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vendredi 7 février 2020

"Exercice du scénario" de Jean-Claude Carrière et Pascal Bonitzer (2000)

Il est bon de savoir […] que votre cerveau est réducteur, simplificateur, qu’il aime les solution faciles et définitives, qui sont tout le contraire de la vie. Il est perpétuellement guetté par la paresse et il est essentiel de le réveiller constamment, de le harceler, de l’obliger à jouer avec lui-même, à se dédoubler, à se contredire, à se quereller […] « La bêtise, c’est de vouloir conclure » disait Flaubert.
(Jean-Claude Carrière)

Toute histoire a pour fonction de « plonger dans l’inconnu pour trouver du nouveau », de façon à enrichir le connu. (Pascal Bonitzer)

Dans « Le Genou de Claire » d'Eric Rohmer :

- «  Là, dit Jérôme, c’est Don Quichotte, sur son cheval de bois. Il s’imagine qu’il monte dans les airs. On lui a bandé les yeux : le soufflet donne l’illusion du vent, et la torche du soleil.
- C’est une allégorie, commente la romancière. Les héros d’une histoire ont toujours les yeux bandés. Sinon ils ne feraient plus rien, l’action s’arrêterait. Au fond, tout le monde a un bandeau sur les yeux, ou du moins des œillères.
- Sauf toi, puisque tu écris.
- Oui, quand j’écris, je suis obligée de garder les yeux ouverts.
- Et tu manies le soufflet ?
- Ah non : ce n’est pas moi qui souffle : ce sont les impulsions du héros. Ou, si tu préfères, sa logique.
- Mais toi aussi, un peu.
- Moi non. Je me contente d’observer. Je n’invente jamais, je découvre. »

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