimens représentatifs d’une période ou d’une école, oubliant qu’un seul chef d’œuvre peut nous éclairer davantage que nombre de productions médiocres d’une période ou d’une école donnée. Nous classifions trop, nous ne jouissons pas assez.

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