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lundi 6 juillet 2020

"La philosophie dans le boudoir" de Donatien A.F. de Sade (1795)

Nous voulons être émus, disent-ils, c’est le but de tout homme qui se livre à la volupté, et nous voulons l’être par les moyens les plus actifs. En partant de ce point, il ne s’agit pas de savoir si nos procédés plairont ou déplairont à l’objet qui nous sert, il s’agit seulement d’ébranler la masse de nos nerfs par le choc le plus violent possible ; or il n’est pas douteux que la douleur affectant bien plus vivement que le plaisir…

Examinez cette conformation ; vous y observerez des différences totales avec celle des hommes qui n’ont pas reçu ce goût en partage ; ses fesses seront plus blanches, plus potelées ; pas un poil n’ombragera l’autel du plaisir, dont l’intérieur, tapissé d’une membrane plus délicate, plus sensuelle, plus chatouilleuse, se trouvera positivement du même genre que l’intérieur du vagin d’une femme…

Ah ! ma chère Eugénie, si vous saviez comme on jouit délicieusement quand un gros vit nous remplit le derrière ; lorsque enfoncé jusqu’aux couillons, il s’y trémousse avec ardeur ; que, ramené jusqu’au prépuce, il s’y enfonce jusqu’au poil ! Non, non, il n’est point dans le monde entier une jouissance qui vaille celle-là : c’est celle des philosophes, c’est celle des héros…

Mais les lois, bonnes pour la société sont très mauvaises pour l’individu qui la compose…

(…) j’aurai contribué en quelque chose au progrès des lumières et j’en serai content.

A mesure que l’on s’est éclairé, on a senti que, le mouvement étant inhérent à la matière, l’agent nécessaire à imprimer ce mouvement devenait un être illusoire…

(…) vous verrez toujours les rois étayer la religion, et la religion sacrer les rois.

L’ignorance et la peur, leur direz-vous encore, voilà les deux bases de toutes les religions.

J’oserai demander si le vol, dont l’effet et d’égaliser les richesses, est un grand mal dans un gouvernement dont le but est l’égalité.

(…) l’état moral d’un homme est un état de paix et de tranquillité, au lieu que son état immoral est un état de mouvement perpétuel qui le rapproche de l’insurrection nécessaire dans laquelle il faut que le républicain tienne toujours le gouvernement dont il est membre.

*

Dolmancé : - (…) et les miracles éclatants qu’on va lui voir opérer, en convaincront bientôt l’univers ! Dans un souper d’ivrognes, en effet, le fourbe change, à ce qu’on dit, l’eau en vin ; dans un désert il nourrit quelques scélérats avec des provisions cachées que ses sectateurs préparèrent ; un de ses camarades fait le mort, notre imposteur le ressuscite […] le charlatan se fait mettre en croix après avoir assuré les gredins qui le suivent que, chaque fois qu’ils l’invoqueront, il descendra vers eux pour s’en faire manger. 

(…) méprise les vaines remontrances d’une mère imbécile, à qui tu ne dois légitimement que de la haine et que du mépris. Si ton père, qui est un libertin, te désire, à la bonne heure ; qu’il jouisse de toi, mais sans t’enchaîner…

Fouts, en un mot, fouts ; c’est pour cela que tu es mise au monde.

Mme de Saint-Ange : - Dans quelque état que se trouve une femme, ma chère, soit fille, soit femme, soit veuve, elle ne doit jamais avoir d’autre but, d’autre occupation, d’autre désir que de se faire foutre du matin au soir. 

Dolmancé : - Il n’est bon de conserver de toute cela que le blasphème, non qu’il ait plus de réalité, car dès l’instant où il n’y a plus de Dieu, à quoi sert-il d’insulter son nom ? Mais c’est qu’il est essentiel de prononcer des mots forts ou sales, dans l’ivresse du plaisir, et que ceux du blasphème servent bien l’imagination. 

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