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vendredi 31 juillet 2020

"Les yeux dans les arbres" de Barbara Kingsolve (1998)

Oh ! et le chameau. Etait-ce un chameau qui pouvait passer dans le chas d’une aiguille plus facilement qu’un riche ne pouvait entrer au royaume des cieux ? Ou un grossier bout de fil ? En hébreu les mots sont les mêmes…

Au début, en arrivant à Kilanga, je me souviens d’avoir pensé que les enfants mangeaient trop parce qu’ils avaient de gros ventres. Maintenant je sais que leurs muscles abdominaux sont trop faibles pour maintenir leur foie et les intestins en place.

Notre union avait été difficile pour tous les deux à la longue, mais quelle union ne l’est pas ? Le mariage est dans l’ensemble une longue succession de compromis. Il y a toujours un ordre du jour qui l’emporte sur l’autre, une roue voilée qui grince.
Mais notre vie à deux n’a-t’elle pas eu davantage de sens pour le monde que celle que nous aurions pu avoir individuellement ?

Les gens, ici, sont d’instinct plus craintifs et moins généreux qu’il y a vingt ans à Kilanga.
Les voisines viennent cependant encore offrir de modestes présents, une poignée de bananes ou une orange à sucer pour le bébé (…)
N’ayant jamais rencontré de Blancs auparavant, elles sont persuadées que je connais Mobutu, comme les autres Américains importants. J’ai beau protester, elles ont sans doute peur que j’aille rapporter qu’elles peuvent se passer d’une orange. Il n’y a rien de tel que de vivre en réfugié dans son propre pays pour transformer une âme généreuse en grippe-sou.

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