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dimanche 18 septembre 2022

« Maria Teresa Carloni - Mystique au service des chrétiens persécutés » de Didier Rance (2020)

Staline (…) ordonne personnellement la liquidation de toutes les Eglises gréco-catholiques d’Europe centrale  et orientale, réalisée dès le tournant des années 1950 (…) Depuis le début de l’année 1953, Staline ne va pas bien. Vers la fin février, la Voix demande à Maria Teresa de prier pour lui, afin qu’il montre quelque signe de repentir avant sa mort prochaine.

Le 14 juillet 1958, son fils spirituel africain, Peter Magalasi, fraîchement ordonné à Rome, vient à Urbania pour y célébrer une première messe. C’est une journée joyeuse dans cette année de ténèbres et de souffrances. D’autres séminaristes africains l’ont accompagné, la plupart Soudanais, pour voir qui est cette femme dont leur ami Peter leur a tant parlé. Après la première messe du père Peter, Maria Teresa leur déclare qu’elle les adopte tous spirituellement ! (…) prodiguant à ses « fils » spirituels de nombreux conseils et les aidant matériellement (…) 

[En 1960], elle en adopte d’autres, ainsi le jeune Gabriel Zubeir Wako (qui deviendra archevêque de Khartoum en 1983 et cardinal en 2003 ; il sera emprisonné un temps et échappera à une tentative d’assassinat). Elle apprend que la situation des chrétiens du Soudan du Sud, déjà difficile, s’est dégradée, et décide d’y aller (…) A Khartoum, elle obtient non sans mal un laissez-passer pour le sud et retrouve à Wau Mgr Dud, qui en est devenu l’évêque le 10 mai précédent. Malgré son peu de santé, elle arpente la brousse, et réussit même à se perdre dans une forêt tropicale. Elle visite le séminaire, les écoles et, ce qui l’émeut le plus, une léproserie, attentive à tous et apportant par ses paroles espérance et paix dans la situation dramatique des communautés chrétiennes prises dans la tourmente d’une guerre civile. Elle va aussi rendre visite en prison au père Paolini Dogale, condamné à douze années de prison pour avoir protesté contre la suppression du dimanche comme jour férié dans le Soudan du Sud, remplacé par le vendredi.


Début 1963, la liquidation de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne semble totale en Union soviétique. Soudain, le 23 janvier, Mgr Josyf Slipyj, l’intrépide chef de cette Eglise et seul survivant de son épiscopat martyr est extrait du camp du goulag où il est enfermé depuis plus de dix-sept ans.


Elle reçoit aussi cet automne 1965 la visite des évêques du Soudan, ses fils spirituels, et Mgr Dud lui écrira : « Vere hic domus Dei est, et porta coelis » (« C’est vraiment une maison de Dieu et une porte du Ciel »)


Elle passe à cette époque des nuits en bilocation pour visiter les Eglises qui ne peuvent être présentes dans l’aula conciliaire : Corée du Nord, où sévissent la faim et la déportation, mais où s’organise une aide venue du sud ; pays baltes où manquent tous les déportés envoyés en Sibérie ; Ukraine et autres régions de l’URSS où le moral est bas mais où il y a des ordinations clandestines ; régions de Sibérie ; Chine où l’apostolat interdit est florissant ; Allemagne de l’Est où le catholicisime refleurit un peu, mais sans organisation…


(…) au Thabor sur l’humain appelé à partager le divin et sur le fait que c’est bien à tort que nous appelons « miracle » la Transfiguration - en fait c’est la cessation du miracle car Jésus y est vu dans sa réalité divine première et éternelle ; le vrai miracle, c’est son humanité…


(…) la situation en Albanie. Elle apprend que celle-ci est pire que jamais depuis le lancement d’une « révolution culturelle » et l’interdiction de toute foi religieuse : célébrer un baptême peut vous conduire à la mort.


Un soir, alors que les deux prêtres italiens boivent une bière Plzen, Maria Terea part soudain en bilocation à Plzen même, et y rencontre un évêque clandestin à l’entrée d’une mine où il est ouvrier.


Le 13 mai 1981, Ali Agca tire sur Jean-Paul II. Un des soirs qui suivent lorsqu’il lutte contre la mort à la clinique Gemelli, le blessé reçoit une visite de réconfort par bilocation de Maria Teresa, habillée en infirmière. Elle décrira à Don Cristoforo la chambre de l’hôpital et tous les détails de ce qu’elle y a vu.


Devant Don Cristoforo, elle insiste à la fois sur sa vie  totalement ratée et sur la bonté du Seigneur qui a su changer le mal en bien.

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