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lundi 25 novembre 2019

"Le Cinquième Évangile" de Bernard-Marie (1998)


Votre Père du ciel sait lire dans le secret de vos cœurs. Le plus petit mouvement d’amour vers lui, il le voit et le reçoit comme un père voit et reçoit son enfant bien-aimé après une longue absence. Ne lui exposez donc pas longuement vos besoins, mais dites-lui longuement votre amour. Demandez-lui les grandes choses, et les petites vous seront données par surcroît.

"Peux-tu me dire l'attribut divin qui te semble le plus proche du saint Nom ineffable ?"
 Le lévite répondit sans hésiter : "La Sainteté".
Jésus lui répondit : "Non."
Il reprit : "La Toute-Puissance ?"
Jésus lui répondit : "Non."
Alors le Lévite proposa : "La Sagesse ?"
Jésus lui répondit de la même façon et ajouta : "Tu es encore loin de connaître le vrai visage de Celui qui t'a créé ! Si tu le connaissais seulement un peu, tu saurais que le principal attribut du Père céleste est la Miséricorde."

Tes péchés t’ont été remis par Dieu. A toi maintenant d’expier par une vie de pénitence ce qui demeure encore actif sur la terre de tes anciennes fautes.

Tu peux haïr le temps où tu te livrais aux péchés, mais non pas ton âme qui a su quitter le péché. Que ta pensée d’aujourd’hui devienne l’amie de ton âme !

Dès que, volontairement, l’homme choisit de devenir l’adversaire des Dix Paroles données à Moïse sur le Sinaï, il ouvre grand sa porte au Mauvais. Et quand celui-ci est entré, il est bien difficile de l’en chasser ; le péché est un chaîne par laquelle Satan vous tient solidement ; mais ayez foi en Moi, je briserai cette chaîne.

Comprenez donc que la vie est préparation à la mort comme la mort est préparation à la plus grande vie.

(…) un ange rebelle. Cet ange et ceux qui lui ressemblent ne veulent que d’un bonheur proportionné à ce qu’ils sont depuis le début et ils rejettent avec haine tout autre bonheur que Dieu voudrait leur proposer au prix du Oui de tout leur être.

(…) nul ne peut s’arroger à lui-même la grâce de la persévérance. Elle n’est donnée qu’aux petits et aux humbles, ceux dont « l’âme est en eux comme un enfant. »

Si vous ne demeurez pas toujours vigilants, une seule étincelle du mal tombant dans votre cœur peut y allumer à votre insu un début de feu. Si le vent du monde se met alors à souffler comme il convient à un complice du péché, le feu caché s'étendra en vous et deviendra un immense incendie de haine, consumant tout devant lui (…) Détournez-vous du feu du mal et déployez tous vos efforts pour accueillir et garder en vous le saint feu de Dieu qui est l'amour parfait.

"Rabbi Jésus, j'éprouve une certaine admiration pour ta doctrine empreinte de piété et de miséricorde, mais il s'y mêle de petites pierres que mon esprit et mon cœur ne peuvent assimiler". Jésus lui répondit : "Rabbi Gamaliel, ce que tu appelles des petites pierres, ce sont d'encombrantes ruines venues des Anciens et qui recouvrent ta bonne terre. Qu'attends-tu pour les ôter de ton champ, afin d'y accueillir avec profit les graines de la Parole qui sauve?"

Hillel a su croire comme un enfant, aimer comme une mère et enseigner comme un père.

Le monde est rempli de fronts découronnés qui, au lieu de tendre vers le Ciel, penchent vers l'abîme, alourdis par les liens de leur esclavage (…) Faites donc bien attention à vous, car je vous le dis : ce sont des aveugles qui guident des aveugles. S'ils continuent ainsi, ils ne pourront que tomber dans la fosse, et vous avec eux si vous les suivez.

Ainsi, une fois pour toutes, la voie du Royaume d'en haut sera ouverte aux fils d'Adam (…) il sera parfait l'Agneau du Sacrifice et elle sera définitive son offrande qui vous donnera la vie éternelle. 

Il leur dit : "Mes apôtres seront les colonnes de mon Eglise. Pierre réconfortera la foi de beaucoup. Jean témoignera de l'amour."

Jésus les enseignait aussi avec des paraboles. Ce jour-là, debout sur une colline, il leur parla ainsi : "Je vous donne ma paix ; qu'elle prépare vos esprits et chasse toute crainte de vos cœurs ! Que la Sagesse d'en haut fasse de vous un peuple bien disposé ! Ecoutez donc cette parabole, enfants d'Israël :

Voici qu'un homme, maître d'un grand domaine, planta un cep de vigne excellent dans une bonne terre. La première année, cette vigne produisit beaucoup de feuilles, mais peu de raisins. Comme le vent de l'hiver l'avait durement éprouvée, l'année suivante l'homme la tailla abondamment et l'appuya sur un arbrisseau d'orme. Cette fois la vigne produisit peu de sarments et encore moins de raisins. Il se dit alors : "C'est parce que je l'ai trop taillée." La troisième année, il décida de laisser croître sans rien lui ôter, sinon ce qui était mort. Or, cette année-là, la vigne ne produisit aucune grappe, mais seulement des feuilles couvertes de taches. Il se dit alors : "La vigne que j'aimais tant, l'objet de tous mes soins, est en train de mourir. Elle n'a plus suffisamment de sève pour produire du fruit. Vais-je encore la garder sur ma terre qui est pourtant une bonne terre, ou bien vais-je l'arracher et la brûler ?" Comme il se faisait ces réflexions, voici qu'un étranger vint à passer par là. Voyant la tristesse du maître du domaine, il lui en demanda la raison. Celui-ci lui répondit : "Voici ma vigne bien-aimée, objet de tous me soins et de toutes mes espérances. Durant plusieurs années, je l'ai taillée, étayée, arrosée, fortifiée d'engrais, et pourtant, comme tu le vois, elle se meurt !" Alors l'étranger examina la terre et vit qu'elle était bonne. Puis, levant les yeux, il considéra l'orme qui soutenait le cep et déclara au maître du domaine : "Enlève ce tronc : c'est lui qui stérilise la vigne." Le maître répondit : "Mais cela fait déjà deux années que ma vigne surmonte les hivers sans dommage grâce à ce soutien." L'autre répliqua : "Tu as tout essayé, sauf cela que je te conseille. Offre donc encore une chance à ta vigne et fais ce que je te dis. Tu avais planté l'orme en surface, mais, grâce à ta bonne terre, il a poussé profondément ses racines et maintenant il est devenu trop fort. Il s'est mélangé aux racines de ta vigne et les peu à peu étouffées. Coupe dès aujourd’hui cet arbre devenu nuisible. Creuse aussi le sol tout autour pour mettre ses racines à nu et ôte-les une par une. Ce n'est qu'à ce prix que ta vigne se relèvera de la mort." Le maître du domaine répondit : "Oui, je ferai comme tu le dis, mais je ne pourrai pas atteindre les nombreuses petites racines de l'orme, celles qui sont le plus profondes." L'étranger lui répondit : "N'aie crainte : celles-là pourriront dans le sol et, au lieu de donner la mort, elles donneront la vie. Car maintenant, l'heure est venue où tout ce qui est mauvais doit être ôté ou transformé, et tout ce qui est bon doit aller à l'arbre bon." Le maître interrogea encore : "quel tuteur vais-je donc planter à la place de l'orme ?" L'étranger saisit alors un pieu de fer et y grava le mot "Foi", puis il le donna au maître du domaine en lui disant : "Voici le tuteur qu'il te faut." Comme l'étranger allait repartir, le maître le supplia de lui révéler son nom. Celui-ci lui déclara : "Je suis la Sagesse venue d'auprès de Dieu. Qui écoute ma voix sauvera sa vie et produira du fruit en abondance." Le maître du domaine eut foi en la parole de son visiteur et exécuta point par point tout ce qu'il lui avait dit. Dès l'année suivante, la vigne devint un plant robuste et sain. Quand ce fut la saison, elle se mit à produire de très nombreuses grappes d'un raisin succulent. Il y en eut tant que le maître du domaine put en offrir à tous ses voisins, et ce fut une grande joie dans tout le pays.

Comme Jésus venait de s'arrêter de parler depuis un moment, l'un de ses disciples l'interrogea : "Seigneur, peux-tu nous expliquer le sens de cette parabole ?" Jésus lui répliqua : "Et toi, qu'en penses-tu ?" Le disciple lui dit : "Je suppose que la vigne symbolise le peuple d'Israël, et le maître du domaine la Loi qui le gouverne. L'étranger plein de sagesse divine, c'est certainement toi, notre Messie. Mais je ne vois pas ce que peut représenter le tuteur parasite." Alors Jésus lui répondit : "Votre Père au ciel vous avait plantés dans un endroit favorable. Il vous avait donné des maîtres pour que vous puissiez vous appuyer sur eux, mieux comprendre sa Loi et mieux lui faire produire en vous toutes sortes de bonnes choses. Mais à force de parler au nom de Dieu, vos maîtres ont pris la place du divin Législateur. Alors, une grande partie de la vigne d'Israël est devenu stérile. C'est ainsi que la vivante et simple Parole d'en haut a progressivement été étouffée par la multitude des commentaires humains, qui l'ont compliquée et annulée. Mais voici qu'en ces jours votre Père céleste envoie auprès de vous son propre Fils pour vous redire sa parole toute simple, celle qui peut réellement sauver ce qui est perdu, petit et méprisé du monde. Si vous-mêmes vous gardez cette parole avec foi, vous produirez le fruit céleste que le Père attend de vous. Sinon, vous resterez dans la stérilité des paroles qui étouffent et, au lieu d'aller vers la vie qui est simple comme la lumière, vous irez vers les ténèbres de mort. O mon Peuple, toi que j'aime comme l'aîné d'une multitude, puisses-tu enfin reconnaître le temps de ta visite et répondre à mon appel !"

De même que votre corps ne cesse de respirer, qu'ainsi de même votre cœur ne cesse de prier.

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