"L’absolu vécu à deux" de Jacques de Bourbon Busset (2002)

La valeur du changement est d’assurer la durée. On ne change pas pour le plaisir de changer, on change pour faire durer. 

Jusque-là, j’étais la victime de la funeste phrase de Gide : « choisir, c’est renoncer. »  

« Se mettre à la seconde place, c’est en cela que consiste la signification de la vie ». Cette phrase de Tourgueniev citée par Charles Morgan, je l’ignorais (…) Depuis, j’en ai fait ma devise et elle m’a donné la joie. Il est vrai que tu l’appliquais, toi aussi, et cette émulation dans l’oubli de soi, c’est très exactement la recette du bonheur. Le plus étonnant est que tu étais parfaitement consciente de ton exceptionnelle intelligence. (…) Tu savais que l’orgueil rend malheureux et tu voulais être heureuse. 

Le désir de tout homme est de trouver sa cohérence éthique, sa droiture, sa ligne droite. Bien sûr, garder cette ligne droite n’est pas aisé. Quels que soient les détours, les zigzags, l’essentiel est d’en avoir la nostalgie et de s’efforcer de la retrouver le plus tôt possible. 

Un écrivain est un homme qui ose dire tout haut ce que les autres pensent tout bas (…) Si on écrit, c’est qu’on est persuadé de deux ou trois choses et il est naturel de les répéter. Il ne s’agit pas d’un message à délivrer mais d’une conviction à faire partager.