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mardi 3 octobre 2017

« Les scénaristes italiens » de Marie-Christine Questerbert (1988)

Vincenzo Cerami :

Ce sont deux médias très différents l’un de l’autre, la seule chose qu’ils aient eu commun – mais ceci appartient à tous les arts - c’est le problème de la narration, la question de la structure narrative, et en ce sens un tableau a sûrement aussi son problème dramaturgique. 

… pour les dialogues, il faut du génie, la technique n’aide pas vraiment.

… pour qu’un dialogue soit bon, il faut que les deux interlocuteurs qui se parlent aient raison tous les deux. […] car si l’un a raison et que l’autre a tort , on se met inévitablement du côté de celui qui a raison, et tout devient très plat, le conflit devient un conflit de personnage, que l’on regarde avec indifférence.

Furio Scarpelli :

Si nous devions retrouver les modèles réels de tant de personnages crées par le cinéma et par la littérature, nous découvririons que loin, très loin derrière quelques protagonistes inoubliables, il y avait à l’origine des personnages assez proches de la banalité et dont nous dirions : « Mais, j’en ai connu un comme celui-là moi aussi… 

…prendre un personnage […] puis le recréer de manière inoubliable, en le rendant plus excessif et probablement aussi très synthétique.

(…) aiguiser la créativité des élèves de manière à ce qu’ils sortent de leur subjectivisme, soit pour observer le reste du monde, soit pour proposer aux autres des œuvres possibles. Il faut donc sortir de son propre subjectivisme ou bien il faut l’utiliser pour raconter des histoires.  

… on ne peut pas savoir ce qui va se passer au tournage, si l’on n’a pas complètement en tête ce qu’on veut faire. […] lorsqu’on arrive sur le plateau on doit tout de même pouvoir dire : « Je veux obtenir ceci, comment peut-on l’obtenir ».

Ce qui est fâcheux c’est de courir tourner sur le plateau en espérant que l’on va être surpris au bout du compte par « quelque chose », que le « moyen optique » va réussir à tout faire tenir ensemble, alors qu’il n’en sort jamais rien. Depuis ces quelques années où j’enseigne, je n’ai jamais rien vu sortir de la cervelle de ceux qui voulaient faire de la réalisation s’ils n’étaient pas totalement imprégnés d’une intention. Tous les metteurs en scène ne sont pas de grands photographes, de grands décorateurs ou de grands costumiers, mais ils savent ce qu’ils veulent suggérer, et donc ils se servent des acteurs et de leurs collaborateurs. 

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